Assassinat de la petite Ndiaya, âgée de 2 ans, Le trio accusé du viol, risque gros
Le 1er janvier 2020, au quartier Liberté II Baydeuk à Mbour, la petite Ndiaya Guèye, 2 ans, disparaissait. Trois jours après, Ndiaya a été retrouvée morte, enterrée dans un bâtiment en chantier à une pâtée de maison de la sienne. Un crime abominable qui avait défrayé la chronique et soulevé l’émoi et la consternation à Mbour. La petite Ndiaya a été poignardée avec une violence inouïe, avant d’être égorgée.Selon les résultats de l’autopsie pratiquée sur le corps, la victime avait subi des sévices sexuels. Toutefois, aucun organe n’avait été prélevé sur le corps de la fillette.Ce vendredi, les trois personnes qui ont été arrêtées par la police, suite à l’enquête, ont été jugées par la Chambre criminelle de Mbour. Elles ont été interpellées grâce au témoignage de Cherif Mamina Diemé, élève en classe de 4e, âgé alors de 18 ans. Chérif avait raconté être présent au moment du meurtre de la fillette. Il avait confessé avoir aidé à l’enterrement de Ndiaya, en présence d’Alla Mboup, de Birame Seck et de Yakhya Yade. Ce dernier, âgé de 22 ans au moment des faits, et Birame Seck (âgé de 22 ans aussi) ont été inculpés de complicité d’assassinat de la petite Ndiaya Guèye. Alla Mboup (21 ans), est lui poursuivi pour viol, assassinat et association de malfaiteurs.Les accusés réfutent toute implication Mais les accusés réfutent toute implication dans les faits pour lesquels ils ont passé trois années de détention. Le mécanicien Alla Mboup était désigné comme étant celui qui avait poignardé et égorgé la victime. Il explique : « Pour rien au monde, je ne ferai du mal à un enfant, parce que j’ai des enfants. Je reconnais avoir détenu six cornets de chanvre indien, mais je n’ai pas tué Ndiaya. Elle était comme ma fille ; elle m’était très proche d’ailleurs. »Pour sa part, Yakhya Yade, vendeur de légumes, a expliqué ne pas connaitre Cherif, leur accusateur. Cherif Mamina Diemé, en prison depuis deux ans, soutient mordicus qu’Alla Mboup avait tué Ndiaya Guèye en présence de ses coaccusés. Il précise qu’il connait parfaitement les accusés, pour les avoir côtoyés dans un réseau de trafic de chanvre indien. Le juge Dème, qui présidait l’audience, a demandé à Fatou Bintou Diaw, la maman de la petite Ndiaya, si elle se doutait de l’implication du trio. Elle assure qu’elle a été informée par la police et qu’elle n’a jamais douté d’eux. »Je ne soupçonne personne, sincèrement. Nous avons perdu notre enfant et nous l’avons recherchée. Nous l’avons recherchée durant trois jours. On l’a perdu un mercredi et elle a été retrouvée le vendredi », dira Fatou Bintou Diaw. Dans les débats d’audience, elle raconte que le pot contenant les cheveux de naissance de la victime avait disparu.Arrestations de la famille d’Alla Mboup à cette même époque Lors de la perquisition du domicile d’Alla Mboup, six cornets de chanvre indien et deux paires de ciseaux ont été saisis. Au moment de ce drame, le père de Alla Mboup, Thialé purgeait une peine de trois ans pour trafic et usage de chanvre indien.À noter que la maman d’Alla Mboup et son frère ont été aussi arrêtés. Mais pour une autre affaire. En effet, au moment où les policiers allaient cueillir le présumé meurtrier, du chanvre indien a été retrouvé dans la chambre de la maman et celle du petit frère.Le procureur requiert la perpétuité Pour le procureur, les faits sont d’une gravité extrême et d’une animalité sans nom. Toujours selon le maitre des poursuites, le meurtre de Ndiaya a été une entreprise mûrement réfléchie par les accusés qui ont tué la petite pour des raisons assez suspectes et inavouées. Et que les explications de Chérif Mamina Diemé ont plus de crédit que les dénégations fallacieuses des accusés. Le procureur a requis la perpétuité contre les accusés.L’avocat de la famille de Ndiaya a demande des dommages et intérêts d’une valeur de 1 milliard. Maitre Sène assure que cette affaire est difficile, douloureuse et insoutenable. « Quel intérêt il a pour accuser les trois personnes ? Je n’en vois pas. Il y a lieu d’entrer en voie de condamnation contre eux », défend Me Sène.Le doute s’est néanmoins installé du côté des avocats de la défense. Car l’exactitude avec laquelle Chérif Mamina Diemé a relaté les faits est juste déconcertante, surtout concernant les parties du corps touchées.Même si les faits sont constants pour Maitres Faty, Tall, Niane et Sakho, leurs clients sont innocents. « Qui a ôté la vie à la petite Ndiaya Guèye ? ».Le 15 septembre prochain, le tribunal donnera son verdict.