Amadou Moustapha Sarré : ‘’Cette année a été particulièrement éprouvante’’
L’année qui tire à sa fin a été particulièrement éprouvante, en ce qui concerne la gestion des finances publiques, a déclaré à l’Agence de presse sénégalaise (APS) le porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Sarré, faisant allusion notamment au déficit budgétaire et à la flambée de la dette extérieure du pays.
‘’Cette année a été particulièrement éprouvante. Vous avez bien vu l’état dans lequel nous avons trouvé ce pays, une situation qui a fait l’objet de déclarations de membres du gouvernement, du Premier ministre notamment’’, a dit M. Sarr.
Le gouvernement a procédé à un état des lieux de la situation économique et financière du pays à la suite de prise de fonctions, a-t-il affirmé dans une interview avec l’APS.
Amadou Moustapha Sarré, ministre chargé de la Formation professionnelle et technique également, précise que l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) recommande à toute nouvelle majorité politique de ses États membres de dresser un bilan de la situation économique locale, dans un délai de quelques mois après son installation.
‘’Cela nous a permis de nous rendre compte que la situation était beaucoup plus difficile que ce qu’on nous faisait croire. Le déficit budgétaire est de loin supérieur à ce qu’on nous avait annoncé, parce qu’il dépasse même les 10 %’’, a expliqué M. Sarré.
Le déficit public du Sénégal en 2024 s’élève à 11,6 % du produit intérieur brut (PIB), indique un rapport publié mardi par la commission des finances de l’Assemblée nationale.
La moyenne de la dette publique durant la période 2019-2023 était de 76,3 % du PIB, a indiqué le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, lors d’une conférence de presse donnée par le gouvernement, le 26 septembre dernier.
‘’À la fin de l’année 2023, la dette de l’État […] hors secteur parapublic était de 15.664 milliards, soit 83,7 % du PIB, alors qu’elle était annoncée à 13.772 milliards, soit 73,6 % du PIB. Il s’agit donc d’un supplément de dettes contractées et non publiées de près de 1.892 milliards, soit 10 % de plus du PIB’’, avait dénoncé M. Sarr.
Ces données font dire au porte-parole du gouvernement que le niveau d’endettement du Sénégal ‘’crève le plafond de la communauté économique à laquelle nous appartenons’’, en l’occurrence l’UEMOA.
‘’C’est, donc, une situation particulièrement difficile’’, a insisté M. Sarré, ajoutant : ‘’Il fallait donc prendre des mesures rapides de redressement et de réajustement, ce que nous avons fait. Cela nous a permis de faire fonctionner l’État normalement.’’
Les inondations et la subvention de la consommation d’énergie ont coûté à l’État ‘’plusieurs centaines de milliards’’, a-t-il poursuivi, laissant entendre que ces dépenses ont alourdi le déficit public.
‘’Concernant les inondations, 8 milliards de francs CFA ont été dépensés. N’oublions pas que des élections législatives anticipées ont été organisées, elles ont coûté 20 milliards de francs CFA. Je rappelle tout cela pour vous dire que la situation n’avait pas été facile du tout’’, a argué le porte-parole du gouvernement.
‘’Nous sommes en train de faire face à tout cela. Le budget que nous allons voter d’ici à la fin de l’année nous permettra de prendre un nouvel élan’’, espère-t-il.