TOUBA : Le commissaire Thiombane recadre Modou Diop Diaobé et sa « police islamique »
S’il y a un commissaire de police qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, c’est bien celui de Ndamatou à Touba. Hier, lors des journées ouvertes de la police, il a bien remis à sa place, Modou Diop Diaobé, Modou Diop Diaobé qui reprochait aux forces de l’ordre leur manque de collaborer avec la police religieuse de Touba, Xadamul Xadiim.
«La police ne peut pas outrepasser ses prérogatives au risque de tordre le cou à la loi. Il n’appartient pas à un tiers d’interpeller des citoyens, de les battre et de les traîner de force à la police. Ils nous amène des gens ici à moitié nus ou parfois sévèrement battus. C’est dommage ! Parce que parfois, ils bousillent même nos procédures. Nous n’attendons de ces structures qu’un seul service : l’information», souligne d’emblée le commissaire Thimbane.
«Ils ne sont ni officiers de police judiciaire, ni gendarmes. Diop Diaobé doit savoir qu’il n’a pas le droit d’arrêter des citoyens, de les filmer, de les auditionner et parfois même de les obliger à faire des aveux devant caméra. On les voit même installer des Check points à côté de ceux de la police»
Qui poursuit : «Ce sont certes des collaborateurs, mais la collaboration doit être encadrée, mais pour autant, elle ne peut enfreindre la loi. Xudamul Xadiim peut nous traîner des gens ici devant et quand ces derniers sont coupables d’infractions prévues par la loi, nous faisons notre travail. Elle doit savoir, néanmoins, qu’elle n’est pas investie de prérogatives de puissance publique. Elle n’a pas le droit d’interpeller des gens». «Que les gens se disent la vérité. Ils ne sont ni officiers de police judiciaire, ni gendarmes. Diop Diaobé doit savoir qu’il n’a pas le droit d’arrêter des citoyens, de les filmer, de les auditionner et parfois même de les obliger à faire des aveux devant caméra. On les voit même installer des Check points à côté de ceux de la police. Un civil ne peut pas faire la police. On n’est pas loin des milices avec eux. Et les populations, à cause de leurs manières de faire, ont démystifié ces structures. Elles commencent à refuser le diktat et à se rebeller. Alors qu’à côté, il suffit d’un véhicule de police pour dissuader les jeunes de la cité à organiser des parties de football ou, tout simplement, à s’adonner à des choses non tolérables dans une ville spéciale car religieuse comme Touba», renchérie le patron de la police de Ndamatou.
«Les forces de l’ordre connaissent mieux que quiconque le caractère sacré de la cité religieuse de Touba»
Et d’en remettre une couche sur Modou Diop Diaobé et Cie : «Xudamul Xadiim, Safinatoul Amann et les autres doivent se limiter à un travail de renseignements.(…). mais Ils sont en tenue ; ils interpellent, ils embarquent ; ils organisent des interrogatoires et parfois ils sanctionnent par eux-mêmes, ils décrètent des amendes…».
En conclusion, il rappelle à Diop Diaobé, qui pense le contraire, que «les forces de l’ordre connaissent mieux que quiconque le caractère sacré de la cité religieuse de Touba et ne manqueront jamais de veiller au respect des indications du Khalife Général des Mourides». Seulement, elles «estiment que les structures mises en place à côté manquent de tact, de courtoisie, de professionnalisme et d’efficacité».
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