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Vote Budget des Transports aériens: Réponses du ministre Antoine Mbengue aux députés !

Face aux députés, le Ministre Antoine Mbengue est revenu sur les principales interpellations des députés. Et il s’est engagé de tout mettre en œuvre pour l’amélioration de la qualité des services offerts par la compagnie nationale Air Sénégal, pour le rayonnement de l’Aéroport International Blaise Diagne comme aéroport de référence mondiale et pour la mise en place d’un réseau d’aéroports régionaux, adapté à la politique d’équité territoriale.
Le Ministre Antoine Mbengue n’a pas aussi occulté, lors de son passage à l’Assemblée nationale, le fait qu’il va veiller au renforcement de la sûreté et de la sécurité aéroportuaires. Et cela passe par une autorité de l’aviation civile forte, ainsi que de la météorologie.
Un budget qui va contribuer à atteindre les perspectives du département édictées par le Ministre et réaliser le projet cher au Président de la République du Sénégal de faire du Sénégal, le premier hub aérien sous régional. Extrais.

AGENCE NATIONALE DE L’AVIATION CIVILE ET DE LA MÉTÉOROLOGIE (ANACIM)

«Les belles perspectives qui se dessinent dans le secteur aérien en pleine mutation ne sauraient se réaliser sans le renforcement de la sécurité et de la sûreté du transport aérien et ce, à travers une Autorité de l’Aviation civile forte.
A ce propos, certains Honorables Députés l’ont relevé en demandant le renforcement des moyens de l’ANACIM et des services météorologiques.
A cet effet, et au regard de la position centrale de l’ANACIM dans le pôle stratégique de l’Aviation civile du Sénégal, il y a lieu de souligner qu’en plus de l’augmentation de la subvention de l’Etat, qui est passée de 600 millions à 1 milliard, l’Agence dispose de ressources propres tirées des redevances de l’Aviation civile et de la redevance de concession sur l’AIBD ainsi que de certains projets climatiques tels que ClimDev ; ce qui porte son budget annuel à plus de 8 milliards.
Parallèlement, des investissements sont prévus dans le cadre de la Stratégie du Hub aérien parmi lesquels nous pouvons citer la construction d’un nouveau siège pour l’ANACIM.
Au demeurant, je voudrais signaler la montée en puissance de l’information climatique avec une amélioration continue de la diffusion des alertes régulièrement transmises aux populations.
En effet, des messages d’alerte sont envoyés par sms, voix, internet, radio et tv ; ceci au profit des secteurs de la pêche artisanale, de la navigation maritime, de l’agriculture et de la gestion des inondations.
Avec ce développement des services météorologiques et climatiques, rendu possible grâce à la modernisation des infrastructures du réseau d’observation et des équipements de l’ANACIM, il importe aujourd’hui d’étudier les modalités pratiques de rendre ce service payant ; et par conséquent, de diversifier les sources de revenus de l’Agence.

AIR SENEGAL
«Il est impératif de réussir la relance de la Compagnie nationale Air Sénégal en consolidant son modèle hub, conçu pour connecter le monde à travers Dakar.
C’est en cela, Monsieur le Président, que je salue la pertinence des questions des Honorables Députés relatives à l’amélioration de la qualité de services offerts par la Compagnie nationale Air Sénégal.
Ce sont des préoccupations qui tournent, entre autres, autour :

  • des retards et annulations de vols, avec un manque de communication notoire ;
  • d’absence de partenariats avec les autres compagnies aériennes ;
  • de la prise en charge des Pèlerinages au lieux Saints et ;
  • de lenteurs observées au niveau des tapis bagages de l’AIBD.
    A ce propos, je voudrais vous rassurer que le Gouvernement a pris toutes les dispositions nécessaires pour remédier à ces difficultés, à travers un plan de relance validé par le Chef de l’Etat.
    En effet, la compagnie avait un endettement élevé, des pertes opérationnelles importantes et de multiples retards et annulations de vols que les Honorables députés ont soulevés ; ce qui a entrainé une perte de confiance des clients et des fournisseurs.
    Avec la mise en œuvre de ce plan de relance, il a été noté une nette amélioration de la situation de la compagnie ; son déficit d’exploitation mensuel est passé de 6 milliards en septembre 2022 à 3 milliards en septembre 2023.
    Au plan opérationnel, la route Dakar-Paris qui est la plus importante du réseau de la compagnie, car générant plus de 40% des recettes totales, est devenue excédentaire. La ponctualité et la communication avec la clientèle connaissent une nette amélioration.
    C’est dans cet élan que certaines lignes déficitaires, comme Barcelone, Milan et Lyon/Marseille, ont été suspendues récemment pour permettre à la compagnie d’atteindre l’équilibre opérationnel et financier dans les délais fixés. En effet, pour 11% de contribution dans le chiffre d’affaires, ces trois lignes contribuent pour près d’un tier du déficit de la compagnie. Avec les accords de code sharing en cours de finalisation avec des compagnies telles qu’Air France et la Royal Air Maroc, ces destinations pourront toujours être desservies par Air Sénégal via d’autres compagnies.
    A ce niveau j’ai l’immense plaisir de vous annoncer, Honorables Députés, que notre Pavillon national Air Sénégal SA, vient de décrocher son certificat IOSA. Ce certificat lui permet de nouer des partenariats stratégiques avec des compagnies aériennes. Dans ce cadre, elle a noué d’importants partenariats avec :
     Air France : des négociations sont en cours et portent sur les possibilités permettant (i) l’accès par Air Sénégal, de continuations à partir de l’aéroport Charles De Gaulle, sur le réseau Air France vers Lyon, Marseille, Barcelone et Milan ; et (ii) l’accès par Air France, de continuations à partir de l’AIBD, sur le réseau Air Sénégal vers Banjul, Freetown et d’autres points à identifier conjointement.
     Corsair : des négociations sont en cours et portent sur une proposition de Corsair relative à une Joint-Venture (JV) autour de la ligne Paris-Dakar.
     Royal Air Maroc (RAM) : le 27 septembre 2023, les deux compagnies ont signé un Mémorandum d’Entente (MOU) portant sur l’augmentation de quatre (4) fréquences au profit de la RAM avec un Code Share, c’est-à-dire la possibilité accordée à Air Sénégal de commercialiser avec son propre numéro de vol 50% des sièges sur ces fréquences supplémentaires.
     Air Côte d’Ivoire : un accord a été signé et permettra en code-share via Abidjan d’accéder à l’Afrique Centrale et à l’Afrique du Sud.
    Les partenariats permettent d’étendre le réseau sans risque financiers et opérationnels.
    Parallèlement, des études sont menées pour évaluer la rentabilité de certaines lignes comme Dakar – Djedda, Dakar – Sao Paulo et Dakar – Fès.
    Monsieur le Président, Honorables Députés,
    Dans cette dynamique de renforcement du modèle hub de la Compagnie nationale Air Sénégal – que l’on veut forte et compétitive – l’Etat a désigné le Pavillon national comme instrument de transport aérien du Pèlerinage à la Mecque-Edition 2024.
    Trois rencontres sont déjà tenues avec les différentes parties prenantes, y compris la Délégation générale au Pèlerinage. Une mission sénégalaise, composée entre autres des services compétents des ministères en charge des Affaires Etrangères et des Transports aériens, ainsi que de la Délégation générale et de Air Sénégal, se rendra si nécessaire à Djeddah la semaine prochaine, pour discuter avec la partie saoudienne sur les modalités pratiques de la mise en œuvre de cette orientation de Monsieur le Président de la République.
    Il convient de souligner, Monsieur le Président, que ce bond significatif dans l’exécution du « Projet de relance du hub aérien régional » du PSE, n’aurait pu être obtenu sans l’implication personnelle du Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Macky SALL, sans le soutien sans faille du Gouvernement, à sa tête le Premier Ministre Amadou BA, et sans votre appui constant, Vous Honorables Députés, à travers vos orientations avisées.
    C’est le lieu de vous exprimer ma profonde gratitude et de réitérer mon engagement total pour la mise en œuvre efficiente de la politique de développement du secteur des transports aériens et des infrastructures aéroportuaires.
    Par ailleurs, Monsieur le Président, Honorables Députés, les charges élevées de handling et de maintenance, ainsi que le déficit d’exploitation des avions « ATR », constituaient également un frein à l’essor de la compagnie. Certains Honorables Députés l’ont évoqué dans leur intervention.
    C’est ainsi que l’Etat envisage de racheter les 51% de parts d’actions détenues par la Société LAS.SA dans la Société 2AS.SA qui a l’exclusivité du handling à DIASS.
    L’un des principaux avantages de cette acquisition est la maîtrise par la compagnie nationale de son handling et de sa maintenance en ligne.

AEROPORTS REGIONAUX

Sur ce point, Monsieur le Président, j’ai l’insigne honneur d’informer Votre Auguste Assemblée qu’il sera procédé, le 07 décembre 2023, à la mise en service de « l’Aéroport international Ousmane Masseck NDIAYE de Saint-Louis ».
Pour rappel, l’Aéroport de Saint-Louis avait été fermé à la circulation aérienne publique, pour les besoins des travaux de sa reconstruction et de sa mise aux normes.
Son ouverture à l’exploitation satisfait ainsi à l’une des préoccupations des Honorables Députés concernant la mise en place d’un réseau d’aéroports régionaux, adapté à la politique d’équité territoriale.
L’Etat a mis en place un vaste Programme de Reconstruction des Aéroports du Sénégal, dénommé PRAS, en deux volets 1 et 2.
Le premier volet du programme concerne cinq (05) aéroports situés dans des régions dont le potentiel économique et touristique est très élevé. Il s’agit de Kédougou, Ouroussogui-Matam, Saint-Louis, Tambacounda et Ziguinchor.
S’agissant du deuxième volet du programme, il concerne les aéroports de Bakel, Kolda, Cap-Skirring, Sédhiou, Simenti, Kaolack, Linguère et Podor.
L’aérodrome de Touba et l’héliport de Toubacouta complètent ce maillage d’offres infrastructurelles en matière d’aérodromes, contribuant au désenclavement du pays et à sa connectivité avec l’international.
Il convient de noter que des instructions ont été données pour, entre autres :

  • la reprise des travaux de l’aéroport de Ziguinchor pour une livraison en décembre 2023 ;
  • la finalisation des travaux de l’aéroport de Matam en Avril 2024 ;
  • la reprise des travaux de l’aéroport de Kolda pour une livraison en Juin 2024 ;
  • la délocalisation de l’aéroport de Kaolack sur un nouveau site se trouvant à proximité de la localité Paracèle dans le département de Kaolack et non dans le département de Kaffrine comme ça a pu être évoqué lors de mon passage en commission ;
  • le démarrage des travaux de reconstruction des aérogares des aéroports de Kédougou, Tamba, Cap-Skirring, Matam et de leur mur de clôture. Pour Kédougou, le Chef de l’Etat a procédé à son inauguration à l’occasion du Conseil Présidentiel du14 novembre dernier à la suite de sa réhabilitation. Les études pour l’ouverture de lignes domestiques sont en cours ;
  • le démarrage des travaux de l’héliport de Toubacouta en début d’année 2024. En effet, les études ont été effectuées, le partenaire a été choisi et le contrat est déjà signé avec l’entreprise AMADELY ;
  • la finalisation des études de préfaisabilité pour l’aérodrome de Touba.

GESTION AEROPORT BLAISE DIAGNE
Je partage avec vous ces préoccupations, notamment :

  • les carences constatées dans l’entretien de certaines infrastructures de l’Aéroport ;
  • le service de nettoiement défectueux ;
  • les défaillances relevées dans le handling avec le temps d’attente long pour le traitement et la collecte des bagages ;
  • les longues files d’attente pour les formalités au niveau des services de l’immigration ;
  • et l’encombrement aux alentours de l’aéroport.
    Mon département a décidé de mener des actions et d’adopter des stratégies audacieuses et innovantes, tant d’un point de vue conjoncturel que structurel, à travers le renforcement de la facilitation du parcours passagers (économique, business, comme VIP) et le développement de l’expérience client.
    Au plan conjoncturel, la Société AIBD.SA, bras technique de l’Etat au niveau de la plateforme aéroportuaire, a déjà pris les dispositions nécessaires pour accompagner le gestionnaire dans le nettoiement et dans la surveillance de la zone publique hors aérogare, sous la supervision de la Compagnie de la Gendarmerie du Transport aérien (CGTA).
    La Haute Autorité des Aéroports du Sénégal (HAAS), en application de la réglementation sur la zone publique de l’AIBD, a pris les mesures idoines, en relation avec la Compagnie de la Gendarmerie, la Police et le gestionnaire, pour renforcer les patrouilles et assainir la zone.
    Dans le même sillage, une réunion du comité national de facilitation, que je préside, sera convoquée incessamment pour rappeler aux autres administrations présentes dans la plateforme la synergie d’actions attendue d’elles pour un développement positif de l’expérience client à l’AIBD.
    La mise en œuvre de cette stratégie devra permettre, surtout dans ce contexte d’augmentation du trafic relevée sur cette période post COVID 19, de satisfaire les exigences des compagnies aériennes et des aéroports pour ce qui concerne la qualité et la diversité des services offerts, et la qualification des personnels dédiés.
    C’est dans cette optique que l’Etat a retenu de mettre en place un Centre de maintenance aéronautique (MRO) à DIASS, pour rassurer davantage les compagnies aériennes et garantir le développement de notre compagnie nationale. Les travaux de terrassement et de fondations ont démarré sur le site de l’AIBD et la livraison de la charpente, déjà produite en usine, est en cours.
    Les études du projet de construction des nouvelles aérogares passagers et fret de l’AIBD et la sélection des partenaires techniques ont été lancées.
    Parallèlement, il a été mis sur pied une Académie Internationale des Métiers de l’Aviation Civile (AIMAC), en vue de disposer des filières de formation techniques adaptées, construites autour de compétences technologiques à forte valeur ajoutée dans le domaine de l’aéronautique.
    Une première promotion de 12 pilotes et de 30 techniciens cadets de maintenance de la Société Air Sénégal. SA est à sa deuxième année de formation.