Grève: le chef de l’Etat appelle à un équilibre entre liberté individuelle et intérêt général
Le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, a exhorté, jeudi, les acteurs judiciaires à favoriser un équilibre entre l’exercice du droit de grève et la préservation de l’ordre public, afin de concilier libertés individuelles et intérêt général.
‘’Le thème qui nous réunit aujourd’hui porte sur le droit de grève et la préservation de l’ordre public. Il constitue une invite aux acteurs judiciaires à réfléchir sur l’équilibre délicat, mais essentiel, entre le respect des droits et le bon ordre communautaire’’, a-t-il dit en marge de la rentrée solennelle des cours et tribunaux. »Droit de grève et préservation de l’ordre public » est le thème de l’édition 2025 de la rentrée des cours et tribunaux.
La cérémonie s’est déroulée en présence du chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye, par ailleurs président du Conseil supérieur de la magistrature.Outre les présidents des institutions nationales, le corps diplomatique accrédité à Dakar, le premier président de la Cour suprême du Bénin et le procureur général de ladite cour ont également pris part à cette rencontre.Cette audience solennelle constitue une occasion pour dresser le bilan et les perspectives de l’institution judiciaire.
Le président de la République a rappelé que le droit de grève, inscrit dans la Constitution sénégalaise et reconnu par des conventions internationales telles que celles de l’Organisation internationale du travail (OIT), représente une composante essentielle de la démocratie et de la liberté syndicale.Toutefois, il a insisté sur la nécessité de l’encadrer pour garantir la continuité des services publics essentiels, notamment dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de la sécurité publique.“Le droit de grève ne doit jamais porter atteinte à la liberté de travail ni mettre en péril l’entreprise ou les services publics essentiels”, a-t-il affirmé.
Il a ajouté que des mécanismes tels que le préavis et les services minimums, prévus par le Code du travail et le statut général de la fonction publique, sont indispensables à son exercice licite.Le chef de l’État a également annoncé que des réformes juridiques sont en cours pour clarifier davantage les conditions d’exercice du droit de grève et renforcer les mécanismes de médiation et de conciliation.
Il a salué le rôle du Haut Conseil du dialogue social et des inspecteurs du travail dans la promotion d’un dialogue constructif entre les parties prenantes.
“Le respect de l’ordre public, qui repose sur la sécurité, la tranquillité et les libertés, est un bien commun qui dépasse les seules prérogatives de l’État. Il exige l’engagement de tous les acteurs sociaux”, a déclaré Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Le président de la République a enfin invité les magistrats à exercer leur rôle avec impartialité et rigueur, en veillant à renforcer la cohésion nationale et à tirer les leçons des tensions sociales qui ont marqué la période récente.
“La justice, dernier rempart de la stabilité sociale, doit fortifier notre cohésion nationale pour que les crises de 2021 à 2024 ne se reproduisent plus”, a conclu le chef de l’État