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MEURTRE DE MARIAMA SAGNA: Ousmane sonko dénonce l’empressement du Procureur

Le procureur  de la République près le Tribunal de Grande Instance (Tgi) de Pikine-Guédiawaye, Amadou Seydi, a fait montre d’une précipitation qui prête à équivoque dans l’affaire du meurtre de Mariama Sagna. Cette violente charge contre le boss du Parquet du Tgi de Pikine porte l’empreinte de Ousmane Sonko qui animait hier une conférence de presse. Tenant en haleine son auditoire, le leader des Patriotes Pastef a jeté un pavé dans la mare du régime qui, selon lui, ne parvient plus à dormir sur ses deux lauriers. Parce que hanté par sa candidature à la présidentielle de 2019.

Ousmane Sonko est d’attaque. Malgré les assauts répétés du régime, il refuse de courber l’échine, encore moins de céder à l’intimidation dont il fait l’objet, selon ses dires, depuis la sortie de son ouvrage «Solutions». Face à la presse hier, il a pris l’opinion à témoin sur tout ce qui pourrait à ses collaborateurs ainsi qu’à lui- même. D’ores et déjà, il a adressé une correspondance au
ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye pour que l’Etat assure sa protection. «Tout ce qui nous arrivera sera de la res- ponsabilité exclusive de Macky Sall et de son régime», tonne-t- il.
Cette parenthèse fermée, Ousmane Sonko a pointé le doigt sur une plaie béante que constitue le meurtre «lâche» de Mariama Sagna et s’est ému de certaines déclarations d’hommes politiques dans un moment de douleur. «Dans le contexte du deuil, c’était indé- cent de se prononcer sur la question. Certaines déclarations qui nous ont été prêtées ne sont jamais sorties de notre bouche, car nous avons tenu à accompagner la défunte jusqu’à sa dernière demeure», recadre l’ancien inspecteur des Impôts et Domaines qui ne cache pas son amertume par rapport à la façon dont le dossier a été géré. A ce propos, décrie la posture du procureur du Tgi de Pikine. «Nous n’avons pas de problème sur le principe de la communi- cation du parquet, cela doit être de règle désormais. Notre problème se situe au niveau la pré- cipitation avec laquelle il y a eu une communication du parquet dans le dossier, alors qu’il y a énormément de crimes en cours d’instruction, en cours de traitement et pour lesquels il
n’y a, jusqu’à présent, pas de conférence de presse !», relève le leader de Pastef. Il juge inconcevable la décision du procureur Amadou Seydi consistant à viser le meurtre alors que l’un des assassins présumés n’était pas encore mis aux arrêts. «Le procureur s’est empressé de déclarer sur un ton péremptoire qu’il n’y a aucun mobile politique à ce crime. Pourtant, lui-même situait le meurtrier aux environs de Kaolack, ce qui veut dire que ce dernier n’était ni appréhendé, ni entendu. En plus, il demande l’ouverture d’une information judiciaire, non pas pour meurtre, mais pour assassinat. Ce qui est contradictoire», tranche le chef des Patriotes. En réglant d’emblée la question du mobile, souligne-t-il, le procureur a enfreint le pouvoir des juges appelés à statuer cette affaire. Cela dit, il félicite la gendarmerie nationale pour avoir appréhendé tous les suspects.

AffAIRE DE LA SOMME d’ARGENT TROUVÉE CHEZ LA DÉFUNTE
«La suite des évènements prête à équivoque, lorsqu’un personnage influent du parti au pouvoir franchit le Rubicon en déclarant que la victime a été retrouvée avec de fortes sommes d’argent. Comment a-t- il pu accéder à cette information ?», s’exclame Ousmane Sonko qui rappelle que l’instruction est frappée par un secret. «Dans un Etat de droit qui se respecte, le strict minimum voudrait que cet homme soit convoqué et invité à s’expli- quer. Mais si le procureur ne l’a pas convoqué, c’est parce qu’il appartient au pouvoir», se désole le leader de Pastef. Et de dénoncer une justice à deux vitesses. «Dans ce pays, si vous appartenez au régime, vous pouvez faire tout ce que vous voulez. Vous pouvez détourner de l’argent et être épinglé par l’Ofnac, l’Ige et la Cour des comptes, mais il n’y aura pas de suite». Au terme d’une analyse fine et froide des évènements, Ousmane Sonko trouve que «les agissements du régime participent d’un vaste complot ourdi par le Président Macky Sall» pour empêcher sa candidature à la présidentielle.

AffAIRE DES PARRAINAGE  A ZIGUICHOR
Lors de son face-à-face avec les journalistes, Ousmane Sonko est revenu sur la descente des éléments de la gendarmerie dans sa maison familiale à Ziguinchor. Et en dépit des dénégations des autorités étatatiques, il persiste et signe qu’un gendarme du nom de Mendy s’est présenté chez sa mère et a agi sous ordre. «C’est une solution anticipatrice de la stratégie machiavélique qui est mise en place. Chaque jour, nous sommes informés d’une nouvelle stratégie. Et c’est au plus haut sommet de l’Etat que cela se passe. Mais, pour le moment, ils n’ont pas encore obtenu gain de cause», clame le président des Patriotes. Refusant de dire son dernier mot, il a commis un avocat pour endiguer la stratégie de ses adversaires. «C’est la rapidité de la réaction de Pastef qui a grippé la machine et dérouté les comploteurs», affirme-t-il.

( Seydina Omar GUEYE Avec Toutinfo.net )