Pakistan: l’ex-Premier ministre Imran Khan en détention provisoire, des manifestations dégénèrent
Imran Khan, l’ex-Premier ministre pakistanais, a été placé en détention provisoire pour une durée de huit jours après sa comparution, mercredi 10 mai, dans une affaire de corruption devant un tribunal spécial. L’audience a eu lieu dans les locaux de la police où il a passé la nuit après son arrestation, mardi. Pendant ce temps, des manifestations dans plusieurs villes ont viré à l’émeute.
Les partisans d’Imran Khan accusent le gouvernement et l’armée de vouloir évincer l’ex-Premier ministre de la scène politique afin qu’il ne puisse pas se présenter aux prochaines élections qui devraient avoir lieu dans les prochains mois.
De son côté, le gouvernement réfute. Il n’y a aucune vendetta politique contre Imran Khan, a assuré un ministre lors d’une conférence de presse. « Personne n’est au-dessus de la loi au Pakistan », a-t-il ajouté. Dans la soirée, Shebaz Sharif, le Premier ministre, a qualifié les manifestants de « terroristes » dans un discours à la nation. L’armée a également vivement réagi dans un communiqué via son service de communication : « Toute nouvelle attaque contre l’armée, y compris contre les forces de l’ordre, les installations et les biens de l’armée et de l’État, fera l’objet de représailles sévères, dont la responsabilité incombera à ce même groupe qui veut pousser le Pakistan à la guerre civile et qui l’a exprimé à de multiples reprises. »
Depuis mardi, la situation est donc très tendue au Pakistan. Au moins six personnes sont mortes dans des incidents liés aux manifestations, a indiqué mercredi la police et les hôpitaux. Selon la police, près de 1 000 manifestants ont été arrêtés dans la province du Pendjab, la plus peuplée du pays, et 130 membres des forces de l’ordre ont été blessés. De violentes manifestations ont éclaté dans plusieurs villes du pays et des incidents sont rapportés depuis ce mercredi dans plusieurs villes. L’armée a été appelée en renfort dans les provinces du Pendjab et de Khyber Pakhtunwa. Ces deux provinces connaissent des tensions sans précédent.
« J’ai eu peur pour ma vie »
Un poste de police a été saccagé à Lahore et des émeutes sont rapportées dans la ville. À Peshawar, dans le nord du pays, des manifestations ont dégénéré en affrontements entre manifestants et les forces de l’ordre. Au moins un manifestant a été tué et une douzaine sont blessés.