« Nous n’avons rien contre la France » assure l’opposant sénégalais Ousmane Sonko
L’opposant sénégalais Ousmane Sonko a accordé un entretien à France 24 et RFI. Candidat à l’élection présidentielle de 2024, il estime que « tous les Sénégalais ont tourné le dos au président » Macky Sall, sanctionnant sa gouvernance « calamiteuse ». Il a regretté que ce dernier parvienne toutefois à présenter l’opposition comme « opposée aux intérêts occidentaux ». « Nous n’avons rien contre la France », a-t-il renchéri, appelant Paris à « revoir sa position » vis-à-vis de l’opposition sénégalaise.
Sur RFI et France 24, Ousmane Sonko a fermement démenti les accusations de viol pour lesquelles il a été inculpé après une plainte déposée en février 2021. Placé sous contrôle judiciaire en mars 2021, il se dit victime « d’un complot d’État » initié par des proches du président sénégalais. « Il n’a jamais été question de viol et il ne sera jamais question de viol me concernant », a répété l’opposant, qui a refusé de se soumettre à un test ADN.
Ousmane Sonko a jugé « malsaine » l’éventualité de voir Macky Sall briguer un troisième mandat. Il a estimé que le président « cracherait » ainsi sur la Constitution, celle-ci stipulant que nul ne peut effectuer plus de deux mandats successifs au sommet de l’État.
Pour Ousmane Sonko, la stratégie de Macky Sall consiste à se promouvoir sur la scène internationale comme le seul à pouvoir assurer la stabilité, instrumentalisant le « contexte régional extrêmement perturbé », et présentant son opposition comme « irresponsable » et « terroriste ».
Abordant l’influence grandissante du groupe russe Wagner, aux dépens de la France, dans plusieurs pays voisins, comme le Mali, Ousmane Sonko a regretté de les voir célébrer « une logique de « remplacement plutôt que de souveraineté » : pour le principal opposant sénégalais, il n’est pas question de « remplacer un partenariat que l’on considérait défavorable par un nouveau qui peut l’être beaucoup plus ».