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La Chronique de MLD: Pas d’économie, pas de sécurité…

Cette crise politico-sociale qui secoue le Sénégal est pire que la Covid.
L’économie est quasiment à l’arrêt. Or l’économie, c’est la vie !
La récente restriction sur l’internet mobile était franchement une hérésie, une décision anti économique, donc contre-productive. En vérité, la sécurité est consubstantielle à la bonne marche de l’économie. Tout est lié.
C’est tout le sens de la récente position du réseau des entreprises du secteur des technologies de l’information et de la communication qui a décidé de saisir le tribunal de la CEDEAO afin de déposer une plainte pour violation sur les droits économiques.
Ces restrictions et coupures d’internet mobile ont occasionné un préjudice commercial et économique qui s’élève à 12 milliards de pertes par jour pour l’économie formelle et informelle pour un secteur numérique qui contribue à hauteur de 12% au PIB du Sénégal.
Le Conseil national du patronat a aussi informé qu’en une journée les entreprises ont perdu des centaines de milliards d’investissements et de chiffres d’affaires.
Dakar Dem Dik navire –amiral du transport collectif annonce des pertes sèches de 4 milliards cfa depuis mars 2021.
Cette violence inouïe a durement impacté le tourisme et le transport aérien de même que les chaînes d’approvisionnement de plusieurs produits et services qui risquent de subir une crise plus profonde que celle de la Covid 19.
La politique politicienne a ceci de vicieux que les conséquences de cette crise sont incalculables avec notamment ces risques réels de mise au chômage technique, de licenciements pour motif économique et de pertes d’emplois…
Autrement dit, le pouvoir d’achat des Sénégalais va encore subir une forte érosion.
Au même moment on annonce une légère hausse des salaires dans le secteur privé ; ce qui va sûrement atténuer les effets de cette catastrophe. L’inflation sur les prix des denrées de consommation courante de même que celle relative au prix du mouton ajoute à cette tragédie d’autant que les pays fournisseurs comme le Mali ou la Mauritanie risquent de ne pas envoyer assez de bêtes à cause de la crise ambiante.
Ces combats de gladiateurs nés des dérives de politiciens à la petite semaine ont par ailleurs plongé les activités informelles dans un désarroi innomable.Pourtant l’informel occupe plus de 70 % de l’activité.
Il s’agit d’un véritable tsunami sur une croissance projetée aux alentours de 8% à la faveur de l’exploitation imminente du pétrole et du gaz.
Autant dire que l’économie sénégalaise n’est plus en récession mais en dépression.
Avec un pays au visage aussi balafré, il faudrait vraiment compter sur des investisseurs téméraires pour oser mettre ses billes dans cet environnement peu sûr. Il faut savoir qu’un investisseur n’est point un philanthrope ; il met son argent dans un pays donné sur la base d’une certaine confiance d’abord.
Aujourd’hui, notre environnement des affaires est marqué par l’instabilité ce qui est loin d’être un bon signe.
Ces images dégradantes de scènes de violence diffusées quasiment en mondovision impacteront sensiblement la destination Sénégal des flux d’investissement et de capitaux.
À un mois du forum Invest Sénégal prévu en juillet sous l’égide de l’Apix, cette
nation de paix, de pluralisme politique, de diversité socio culturelle et de brassage linguistique aurait sûrement besoin d’une meilleure publicité.
Tout cela par la faute d’un personnel politique peu clairvoyant.
Tous pareils ! L’écrivain américain James Freeman Clarke avait vu juste : « Un politicien pense à la prochaine élection et l’homme d’Etat, à la prochaine génération. »
En définitive, Il faut davantage protéger le secteur privé national, moteur de la croissance et gros pourvoyeur d’emplois et de valeur ajoutée.
D’ici à février 2024, il est clair que l’incertitude sera la règle. Le génie des politiciens pour nous extirper de l’impasse en sera l’exception pour sûr…