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Coupe du monde 2002: ce regret qui a fait pleurer feu Bruno Metsu

L’ancien sélectionneur français des Lions de football du Sénégal avait le sentiment que l’équipe nationale sénégalaise avait la possibilité de se qualifier pour les demi-finales du Mondial 2002 et avait continué à nourrir des regrets au sujet du quart de finale Sénégal-Turquie qu’il a revisionné en pleurant les semaines précédant son décès, a témoigné le journaliste français Hervé Penot.

“Bruno menait une bataille incroyable. Même malade, il n’a rien perdu de sa bonne humeur. Toujours drôle et souriant. Il ne donnait pas l’impression de quelqu’un qui avait mal même si on peut le lire sur son visage. Il souffrait. Il ne le montrait pas” cependant, a dit ce journaliste du quotidien sportif français L’Equipe, le dernier à l’avoir interviewé.

“D’ailleurs, je vous raconte une anecdote : quand j’étais passé le voir, il a mis la cassette du dernier match que le Sénégal a perdu face à la Turquie au Mondial 2002. Bruno nourrissait des regrets. Il n’a pas pu s’empêcher de pleurer, parce que c’est après coup qu’il s’est rendu compte qu’il y avait de la place pour la demi-finale. Il pouvait encore réécrire l’histoire de ce pays”, a encore témoigné Hervé Penot dans un entretien paru dans l’édition de vendredi du quotidien sportif Stades.

“Beaucoup de gens pensaient que Bruno Metsu était un homme de la nuit. Non, loin de là. C’était un homme très sérieux qui suait sur le terrain. Pour lui, chaque chose en son temps. Encore une fois, je dis que c’est une perte pour tout le monde. C’est tout le peuple sénégalais qui est peiné par la mort de son fils adoptif”, a-t-il encore dit.

Il a révélé qu’il avait en projet de consacrer un livre à Metsu et en avait parlé avec l’ancien sélectionneur des Lions. “D’ailleurs, a-t-il précisé, c’est pour cette raison que je m’étais déplacé jusque chez lui à Dunkerque”, dans le nord de la France.

“Vous savez, ce n’est jamais facile pour un fils d’ancien docker de se retrouver dans le milieu du football. C’était bien de tracer son parcours. C’est dans ce sens qu’on devait le faire. On devait aborder sa vie sénégalaise aussi. Cette patrie qui a tant marqué Bruno Metsu”, a expliqué Hervé Penot.

Bruno Metsu devait être inhumé mardi au cimetière musulman de Yoff, à Dakar, conformément à ses dernières volontés, si l’on en croit de nombreux quotidiens. Sa dépouille est attendue dimanche dans la capitale sénégalaise, a-t-on appris de même source. Metsu a dirigé l’équipe du Sénégal quart de finaliste de la Coupe du monde 2002 et finaliste malheureuse de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de la même année, au Mali.

Il avait rompu son contrat, en 2002, juste après le Mondial, pour s’engager avec Al Ain, club des Emirats Arabes Unis avec lequel il a gagné plusieurs trophées. Il a également dirigé les sélections de la Guinée et du Qatar, avant de remplacer l’Allemand Peter Schnittger, à la tête de l’équipe nationale du Sénégal.

Eloigné des terrains de football, le technicien français souffrait de trois cancers. “Je joue le match de ma vie. C’est une bataille au quotidien. Celui-là, il faut le gagner”, déclarait-il dans une interview avec le quotidien sportif français L’Equipe.

Metsu avait annoncé sa reconversion à l’islam, avant d’épouser une Sénégalaise avec qui il a eu des enfants. Il est mort à l’âge de 59 ans.

Source L’Équipe