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RECRUDESCENCE DES MALADIES CHRONIQIUES: Huit premières dames africaines s’engagent dans la lutte

Les premières dames des pays africains se sont engagées hier à Dakar, lors de la 5ème conférence de la Fondation Merck, à lutter contre les maladies non transmissibles. A cette occasion, la première dame du Sénégal, Marième Faye Sall, a fait un plaidoyer pour la sensibilisation sur les maladies non transmissibles.

La capitale sénégalaise abrite, depuis hier, la 5ème conférence de la Fondation Merck sur l’infertilité. Mais cette année, une attention particulière est accordée aux maladies non transmissibles comme le diabète, l’hypertension, le cancer, etc.
Cette conférence réunit les premières dames du Burundi, du Botswana, du Tchad, du Ghana, du Niger, de Sierra Leone, de la Zambie et bien entendu du Sénégal.


Dans son discours, la première dame du Sénégal, Marième Faye Sall, a magnifié l’engagement de la Fondation Merck dans le domaine de la santé qu’elle considére comme une grande marque d’humanité. Citant une maxime africaine qui dit que «La santé est le premier des trésors, Marième Faye Sall s’est fortement émue de la souffrance humaine liée aux maladies comme l’infertilité, mais aussi à d’autres pathologies comme le diabète,
l’hypertension et le cancer. «Faute d’accès aux soins, ces maladies sont une véritable tragédie pour ceux qui en souffrent et un désarroi pour leur fa- mille», affirme Mme Sall avant de déclarer : «face à certaines maladies qui sont des tueurs de tous les temps, nous devons rester mobilisés par le plaidoyer, la sensibilisation, la prévention et le traitement. Ensemble avec les sœurs présentes, ensemble avec la Fondation Merck, ensemble avec tous et toutes, continuons le combat».
Pour sa part, la première dame burundaise, Denise Nkurunziza, considère que l’infertilité est une responsabilité partagée. «La plupart des hommes sont infertiles, mais c’est la femme que l’on accuse. Nous demandons aux hommes d’assumer leur infertilité et de soutenir leurs épouses», plaide-t-elle.
Malgré le taux élevé de fécondité dans son pays, indique la première dame du Niger Aissata Issoufou Mohamadou, les femmes infertiles y souffrent de moque- rie. «Elles font face à une stigmatisation», s’émeut la première dame nigérienne.

MAHAMAD BOUN ABDALLAH DIONNE

«EN AFRIQUE, LES ETUDES EPIDEMIOLOGIQUES PRÉVOIENT 1,2 MILLION»
Le Premier ministre, Mahamad Boun Abdallah Dionne, qui présidait la cérémonie officielle de la 5e conférence de la Fondation Merck, pense que les premières dames ont voulu montrer, à tra- vers leur présence à Dakar, l’engagement de la Fondation Merck dans la recherche de solutions aux questions de santé qui affectent les populations africaines et asiatiques, en par- ticulier dans la lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile. «Nous avons l’opportunité d’engager une profonde réflexion sur les questions liées au renforcement des capa- cités, en matière de soin de santé et à la mise en place d’une plateforme d’experts pour les soins du diabète, de l’hypertension, du cancer et de l’infertilité», indique le chef du gouvernement.
Il considère que les recherches sur les maladies chroniques non transmissibles représentent l’un des défis majeurs de la santé mondiale au 21ème siècle. «Contrairement à l’idée reçue selon laquelle ces maladies sont celles des riches, les statistiques sanitaires disponibles montrent que ce sont les pays pauvres qui enregistrent la plus grande progression des maladies chroniques non transmissibles, avec un faible niveau d’accès aux soins adéquats», soutient-il. Cette situation serait liée, dit-il, aux changements opérés dans le style de vie des individus ainsi que dans leurs habitudes alimentaires, voire urinaires. «En Afrique, les études épidémiologiques prévoient 1,2 million de nouveaux cas de cancer d’ici 2030 avec 970.000 décès, si des mesures adéquates de prévention ne sont pas prises».
C’est pourquoi il propose des mesures urgentes susceptibles de faire face à ces pathologies. «Afin d’éviter dans les pro- chaines décennies une explosion des maladies chroniques non transmissibles et leurs lourdes conséquences sur les systèmes de santé, il urge de renforcer nos politiques de lutte contre ces affections. Ces maladies sont non seulement pour- voyeuses de complications cardiaques, rénales et neurologiques, mais elles sont aussi une source de pauvreté, de par les dépenses exorbitantes qu’elles engendrent pour les patients et leur famille», dit le Premier ministre qui prône le renforcement des capacités locales de prise en charge des malades et l’amélioration des processus de gestion clinique.

( Mame Diarra DIENG avec Toutinfo.net )