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Trafic et la consommation de l’ecstasy chez les jeunes

JAMRA appelle les autorités à prendre «à bras-le-corps ce fléau qui impacte gravement l’équilibre comportemental d’insouciants adolescents»

JAMRA a requis hier des mesures urgentes contre le trafic et la consommation de l’ecstasy, notamment «dans les boîtes de nuit, aux abords des établissements scolaires et universitaires». Selon l’ONG islamique, cette nouvelle drogue, devenue «très accessible sur la place publique», tue à petit feu «la santé mentale de nos enfants».«JAMRA alerte le ministre de l’Intérieur sur les ravages de l’ecstasy chez les jeunes !» L’ONG islamique souligne qu’«il est urgent que l’Etat, en particulier le ministre du Commerce et celui de l’Intérieur (avec qui JAMRA s’est entretenu sur le sujet, ce mercredi 20/07), prennent à bras-le-corps ce fléau qui impacte gravement l’équilibre comportemental d’insouciants adolescents, généralement prompts à céder à tout artifice dispensateur de rêves et d’euphorie».JAMRA caractérise la substance et ses effets.

«Classé dans la catégorie des drogues dites « dures », l’ecstasy est une drogue chimique, de synthèse, à base d’amphétamine. Or, la structure de l’amphétamine est analogue à celle de l’adrénaline, cette substance naturelle stimulante secrétée par les glandes surrénale de l’organisme humain, appelée aussi hormone de l’activité», indique le communiqué, qui explique que «l’ectasy influe sur la chimie du cerveau en libérant en particulier une quantité élevée de sérotonine, ce neuro transmetteur généré par le système nerveux central, et qui joue un rôle important dans la régulation de l’humeur, de l’énergie et de l’appétit».«ll est temps que la répression s’abatte sans complaisance sur les importateurs de ces dragés de la mort»«Sous l’effet des amphétamines, les produits chimiques de transmission du cerveau sont libérés et acheminés vers les synapses (zone de contact entre les neurones du cerveau). A l’état normal, dès que la substance chimique naturelle a accompli sa mission, et fait passer le message d’une cellule nerveuse à la cellule voisine, elle est inactivée :

la cellule reprend son neuto-transmetteur», poursuit JAMRA, selon qui «le drame est que les amphétamines bloquent cette reprise. Les substances de transmission du cerveau continuent alors à agir aux synapses. Situation alarmante que les neurologues comparent, à juste raison, à un tableau de signalisation routière où tous les feux (vert, orange, rouge) s’allument en même temps, et restent allumés !»Selon le communiqué, l’ecstasy entraîne l’élevation de «la température corporelle, la tension artérielle et le rythme cardiaque montent en flèche ! Favorisant des pathologies sournoises comme les insuffisances rénales et les troubles cardiovasculaires. Lesquels peuvent évoluer vers des amorces de crises d’épilepsie, si l’accoutumance et la narcodépendance s’installaient durablement».Pour JAMRA, «il est temps que la répression s’abatte sans complaisance sur les importateurs de ces dragés de la mort, qui se remplissent impunément et sans scrupule les poches ; garnissent goulûment leurs comptes en banque, au détriment de la santé mentale de nos enfants, qu’ils tuent à petit feu», appelle l’ONG, qui donne une piste :

«Ces réseaux sataniques de narcotrafiquants, qui abrutissent la jeunesse, prolifèrent impunément sur l’axe terrestre Bissau/Banjul/Dakar.» Et d’insister : «Il est vital qu’ils soient démantelés sans délai. Avant que cette maudite ecstasy ne transforme en de véritables loques humaines des pans entiers de notre jeunesse, avenir de la Nation.»Selon JAMRA, «une instabilite émotionnelle, un psychisme «cafardeux», un environnement social «hostile» constituent souvent les motivations profondes des amateurs de l’évasion psychédélique». Problème, les dangers sont bien réels. «Plus la concentration de l’élément actif dans le corps est dense, plus le « manque » que peut ressentir le camé est douloureux. Hé oui, la « défonce » peut devenir une nécessité physiologique !» met en garde l’ONG islamique. «Aussi l’habitué du « daanu leer » (l’extase) est-il abruti entre deux prises : pour 4 à 6 heures de « high », il est par la suite malade durant des heures.»De 25.000 frs en 2021 à 15.000 frs en janvier 2022, le comprimé «présentement accessible à 5.000 frs dans les nigth club de la capitale»Et, ça ne s’arrête pas là. «Mais, puisse qu’il ne se sent mieux vivre que dans son « plané » à l’ecstasy , il a hâte d’y retourner dès que la pression cesse. » Conséquence : l’accoutumance s’installe ; « un implacable cercle vicieux, dans l’étrécissement duquel se côtoient les cas rebelles d’asservissement mental (dépression anxieuse, sentiment de perte de contrôle de soi, altération de la mémoire et de la notion du temps).

Et à la limite de délire paranoïaque, pouvant insidieusement évoluer jusqu’à la démence, surtout chez les jeunes qui en ont des prédispositions ataviques», avise JAMRA.«La situation est d’autant plus préoccupante que les trafiquants ont récemment boosté leurs techniques de marketing en… cassant tout simplement les prix !» D’après l’ONG islamique, «de 25.000 frs l’unité, en 2021, *le prix du comprimé d’ecstasy a considérablement chuté depuis le début de cette année. Passant de 15.000 frs, au mois de janvier dernier, il est présentement accessible à 5.000 dans les nigth club de la capitale. Le tout soutendu, jusque dans les réseaux sociaux, par une publicité intempestive (trompeuse et mensongère) faisant croire aux jeunes cibles, surtout les lycéens et étudiants, que  » _Ak Ecstasy da ngay jéli science_ » (Avec Ecstasy ton inspiration est garantie) !» insiste encore JAMRA.Le communiqué rappellera ses multiples «surnoms : « puls », « exta », « volet » ou plus généralement « bonbon ». Il a récemment acquis le nouveau sobriquet nostalgique de comprimé « sawarnaa » (énergisant), en raison du dynamisme physique et à la « lucidité mentale » qu’il procurerait au consommateur. Mais surtout en raison de sa similitude d’effets avec le fameux « comprimé bulgare » auquel la revue mensuelle JAMRA, jadis éditée par l’Ong Islamique JAMRA, en 1984, avait consacré une large étude».«Au risque de maladie mentale, souvent irréversible, il faut ajouter – comme cela a été relevé chez les consommateurs de cette autre drogue hallucinogène extrêmement puissante qu’est le LSD – que l’impression trompeuse d’euphorie et d’immortalité, caractéristique du « plané » à l’ecstasy, aboutit parfois à un suicide non voulu chez les utilisateurs», prévient JAMRA.