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UNE CAMPAGNE DE SENSIBILISATION EN FAVEUR D’UNE GESTION TRANSPARENTE DES RESSOURCES HALIEUTIQUES LANCÉE À JOAL

Abdoulaye Ndiaye, chargé de campagne en faveur de l’océan à Greenpeace a souligné la nécessité pour l’Etat du Sénégal à travailler dans le sens d’une gestion transparente et durable des ressources halieutiques de plus en plus rares.

‘’L’état du Sénégal est responsable de la gestion de ces ressources. Il faut aussi que des mesures courageuses soient prises pour une transparence dans la gestion de ce secteur’’, a-t-il déclaré en marge d’une tournée nationale consacrée à la campagne dénommée Ana Sama Jën (où est mon poisson).

La campagne a été lancée à Joal sur fond de sensibilisation des professionnels de la pêche sur la rareté du poisson dans les eaux sénégalaises.

Elle va se dérouler sur six semaines à travers une caravane qui va sillonner l’intérieur du pays et les pays limitrophes comme la Mauritanie et la Gambie, d’après ses initiateurs.

Pour Abdoulaye Ndiaye, l’Etat du Sénégal doit mieux gérer les ressources halieutiques qui appartiennent à tous les Sénégalais.

‘’Cela fait trois ans que toutes les organisations de pêcheurs ont demandé à l’autorité de publier la liste des navires autorisés à pêcher au Sénégal et jusqu’à présent rien n’a encore été fait dans ce domaine’’, a déploré le chargé de campagne océan à Greenpeace Africa.

Avec cette publication, l’opinion publique nationale sera mieux informée et va être en mesure de faire une comparaison entre la pratique et les résultats des recherches sur la surexploitation de certaines espèces et celles qui sont menacées, a-t-il souligné.

Abdoulaye Ndiaye a estimé que les autorités devaient également renforcer le contrôle des usines de transformation de poisson qui exploitent les produits au détriment des populations sénégalaises et des métiers de la transformation.

‘’D’ici à 2030, si rien n’est fait par rapport à l’implantation des usines de fabrication de farine de poisson au Sénégal, nous risquons de voir +un thiébou Jën+ sans poisson’’, a-t-il dit en citant une étude réalisée par la FAO, organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.

D’après Ndiaye, les textes montrent une volonté de l’Etat mais la pratique ne suit pas.

Anta Diouf, transformatrice de produits halieutiques à Mbour a exprimé le désespoir des acteurs notamment des femmes qui peinent à trouver du poisson à transformer.

‘’Nous avons des difficultés à asseoir notre métier qui tend à disparaitre […] et la rareté du poisson nous pousse dans une vulnérabilité qu’on ne peut pas décrire’’, a-t-elle regretté.

De son côté, le président de la Plateforme des pêcheurs artisanaux du Sénégal (PAPAS), Abdou kharim Sall a déclaré que l’organisation de cette journée de sensibilisation allait permettre de renforcer la capacité des acteurs de la pêche pour qu’ils puissent mieux maîtriser le code et les réglementations de la pêche.

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