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Élections présidentielle et législatives au Zimbabwe: un scrutin dans un climat de répression

Quelque six millions d’électeurs sont appelés aux urnes mercredi 23 août pour des élections présidentielle, legislatives et locales, avec deux noms qui se démarquent parmi les 11 candidats pour la présidence : Emmerson Mnangagwa, candidat à sa propre succession, et le chef de l’opposition Nelson Chamisa, jeune avocat et pasteur. Cela dans un climat tendu : l’opposition a dénoncé une répression croissante dans le pays qui fait face à la pauvreté et à une inflation galopante.

L’élection présidentielle s’apparente à un match retour entre les deux principaux candidats : ceux-ci s’étaient déjà opposés en 2018, lors des premières élections sans Robert Mugabe, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant 30 ans.

Le sortant, Emmerson Mnangagwa, du parti au pouvoir Zanu-PF, n’a pas proposé de programme électoral. Il affirme que le bilan de son parti est suffisant. Celui-ci est axé sur les infrastructures comme la construction d’écoles, d’autoroutes et de ponts, soit autant de preuves que le président tient ses promesses, estiment ses partisans.

Mais des soupçons de corruption ont entaché l’image de ces projets nationaux, poussant également les États-Unis à frapper le Zimbabwe de sanctions. Celles-ci sont pointées par le président sortant Emmerson Mnangagwa, surnommé « le crocodile », pour expliquer l’origine des difficultés économiques du pays.

Quant à Nelson Chamisa, son rival qui avait déjà perdu de justesse en 2018, il a lancé son programme deux semaines seulement avant les élections : certains lui reprochent un manque de vision. Son parti, la Coalition des citoyens pour le changement – ou la « Triple C » -, dénonce des intimidations et l’interdiction de ses meetings de la part des autorités : le 3 août dernier, un militant de la CCC a été lapidé à mort par des partisans présumés de la Zanu-PF.