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LA CHRONIQUE DE MLD: Macky Sall et Sonko empoignent le Sénégal…

D’emblée une question d’apparence saugrenue mais d’une brûlante actualité : en dehors du Président Macky Sall et d’Ousmane Sonko, existe t-il une autre personnalité capable de diriger ce pays qui nous mobilise au quotidien ?
Une interrogation loin d’être banale au regard du lourd passif que subit notre pays dans cette bipolarisation imposée Macky/ Sonko.
Apparemment les autres n’existent pas et c’est franchement le sentiment qui anime l’observateur lambda au regard de la brûlante actualité de ces deux voire trois dernières années.
Exit le procès Prodac avec à la clé la conservation par Ousmane Sonko de tous ses droits civiques.
Un véritable verdict d’apaisement qui donne entièrement raison au célèbre constitutionnaliste Français et spécialiste de la science politique, Georges Burdeau qui disait avec force :  » Le droit est un ordre et ce qu’il ordonne c’est la vie »
A la suite de cet épisode douloureux de notre Histoire politique, il reste évident que l’enjeu majeur c’est le contrôle de l’opinion avec cette intense bataille de communication sur fond de bravades, de menaces et de tentatives d’intimidation.
Témoin; les éléments de langage de Me Elhadji Diouf qui parle d’un grand jour pour le Sénégal et d’une victoire de la vérité sur le mensonge…
Un message aux antipodes de son confrère Me Olivier Sur plus mesuré et surtout au discours plus consensuel.
Les propos de ce conseil venu de Paris, ont pu jeter un faisceau de lumière dans cette nuit noire de la peur diffuse.
Pourtant aux côtés du ministre du tourisme, le redoutable avocat pénaliste français, ancien bâtonnier du barreau de Paris, est l’auteur d’un discours lucide d’une rare profondeur à l’issue du procès.
Il estime qu’ « il s’agit d’une condamnation symbolique et mesuré.
Une lourde condamnation pourrait embraser le pays.
Bravo au débat politique de pouvoir continuer avec les limites requises « 
Comme quoi, on peut défendre quelqu’un tout en travaillant à rester objectif.
Surtout que cette vie d’ici bas n’est qu’illusion temporaire. Elle a aussi de longues jambes comme le dit trivialement un célèbre proverbe Wolof.
« Lorsque la justice entre dans le prétoire le droit en sort par la fenêtre  » dit – on.Mieux que le pouvoir législatif et cette presse sénégalaise chahutée par les réseaux sociaux,la justice demeure plus que jamais le socle de notre vivre-ensemble et nous aurons encore besoin de sa clairvoyance avant, pendant et après le processus électoral délicat qui nous mène droit vers février 2024 date de la prochaine consultation électorale.
Reste aussi à évaluer les coûts économiques considérables de ces chaudes journées qui ont jalonné notre existence ces derniers temps.
Au Sénégal, Chaque jour ouvrable perdu, c’est l’équivalent de 35 milliards de francs CFA en fumée pour cette
économie nationale en berne au moment où le pays vise une croissance à deux chiffres…
Dans un pays où plus de 80% des acteurs économiques évoluent dans l’informel , il ya de quoi dénoncer ce paradoxe.
Et puis, la classe politique ne dialogue plus.Elle privilégie la confrontation verbale et physique dans un contexte géopolitique défavorable exacerbé par la persistance de la guerre en Ukraine.
Dès lors qu’on annonce aussi une recomposition géopolitique, le Sénégal devrait jouer un rôle important à l’aune de l’exploitation imminente du pétrole et du gaz…
De ce point de vue, notre pays a intérêt à installer une véritable culture de la paix.
Il est temps que les régulateurs sociaux agissent pour dire Basta à cette classe politique composée quelque part de va t-en guerre intrépides.
« Les hommes politiques gouvernent les Institutions et les chefs religieux gouvernent les hommes ». Cette lumière de Cheikh Anta Diop garde encore toute sa fraîcheur pour remettre au goût du jour la notion d’élégance en politique.
Cette culture de la haine est une nouveauté dans l’histoire politique du Sénégal et nous devons tous la combattre avec la dernière énergie.