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100 Jours de Rupture, dans un calme olympien, de lucidité sereine et d’une humble autorité qui s’affirme sans faiblesse.Par Alioune Tine

Un Président qui démissionne de son parti, qui reconnaît la forte légitimité et le leadership de son charismatique PM Ousmane Sonko, un PM débordant d’énergie, fin politicien espiègle et provocateur, à souhait. Travailleur boulimique et infatigable, qui jouit de sa confiance totale, de sa profonde amitié et de son admiration sans faille. En retour, Sonko loyal, reconnaît son autorité. Il faut rappeler ici, les mots de Mamdou Dia après, la prison, j’avais une admiration irrationnelle pour Senghor, j’étais son bayfal, je suis incapable de haine contre Senghor. Dia était un homme de Dieu, un humaniste profond. Une leçon à méditer dans notre long parcours politique.
Bassirou est un Président régulateur efficace et discret, son rôle dans le conflit qui oppose les députés à Ousmane Sonko, sur le Règlement intérieur de l’AN a été réglé sans bruits, ni trompette, en parlant au Président de l’Assemblée nationale. C’est cela, réguler, en tant que gardien de la Constitution et garant du bon fonctionnement des institutions.
La révision des contrats miniers, expliquée de façon rationnelle, pour tirer le meilleur parti pour le pays. C’est le bon sens le plus élémentaire. Ailleurs des leaders sont allés plus loin avec la nationalisation des ressources, et ça n’a pas entraîné la fin du monde. Il est donc possible de réviser les contrats miniers ou autres sans difficultés par le dialogue et sans stress. La rupture avec le passé, c’est ça aussi.
Les impôts, ah! les impôts et les ATD, en ce moment ça fait grand bruit, ça fait peur et ça inquiète au-delà des entreprises de presse. Ici, la rupture ,elle est brutale. Le PR,BDF, tout en invoquant la loi, et les principes élémentaires qui incombent à tous, reste inflexible , il faut payer l ‘impôt. Réflexe et déformation professionnels qu’il avoue tranquillement. Qui peut contester son raisonnement ? Personne.
Cependant, je plaide pour le dialogue et la flexibilité sur cette question. S’il s’agit de pédagogie, je peux assurer au Président, que la leçon est sue. Bien sue même. Beaucoup de patrons touchés m’ont parlé, pas seulement, les entreprises de presse. Il ya de l’angoisse, de la peur et du stress qui gagnent du terrain. Il faut les recevoir,les écouter, les rassurer et leur proposer des moratoires. Comme vous avez dit à Sonko tegil sa tank, moi je vous dis Président teggil sa tank. Ci njek nak. Veuillez lever le pied, cher Président. Je suis malgré moi, un mur des lamentations, un passeur et un pont, entre les gouvernés et les gouvernants, il faut toujours prêter attention aux doléances des citoyens avec lesquels vous n’êtes pas d’accord.
Concernant la diplomatie, c’est tout bon. Là, vraiment Prési, vous assurez avec panache. La nomination du professeur Abdoulaye Bathily, qui cumule un parcours politique, académique et diplomatique comme Envoyé Spécial est vraiment bien inspirée.
Concernant l’emploi des jeunes, vous évoquez l’éducation et la formation, c’est indispensable, mais il faut créer un environnement plus propice à la création d’emplois par le secteur privé .
Le secteur privé national doit être rassuré, doit être soutenu car il n’ya pas de révolution nationale sans l’émancipation du secteur privé national détenteur d’une partie significative des ressources nationales. Il faut une vision politique partagée sur cette question. Assises du privé national, pourquoi pas.
Bravo pour la priorité accordée à la presse nationale pour tes conférences de presse. Bravo aussi pour le Jubanti d’une grande finesse que vous avez opéré. La presse avait l’impression d’un gouvernement qui lui est hostile à cause des déclarations du PM et à cause des ATD. Là, vos paroles et hommages à la presse nationale rassurent. Reste l’audience à accorder aux chefs d’entreprise. Ouvrez-leur votre porte, vos oreilles et votre cœur.

Les cent jours, c’est globalement positif. Félicitations.