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Pas-de-Calais : un détenu grimpe sur le toit de la prison la plus sécurisée de France et y reste trois heures

INFO LE PARISIEN. Jeudi dernier, un détenu du centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil a réussi à grimper à mains nues jusqu’au toit de l’un des bâtiments de la prison. Il y est resté plus de trois heures avant l’intervention des équipes de sécurité. Un long délai qui pose question.

C’est une scène surréaliste qui s’est déroulée au centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), un établissement réputé pour le profil judiciaire très particulier de ses détenus, condamnés généralement à de longues peines pour des faits de terrorisme ou des affaires de grand banditisme, et son très haut niveau de sécurité. Ce jeudi 3 novembre, vers 16h30, alors que quatre prisonniers débutent une séance de sport sur un terrain synthétique, l’un d’entre eux, un Brésilien d’une trentaine d’années, profite de l’absence de surveillance pour fausser compagnie aux trois autres.

Il réussit d’abord à franchir le filet de protection de trois mètres de haut qui entoure l’enceinte sportive, parcourt une allée qui mène au bâtiment où il est incarcéré. Sous les yeux ébahis de ses codétenus et de surveillants qui assistent à la scène, totalement médusés, ce détenu brésilien affûté et souple grimpe alors jusqu’au toit en s’agrippant au grillage qui protège la façade du bâtiment. Face à ce qui ressemble alors à une tentative d’évasion, l’alerte générale est aussitôt déclenchée. En réalité, l’homme araignée, arrivé sur le toit, n’a visiblement aucune intention de s’évader de l’une des deux prisons les plus sécurisées de France (un titre officieux que Vendin-le-Vieil partage avec le centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe dans l’Orne).

Le lendemain, il tente de se suicider dans sa cellule

Selon des sources proches du syndicat pénitentiaire des surveillants (SPS), cette démonstration de force ne serait liée qu’à l’envie de manifester sa colère en réaction à une promesse non tenue par la direction au sujet du versement de mandats à sa famille. Juché sur le toit et encouragé à y rester par ses codétenus, il réclame alors de parler au procureur de la République et à une chaîne de télévision. Deux demandes qui restent lettre morte. Les heures passent et personne ne semble en mesure d’intervenir. Il faut finalement attendre le début de soirée, après 20 heures, pour que les équipes régionales d’intervention et de sécurité de l’administration pénitentiaire basées à Lille parviennent enfin dans l’enceinte de la prison de Vendin-le-Vieil.

Encerclé, sur le point d’être délogé, l’homme décide alors de redescendre par ses propres moyens, comme il était monté, en s’agrippant au grillage. Pour les syndicats pénitentiaires, ce délai d’attente d’environ trois heures, incompréhensible si l’on s’en tient à la gravité des faits, pourrait s’expliquer par l’attentisme de la direction du centre pénitentiaire qui aurait cherché à régler ce problème inédit en interne. Une manière peut-être de protéger la réputation de prison ultra-sécurisée de Vendin-le-Vieil, connue ces dernières années pour avoir hébergé notamment Redoine Faïd, le roi de l’évasion. Contactée ce lundi soir pour donner sa version des faits, la direction de l’établissement n’a pas souhaité s’exprimer.

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