Le Nigeria, laboratoire de la nouvelle politique africaine d’Emmanuel Macron
Lors de sa visite à Nouakchott et à Lagos, le président français a alterné annonces culturelles et économiques et discussions sur la sécurité.
Il y eut le discours de la méthode, délivré en novembre 2017 à Ouagadougou, dans lequel Emmanuel Macron avait dressé les grandes lignes de l’action de la France en Afrique. Lors d’un voyage express effectué du lundi 2 au mercredi 4 juillet en Mauritanie puis au Nigeria, il a tenté de démontrer que le temps de la mise en pratique avait commencé. Il s’agissait tout d’abord d’illustrer la réalité du nouveau soft power français destiné à montrer aux sociétés civiles et aux dirigeants africains que la France a changé en promouvant de nouveaux partenariats au travers de la culture, du sport et du développement. Et puis, il y eut les volets plus classiques mais construits avec des outils nouveaux concernant l’économie et bien évidemment la sécurité au Sahel.
Dans la forme, le président français imprime sa marque, jeune et décomplexée. Quel meilleur exemple que sa soirée de mardi au New Afrika Shrine, la mythique salle de concerts de Lagos ? Emmanuel Macron telle une rock-star, en bras de chemise et main levée est arrivé au son des tam-tams, entouré par une nuée de caméras. La salle était debout emplie de quelque 1 200 VIP – artistes, femmes et hommes d’affaires nigérians, Français installés là. « Tout le monde parle de ça au Nigeria, un président au Shrine ! C’est un sacré coup médiatique pour l’image de la France, surtout dans un pays anglophone », s’émerveillait Georgina Duke, une Franco-Nigériane à la tête d’une petite maison d’édition de livres pour enfants à Lagos.
Un coup marketing qui a germé dans la tête des dirigeants du groupe de communication et médias Trace. Au-delà de l’anecdote, la raison de cette soirée était de confirmer la tenue en 2020 de la Saison africaine en France.
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