GRANDE CONFIDENCE DE SON EXCELLENCE OUMAR PENE: «Macky, Mon fils, l’Universite, les lions et Moi»
Légende de la musique sénégalaise et lead vocal du Super Diamano qu’on ne présente plus, Oumar PÉNE fait l’actualité ces derniers temps. Non pas pour ses productions musicm international en gestation. il parle aussi de son fils qui fait ses débuts dans la musique, des nouveaux talents et de l’équipe nationale du Sénégal présente au Mondial russe.
vous avez été nommé récemment ambassadeur de bonne volonté auprès des étudiants. Comment accueillez-vous cette
nomination ?
C’est un honneur que m’a fait le Président en me nommant ambassadeur de bonne volonté auprès des étudiants. J’ai été toujours le porte-voix des étudiants. D’ailleurs, c’est ce qui m’a poussé à composer la fameuse chanson «Étudiant» que tout le monde connait. Mais ce qui m’a le plus impressionné, c’est l’accueil que les étudiants ont réservé à cette nomination. Tout récemment, j’ai reçu les représentants des étu- diants de Dakar qui ont dit qu’ils adhérent au choix fait sur ma personne. Ils sont contents, compte tenu de tout ce que je représente pour la communauté estudiantine.
Qu’est-ce qui explique ce lien’ fort qui vous unit aux étudiants depuis très longtemps ?
Ce lien remonte à on plus jeune âge. Enfant, j’étais à l’école pri- maire de Fann-Hock. Mon père travaillait à la Bibliothèque de l’Université Cheikh Anta Diop. A la fin des cours, je passais le reste
de la journée avec lui à la Bibliothèque. Je voyais les étu- diants qui fréquentaient ce lieu. Je les regardais en me disant qu’ils étaient très courageux. Ils étaient très concentrés et disci- plinés. Mais ce qui m’a le plus marqué, c’est le silence qui régnait dans la bibliothèque; on pouvait entendre les mouches voler. Cela m’a fortement impres- sionné. Et quand je suis devenu chanteur, je me suis rappelé tous ces faits. Cela m’a poussé à créer la chanson «Étudiants».
Quelles sont les démarches que vous avez entreprises depuis votre nomination ?
J’ai rencontré les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). C’était juste une prise de contact pour mieux se connaître et installer un climat de confiance. Je me rendrai dans toutes les universités du Sénégal. Je rencontrerai aussi les autorités universitaires et les personnels. J’ai pris contact avec certains étu- diants de l’Université Gaston Berger (Ugb), j’attends leur retour pour préparer éventuelle- ment un voyage à Saint-Louis. Le plus important, c’est que les étu- diants prennent réellement conscience qu’ils doivent étudier. Et on doit les mettre dans de bonnes conditions d’études. Le jour où le Président a annoncé la nouvelle de ma nomination, les étudiants qui étaient présents ont applaudi. A la fin de la réu- nion, ils sont tous venus vers moi pour me féliciter. Cela me donne des raisons d’espérer qu’on peut arriver à quelque chose de concret.
Dans le domaine musical, vous êtes resté six ans sans sortir d’album. A quoi est due cette pause ?
C’est un choix. J’ai dû observer une pause à cause de mes ennuis de santé. Mais actuellement, je suis en train de préparer mon prochain album international. Le travail a commencé, il y a deux ans. Dans le courant de ce mois, les musiciens vont entrer en stu- dio à Paris. Les prochains jours, je m’y rendrai pour superviser tout cela. Mais le travail en studio va commencer d’ici une dizaine de jours.
Quels sont les thèmes que vous développez dans cet album? Nous parlerons du réchauffe- ment climatique, de l’émergence et bien d’autres thèmes. Nous avons choisi des thèmes d’actua- lité qui nous interpellent tous. Au fil des ans, le Super Diamono a enregistré beaucoup de départs.
Qu’est-ce qui explique cette saignée?
Le Super Diamono continue d’exister. Malgré certains départs, il continue d’évoluer. Il y a toujours une continuité au sein de l’orchestre. À chaque fois que je suis devant la scène et qu’il y a les musiciens derrière, c’est le
même style Diamono. On a l’im- pression que rien n’a changé. Il y a eu de nombreux départs, mais d’autres ont intégré le groupe. Le Super Diamono s’identifie à la voix d’Omar Pène. Les musiciens qui intègrent le groupe ont grandi avec le Super Diamono. Ils ont même appris la musique en reprenant certains de mes mor- ceaux. Ils ne sont pas dépaysés. Le style restera toujours le même.
Lors de votre concert au grand théâtre, les Sénégalais décou- vraient pour la première fois votre fils Assane. peut-on dire que c’est la relève qui se pré- pare ?
Je ne sais pas. Cependant, il s’inté- resse à la musique bien qu’il soit couturier de profession. A Paris, il a son atelier dénommé «La Maison Pène». Il fait de la haute couture. Mais comme on dit, il y a des choses qu’on ne peut pas pré- voir. Il taquine la chanson. Peut- être qu’il sera un jour chanteur.
votre fils pense-t-il allier sa carrière de couturier avec la musique?
Franchement, je l’ignore. Il est très bien apprécié dans ce qu’il fait (la couture), il a sa propre maison de couture, ses propres employés et il travaille dans ce sens-là. Mais à ses heures per- dues, il fait de la musique. C’est toujours de l’art. Il est très bien avancé avec son métier qu’il maî- trise très bien et qui lui rapporte. Il fait sa vie avec cela. Cependant, il est le seul à pouvoir décider de son avenir, s’il veut faire ou pas une carrière dans la musique. Le dernier mot lui revient. Toutefois, il a interprété un titre qu’il m’a dédié, «Dorobé». Tout récem- ment, j’ai appris qu’il est entré en studio. Il en train de travailler, en compagnie de Salam Diallo, sur un autre single qui va sortir bien- tôt. Je prête une oreille attentive à ce qu’il fait.
Comment expliquez-vous le lien fort et particulier qui vous lie avec vos fans ?
Je crois que cela est dû aux thèmes que je développe et qui, en partie, les concernent. Ils se sont identifiés à ce que je fais. Quelque part, ce sont des rela- tions propres, sincères et ami- cales. Aujourd’hui, ils m’appel- lent «Baye Pène», cela a pris des dimensions paternelles. Nos rela- tions datent de très longtemps. En plus, ils ont appris à connaître le parcours et la vie d’Oumar Pène. Et justement, ils s’en inspi- rent. Comme j’ai l’habitude de le dire, mes fans constituent ma très grande famille.
votre orchestre a été rebaptisé Super Diamono 4g. pourquoi ? J’ai renommé l’orchestre Super Diamono 4e Génération. Les membres de cet orchestre sont tous jeunes. Quand je commençais à faire de la musique, ils n’étaient même pas nés. Dans
leur parcours, ils ont appris à faire de la musique en reprenant les morceaux du Super Diamono. Ils maitrisent parfaitement le répertoire du groupe. Puisqu’actuellement, il y a eu changement presque à 99%, et comme ce sont ces jeunes qui font le Super Diamono, je les appelle la 4e Génération. Le Super Diamono, c’est de généra- tion en génération. Il y avait la génération de nos grands frères, les Baïla Diagne et autres, ensuite celle de Bob Sène, celle de Dembel Diop et aujourd’hui celle de la 4e génération.
vous êtes un grand passionné de football. Comment voyez- vous l’équipe nationale du Sénégal qui participe pour la deuxième fois à la Coupe du Monde ?
On a une équipe et des joueurs de talents. Seulement, par rapport aux matchs de préparation, c’est mi-figue mi-raisin. Nous avons des chances comme toutes les équipes présentes au mondial. Mon vœu le plus cher, c’est qu’on arrive à sortir de notre groupe, à aller le plus loin possible et à faire mieux que la génération de 2002. Je pense que le fait de ne pas être considéré parmi les favoris est une chance. On aura moins de pression.
Avez-vous un message pour le coach Aliou Cissé ?
Je lui dirai bravo. Je suis un grand supporter d’Aliou Cissé. C’est un garçon qui aime ce qu’il fait, et qui est très courageux et profes- sionnel. Malgré les critiques, il sait où il veut aller. Personnellement, tout le mal que je lui souhaite, c’est d’arriver en demi-finale.
en dehors des Lions, sur quelle autre équipe africaine misez- vous à la Coupe du Monde ?
Je pense plutôt au Nigéria. Ses joueurs ont l’habitude de jouer cette compétition. En petites catégories, ils ont eu à remporter beaucoup de trophées internationaux comme la coupe du monde junior. Ils ont de très bons élé- ments qui jouent dans de très grands clubs. Je pense que le Nigéria peut aller très loin, même s’il figure dans une poule assez relevée.
Quelles relations entretenez- vous avec le président Macky Sall ?
Le Président Macky Sall est un ami de très longue date. Notre amitié est antérieure à son arrivée à la tête du pays. Lorsque je fêtais les 30 ans du Super Diamono, c’est lui qui avait présidé cette grande manifestation qui a marqué l’histoire musicale de Sénégal. J’ai aussi des amis dans l’opposition, des amis chômeurs, des amis étudiants, des amis professeursetc. Pour moi, l’amitié est sacrée.
( Toutinfo.net )