Inauguration Avenue Macky Sall: L’intégralité du Discours du Chef de l’Etat
Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Ministre de l’Environnement et du Développement durable, Maire de la commune de Dakar-Plateau, notre hôte,
Monsieur le Ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Monsieur le Gouverneur de la Région de Dakar,
Monsieur le Préfet du Département de Dakar,
Monsieur le Maire de la Ville de Dakar,
Monsieur le Sous-Préfet de Dakar-Plateau,
Mesdames, Messieurs les Conseillers municipaux,
Autorités religieuses et coutumières,
Chères Populations de Dakar, particulièrement de la Commune de Dakar- Plateau, de Kayfindou, Rebeuss, Niayes Thioker, Sandial et Sandaga,
Avant tout propos, je voudrais vous dire ma joie et mon émotion d’être parmi vous cet après-midi, à ce rendez-vous de la République et de la Nation.
Je tiens à distinguer et saluer la généreuse collectivité Léboue, à travers le Grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar DIOP, le Grand Serigne Pape Ibrahima DIAGNE et l’Iman ratib de la Grande Mosquée de Dakar, El Hadji Moussa SAMB.
J’ai dit généreuse communauté léboue, parce que voilà des siècles que, vous, lébous, autochtones de Dakar, accueillez tout le monde à bras ouverts ; offrant maintes fois asile, gite et couvert, et faisant de la presqu’île du Cap Vert un lieu de brassage socio culturel unique, un Sénégal en miniature.
Tant et si bien que Dakar, terroir d’accueil et d’hospitalité, est chanté par nos plus grands artistes.
Youssou Ndour, l’enfant de la Médina, évoque avec lyrisme la douceur de vie de Ndakaarou Dial Diop Sangomar…
Baaba Maal, pêcheur venu de son Podor natal, accueilli et couvert de bonté par ses parents pêcheurs lébous, vante et célèbre Dakar, « la grande ville des visites et de l’espoir »… (Goural njillou, goural yaakaar, dit-il…).
Voilà pourquoi je suis fier et ému de retrouver ici cette téranga, par cette mobilisation exceptionnelle, qui en dit long sur votre attachement à ma modeste personne.
Du fond du cœur, je dis : Dieureu dieuf wa Ndakaaru ; dieureu dieuf mbokk lébous yi.
Monsieur le Maire, j’ai pris bonne note des doléances de la communauté. Sous la conduite de Monsieur le Premier Ministre, le Gouvernement les étudiera avec soin pour leur trouver des solutions idoines et accélérer la mise en œuvre des décisions déjà prises.
Mesdames, Messieurs,
Les villes ne sont pas que ciment et béton, fer et verre. Les villes ont un cœur et une âme. Les villes vivent et s’expriment.
Par leurs avenues et leurs rues, par leurs places et édifices symboliques, les villes nous parlent et nous écoutent ; elles nous regardent et nous interpellent.
Elles racontent leur histoire, témoignent de leur présent et prédisent leur futur.
Dès lors, avoir son nom lié à une ville, c’est faire corps et âme avec son histoire, son présent et son futur.
S’y ajoute que la Mairie de Dakar-Plateau, débordante de vitalité, est le cœur battant de notre capitale, à la fois centre administratif, économique, commercial et financier, et berceau historique de nos institutions.
C’est dire combien je me sens fier et honoré de voir cette avenue, l’une des épines dorsales de la ville de Dakar, porter mon nom.
Je vous en remercie vivement Monsieur le Maire, et avec vous tout le Conseil Municipal de la Mairie de Dakar-Plateau.
Je vois dans votre acte le symbole de votre fidélité à ma personne, à la courtoisie et à l’élégance républicaines.
J’y vois également le rappel et la célébration des valeurs qui fondent l’identité remarquable de la Nation sénégalaise.
Dial Diop, premier Grand Serigne de Dakar, est issu de la diversité ethnique, tout comme vous, Monsieur le Maire Alioune Ndoye.
Originaire du Fouta, natif du Sine, me voilà célébré aujourd’hui à Dakar, notre capitale, lieu emblématique de l’ancienne République léboue.
Voilà le vrai Sénégal, le Sénégal hérité des ancêtres, le Sénégal que nous aimons ; une seule et même Nation où chacun a sa place, qui reconnait et valorise ses diversités, pour donner sens à son vivre-ensemble dans l’unité nationale et l’harmonie sociale.
Ce vivre-ensemble dans l’acceptation de nos diversités nous le retrouvons ici : Barthélémy Dias à la ville de Dakar, Alioune Ndoye au Plateau, et une avenue au cœur de Dakar qui porte le nom de Macky Sall…
Nous devons tous en être fiers, et rester les gardiens vigilants de cette symbiose, héritage de nos anciens et viatique pour nos enfants et les générations futures.
Je l’ai déjà dit et je le répète ici avec force et conviction : nous sommes parce que le Sénégal est.
Monsieur le Maire,
Mesdames, Messieurs,
L’acte posé ici, suite à celui de Saint-Louis, revêt pour moi une valeur pédagogique.
Pour beaucoup de nos avenues, rues et places, les appellations renvoient encore à un passé révolu, voir douloureux.
J’engage nos maires, toutes sensibilités confondues, à procéder à une mise à jour afin que les voies et places publiques de nos villes et communes portent davantage des noms qui reflètent notre patrimoine national et notre imaginaire collectif.
La cérémonie qui nous réunit ici me donne aussi l’occasion de rappeler mon rêve et mon ambition pour la ville de Dakar que j’ai traduit en réalisations déjà achevées ou en cours, notamment :
- le TER et le BRT, deux systèmes modernes et écologiques de transport de masse, qui contribuent à faciliter considérablement la mobilité urbaine et à renforcer le rayonnement international de Dakar ;
- l’aménagement et l’embellissement de la corniche ouest et d’autres endroits de la ville avec des espaces verts ;
- la restauration de la plage de Koussoum ;
- les autoponts pour faciliter la circulation ;
- le Musée sur la vie et l’œuvre du prophète Mohamed, (paix et salut sur Lui) situé entre le Grand Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose et le Musée des Civilisations noires ;
- le nouveau siège de la RTS ;
- enfin, un nouvel hôpital sur le site de l’ancien hôpital Le Dantec, et la Polyclinique moderne de l’hôpital principal.
Je n’oublie pas l’important chantier de la reconstruction du marché de Sandaga, entre autres travaux remarquables du Maire Alioune Ndoye.
Pour une ville qui veut répondre à ses vocations multiples, le transport, l’aménagement urbain, la communication, le plateau médical, et les œuvres artistiques et culturelles doivent aller de pair.
Car si la ville vit par ses fonctionnalités, elle doit son charme et son attrait à l’éclat de sa beauté, de son art et de sa culture ; bref au maintien du standing que lui confère son statut.
C’est pourquoi, nous, hommes et femmes politiques, devons rivaliser d’ardeur non dans la destruction, mais dans la construction ; dans ce qui fait avancer nos villes et notre pays, et non ce qui les détruit et les fait régresser.
Notre gloire, c’est d’être des bâtisseurs, non des casseurs.
Un seul leitmotiv doit nous habiter et mobiliser toutes nos intelligences et toutes nos forces : construire, construire, construire ; construire pour améliorer les conditions de vie de nos populations, construire pour laisser un legs aux générations futures.
Les nombreuses réalisations du Programme de modernisation des Villes (PROMOVILLES) et du Programme d’Appui aux Communes et Agglomérations du Sénégal (PACASEN) traduisent cette vision.
J’aime construire, parce que je sais que dans le temps long de l’histoire, nous sommes tous de petits et éphémères passagers. Nous passons. Nos œuvres restent. Ce sont elles qui nous grandissent, qui nourrissent les récits de demain et nous inscrivent dans la postérité, génération après génération.
Alors, à l’échelle de l’Etat et de ses démembrements, notre devoir c’est de rester sans relâche dans le temps de l’action et de la construction.
Comme des abeilles autour de la ruche, poursuivons sans arrêt l’œuvre de construction, de réhabilitation et de modernisation de nos villes.
Et continuons ainsi notre marche résolue vers le Sénégal de nos rêves, le Sénégal émergent, dans la justice sociale et l’équité territoriale ; le Sénégal de tous, le Sénégal pour tous.
Je vous remercie de votre aimable attention.