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BIDC : La colère de Macky Sall après la « trahison » de ses pairs

Le président de la République sénégalais, Macky Sall, est entré dans un colère suite à la « trahison » d’autres chefs d’Etats, membres de la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (Bidc). Selon lui, « le pays de la Téranga va jouer sur les textes pour contester toutes les décisions qui seront prises par la nouvelle direction ».

«Puisque le Ghana, le Nigeria et la Côte d’Ivoire ont voulu jouer sur le poids de leur pourcentage de vote dans le capital pour revenir sur un accord signé en bonne et due forme par tous les chefs d’Etats membres de la Cedeao, la banque va avoir un sérieux problème de gouvernance, puisque le Sénégal ne compte pas se laisser faire », a tenu à prévenir le chef de l’Etat sénégalais.

Se sentant trahi par ses paires, le Président Sall a estimé que puisque les gens pensent revenir impunément sur leurs engagements écrits, « le pays de la Teranga va aussi jouer sur les textes pour contester toutes les décisions qui seront prises par la nouvelle direction ».

Pis, a annoncé le chef de l’Etat, « nous avions songé très sérieusement à nous retirer de la Bidc, en signe de protestation, mais il nous a été fait comprendre que le Sénégal ne pouvait pas se retirer aussi facilement d’une institution de la Communauté économique ».

Selon Lequotidien qui donne l’information, cette stratégie a été décidée en haut lieu, quand les dirigeants sénégalais ont compris qu’ils ne pouvaient pas facilement prendre de décision plus radicale.

Faisant l’historique du conflit qui secoue actuellement la Bidc, Macky Sall a rappelé, selon le canard, que « c’est en 2020, alors que le Sénégalais Abdoulaye Fall avait remporté l’appel à candidature lancé pour le poste de président de la Bidc, que le sortant Agyekum Donkor dont le mandat était arrivé à terme, avait souhaité être reconduit pour un nouveau bail de 5 ans, auquel il n’avait plus droit ».

Il a poursuivi : « Le Sénégal a protesté, mais le Ghana a reçu le concours du Nigeria. A eux deux, ces pays représentent environ 80% des quotes-parts, donc autant de voix en cas de vote. Nous avons dû nous soumettre, mais nous avons fait passer un accord, signé par tous les chefs d’Etats membres, et qui disait qu’en 2024, à la fin de ce second mandat illégitime, le Ghanéen devait céder sa place à un candidat sénégalais ».

Or, a-t-il pesté : « c’est cet accord que le Conseil d’administration de la Bidc vient de rejeter, en disant que le seul critère d’élection à la banque a toujours été le droit de vote.» Mis en minorité, le Sénégal s’est vite rendu compte que, avec le lâchage de la Côte d’Ivoire, et malgré le soutien de pays comme le Togo ou d’autres, ses 8% n’allaient pas l’aider à inverser la tendance ».

Sachant qu’à l’issue de la prochaine élection à la Bidc, le Ghanéen Donkor sera réélu, Macky Sall est d’avis que « le défi pour le Sénégal est de rendre les institutions ingouvernables, jusqu’à ce que soient modifiées les règles du jeu ».