ActualitéInternational

Crise à la police judiciaire : Gérald Darmanin écrit aux policiers

Mutations expresses, sanctions, manifestations spontanées de policiers, la fin de semaine a été très agitée au sein de la police judiciaire française. Le feu qui couvait depuis plusieurs semaines s’est propagé et il faut maintenant circonscrire l’incendie à défaut de l’éteindre. Dans Le Parisien, ce dimanche, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, souffle le chaud et le froid, jugeant toujours la réforme décriée indispensable et les sanctions logiques, mais appelant en même temps à une forme d’apaisement et de dialogue. En exclusivité, Le Parisien vous révèle le contenu de la lettre qu’il adresse à tous les effectifs de PJ de France.

« Vous connaissez mon attachement à notre police nationale. Depuis ma prise de fonction, j’exprime chaque jour pour notre institution, pour les femmes et les hommes qui la font vivre, respect et soutien. Vous avez vu les moyens considérables, historiques, que nous avons obtenus grâce aux arbitrages rendus par le Président de la République », entame Gérald Darmanin, rappelant au passage que dans une période de tension budgétaire les policiers n’ont pas été laissés de côté.

« Ces dernières semaines, j’ai entendu les interrogations, les craintes, les doutes qui s’expriment »

« Ce soutien et ce respect, ils s’adressent bien sûr aux agents de la Police Judiciaire. Votre professionnalisme, votre excellence et votre engagement sans faille au service de votre métier sont unanimement reconnus. Ils contribuent au profond attachement de nos compatriotes pour la police nationale. Soyez en remerciés. Ces dernières semaines, j’ai entendu les interrogations, les craintes, les doutes qui s’expriment sur l’application de la réforme de la police nationale à la police judiciaire, et par cette lettre je tiens à les dissiper », poursuit le ministre, qui souhaite aussi immédiatement en assurer le bien-fondé : « Rappelons d’abord que la réforme de la police nationale, que son directeur général conduit sous mon autorité et avec ma confiance, part d’un constat largement partagé. Notre police est depuis longtemps mal organisée. Dans chaque département, il existe plusieurs chefs de la police – jusqu’à 4, un pour chaque service : la sécurité publique, la police aux frontières, le renseignement territorial et enfin la PJ. Cela conduit à ce que ces différents services travaillent trop souvent en silos, générant une perte d’efficacité. Les taux d’élucidation sont d’ailleurs en forte diminution. Ces taux en baisse ne sont pas de la responsabilité de nos policiers, qui font un travail remarquable partout sur le territoire, quels que soient leurs services, mais bien à la mauvaise organisation de la police nationale. »

« D’autant plus qu’à côté de cela, la criminalité évolue : elle devient plus internationale et s’appuie sur des moyens technologiques toujours plus complexes à appréhender, reprend le ministre. Nous devons adapter notre organisation en conséquence », rappelle Gérald Darmanin.

Dans le souci d’apaiser la crise, le ministre de l’Intérieur a écrit à tous les policiers relevant de la direction centrale de la police judiciaire.

Leparisien