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Législatives au Bénin: «galvaniser», convaincre les électeurs, le challenge des sept partis en lice

J-3 au Bénin avant les élections législatives du dimanche 8 janvier. Sept partis, dont trois se réclament de l’opposition, briguent les 109 sièges de l’Assemblée nationale. Parmi eux, Les Démocrates, parti de l’ancien président Thomas Boni Yayi, participe à un scrutin pour la première fois et va mesurer ses forces. Le Bloc républicain (BR), parti de la mouvance présidentielle le mieux ancré dans le Nord, aura cette fois un adversaire de poids dans cette zone où l’ex-chef de l’État est implanté.PUBLICITÉ

Discret depuis le début de la campagne, l’ancien président Thomas Boni Yayi a effectué des déplacements dans plusieurs localités du Nord du Bénin cette semaine, selon notre envoyée spéciale à Parakou, Magali Lagrange.

Habib Touré Dramane, suppléant sur la liste des Démocrates dans la huitième circonscription, y voit un atout pour la campagne de son parti, à même de « galvaniser » les électeurs. Contre les adversaires de la mouvance présidentielle, Les Démocrates promettent le changement : « Il faut que ça change. Il faut que le peuple puisse retrouver son sourire. Le Bloc républicain a été pendant sept ans derrière le gouvernement. UP [le parti Union progressiste, NDLR] est devenu aujourd’hui UPR [Union progressiste le Renouveau, NDLR] et est resté avec le gouvernement. Maintenant, si ceux-là vont descendre encore sur le terrain pour dire qu’ils vont faire changer, on se demande ce qu’ils peuvent faire changer… »

Le bilan

Du côté du Bloc républicain (BR), on mise davantage sur le bilan des députés sur les réformes effectuées. En marge d’un meeting, hier soir, à Parakou, le député Rachidi Gbadamassi, candidat BR dans la huitième circonscription, affichait sa confiance : « Quels genres de changements ? Des changements dans l’improvisation ? Nous, députés du Bloc républicain, nous avons légiféré dans le sens de l’intérêt général. Vous savez, moi, ça me fait bientôt vingt ans dans l’Assemblée nationale. Ce qui va l’emporter ? C’est l’espérance politique qui va l’emporter. »

Les affiches des partis sont visibles dans la ville : cheval cabré sur fond vert pour le Bloc Républicain, maintenant une torche pour les Démocrates, et sur certaines affiches du parti, les visages de Thomas Boni Yayi et de Reckya Madougou, en détention depuis la dernière présidentielle, tout comme Joël Aïvo.

Ceux dont on parle peu

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Intéressons-nous maintenant à ceux dont on parle peu et qu’on ne classe pas tout de suite parmi les grands favoris du scrutin. Ils sont trois partis. Deux appartiennent à la majorité présidentielle, l’Union démocratique pour un Bénin nouveau (UDBN) et le Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (Moele-Bénin). Le troisième de l’opposition est le Mouvement populaire de libération (MPL). Ils sont bien présents dans la campagne et sans complexe, écrit notre correspondant à Cotonou, Jean-Luc Aplogan.

Ils sont présents et actifs comme les autres, pas donc question de les traiter de « petits partis ». Le président du MPL, Sabi Korogoné n’apprécie pas : « C’est au soir du 8 janvier qu’on saura qui est petit parti politique et qui est grand parti politique ». Me Cyrille Djikui de l’UDBN répond par cette formule : « Ils ont professé notre absence, mais nous sommes bel et bien présents. »

« Assemblée directe »

La promesse phare du parti d’opposition MPL est de proposer une autre version de la loi sur l’embauche. Le parti Moele-Bénin, de l’ancien syndicaliste Jacques Ayadji, que Patrice Talon a fait directeur des infrastructures, se vante de positionner sur sa liste 33% de femmes et des candidats en situation de handicap physique. Il fait une offre surprenante qui ressemble à une revendication de l’opposition : « Contribuer à ce que les personnes impliquées dans les actes de violences lors des élections soient amnistiées. Contribuer à amnistier, les hommes ou femmes – en fuite ou en exil – considérés, à tort ou à raison, comme des détenus ou exilés politiques. »

Quand on leur demande s’ils réuniront les 10% de suffrages requis au plan national pour prétendre au siège, ils disent être dans la course pour avoir des élus. L’UDBN, par exemple, signe ses messages avec le slogan suivant : « UDBN, Assemblée directe ! »

RFI