MACKY SALL AU FORUM DU NUMÉRIQUE: « J’invite les acteurs, notamment les fournisseurs d’accès à s’inscrire dans une baisse continue du coût d’accès à l’internet »
Discours du Président de la République à l’occasion du Forum du Numérique
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale
Monsieur le Premier ministre
Monsieur le Président du Haut Conseil des Collectivités territoriales
Madame la Présidente du Conseil économique, social et environnemental
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs les représentants du Corps diplomatique
Mesdames, Messieurs les représentants du secteur privé
Messieurs, messieurs les représentants des partenaires techniques et financiers
Mesdames, messieurs les Invités
Chers jeunes du Sénégal venus de toutes les régions
Je suis très heureux de me retrouver parmi vous ce matin.
Mon plaisir d’être ici est d’autant plus grand que nous abordons un sujet à la fois très actuel et d’une importance majeure pour le devenir de notre pays.
Je voudrais également vous remercier d’avoir répondu aussi massivement à mon invitation.
Je considère, en effet, que les meilleures solutions sont celles qui sont partagées grâce aux échanges entre des acteurs divers, mais unis par un seul et unique objectif: la maitrise de la révolution numérique qui concerne, au premier chef, les enfants et les jeunes.
Dans le cadre de l’appel à contribution que j’ai demandé au Service Communication de Présidence de la République de lancer à travers les réseaux et la messagerie électronique, un internaute a recommandé: (je cite) « Avant tout, il faut faciliter l’accès à internet, apprendre la programmation ou l’informatique.
Les enfants, avec leur esprit créatif, pourront créer de petits programmes qui sont utiles et pour eux, et pour nous » (fin de citation).
Eh bien, nous venons de voir, d’écouter et d’entendre des enfants de 7 à 15 ans déjà au contact avec le monde impressionnant du numérique.
A l’horizon 2025, ils auront entre 15 et 22 ans.
Mon ambition est qu’ils vivent, en ce moment-là, dans un Sénégal numérisé et digitalisé.
Un Sénégal en réseau et ouvert au monde.
Un Sénégal encore plus fort, plus puissant et plus riche de ses talents, de ses intelligences et de ses énergies créatrices dans ce secteur du numérique qui est en train de changer la face du monde.
Dans la longue histoire des sociétés, jamais une mutation n’a été aussi rapide, aussi prodigieuse, changeant les modes de vie, les manières de produire, les chemins du savoir, les moyens d’informer et de s’informer, les modes de gouvernance, la conscience citoyenne, les rapports entre les hommes et les peuples.
Et cette transformation numérique est sans aucun doute loin d’épuiser son potentiel d’innovation.
Les choses ne viennent que de commencer!
Alors, ces enfants que nous venons de voir, d’écouter et d’entendre, je veux qu’ils soient les conquérants préparés de ce nouveau monde.
Je veux qu’ils soient les maitres lucides et novateurs de ce nouveau monde pour que le Sénégal soit lui-même au firmament du concert des Nations.
Mesdames, messieurs, chers invités, chers jeunes venus de toutes les régions du Sénégal.
Mon ambition de numériser et de digitaliser le Sénégal, au profit de tous, relève d’une exigence démocratique.
Elle s’inscrit dans mon ambition renouvelée de lutter contre les injustices et les inégalités sociales.
Je veux qu’à l’horizon 2025, celui du Sénégal numérique, et plus généralement à l’horizon 2035, celui du PSE, le Sénégal qui m’a vu naitre et grandir soit juste un joyeux souvenir qui égaye.
Oui, nos enfants que nous venons de voir, d’écouter et d’entendre croient à peine que nous avons grandi sans télévision, que le mot internet nous était inconnu, que l’ordinateur n’avait aucun sens pour nous, à fortiori la tablette ou encore le téléphone cellulaire.
A l’ère du selfie, ils ne peuvent s’imaginer, que la prise de photo était un événement que tout un rituel préparait.
Et pourtant nous devons leur raconter toute cette histoire pour qu’ils prennent la mesure des immenses opportunités et atouts à leur portée.
Mais nous devons créer l’environnement propice pour qu’ils puissent mettre à profit toutes ces potentialités.
C’est pour cette raison que je m’engage et exhorte tous les acteurs à travailler à l’inclusion numérique.
Chaque Sénégalaise, chaque Sénégalais doit être impliqué.
Pour tous les Sénégalais, homme ou femme, vivants en villes comme en campagnes, lettrés ou analphabètes, quels que soient leurs revenus, le numérique doit être un bien partagé.
Dans cet esprit, le Gouvernement dotera les campagnes d’infrastructures modernes permettant l’accès au haut débit pour réduire fortement les inégalités et faire d’internet une opportunité pour tous, notamment les jeunes.
En outre, en baissant le coût d’accès à internet, nous offrons à tous des atouts supplémentaires permettant à chaque jeune, en particulier, d’éclore son talent et de réaliser ses projets.
J’invite les acteurs, notamment les fournisseurs d’accès à s’inscrire dans une baisse continue du coût d’accès à l’internet.
Je sais que les jeunes sénégalais sont ingénieux, talentueux et ambitieux.
Vous êtes nombreux dans les start-up.
Vous êtes nombreux dans les réseaux sociaux comme espace d’expression.
Vous êtes nombreux à vouloir faire du numérique une opportunité d’affaire, de création d’emplois et de richesses.
Alors, vous trouvez en moi un appui sans réserve.
Ainsi, je veillerai au renforcement des capacités des jeunes sénégalais qui interviennent dans le numérique.
Le premier levier est la formation pour développer les compétences requises et impulser la créativité et l’innovation.
A cet égard, il est prévu, dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie Sénégal numérique 2025 :
- la formation de 3000 personnes, par an, qualifiées dans les métiers liés à l’externalisation ou la sous-traitance ;
- l’octroi de 300 bourses d’études par an dans le domaine du numérique et
- la formation de 1000 personnes par an à l’entreprenariat numérique.
Le deuxième levier est le financement.
Il s’agira de faciliter davantage au jeunes l’accès aux nombreux fonds d’investissements existants dans le secteur du numérique.
De plus, nous devons réfléchir, ensemble ; sur des mécanismes innovants et adaptés offrant aux porteurs de projets l’opportunité de réaliser leur rêve et de participer à l’effort national de développement économique et social.
Le troisième levier est l’adoption de réformes conséquentes pour l’’amélioration de l’environnement des affaires pour permettre au secteur privé local du numérique d’exploiter pleinement le potentiel et les opportunités offertes par le développement du numérique.
Dans ce cadre, la recherche-développement devra être encouragée et stimulée afin d’améliorer les gains de compétitivité des secteurs clés comme l’artisanat, les arts et la culture, l’élevage, l’agriculture, la pêche, la sécurité, l’industrie, entre autres.
Mesdames, Messieurs, Chers jeunes
En cette ère de l’économie du savoir, il faut de l’audace dans la réflexion et l’action.
Nous devons mobiliser tous les leviers, en même temps, pour l’éclosion des talents de notre jeunesse qui a tous les atouts pour tirer profit des nouvelles technologies tels que le cloud computing, le Big Data, l’internet des objets et l’intelligence artificielle.
Autant d’opportunités qui s’offrent aux entrepreneurs numériques grâce au développement d’applications innovantes dans tous les secteurs.
En effet, il n’y a aucun doute que l’émergence de l’entreprenariat dans le secteur du numérique entraînera une véritable révolution au retombées sociales incalculables.
Mais c’est en mobilisant tous les leviers que nous aurons des entrepreneurs compétents, inventifs avec un sens développé de l’innovation.
C’est le sens des initiatives majeures prises par mon Gouvernement dans la dynamique de transformation numérique de notre pays.
Je peux citer la mise en place de l’Université Virtuelle du Sénégal (UVS), la facilitation des inscriptions au niveau des universités avec la plateforme CAMPUSEN, le projet « un étudiant un ordinateur », l’accompagnement des jeunes filles dans les TIC avec plus de 1000 filles formées, l’installation des salles multimédia dans les écoles et les daaras, la mise en place d’incubateurs pour accompagner les jeunes entrepreneurs, l’organisation de concours sur le numérique.
Par ailleurs, des efforts soutenus ont été faits dans la modernisation de nos infrastructures, y compris la fibre optique, mais aussi la facilitation de l’accès à internet.
Toutefois, il faut nous intensifier nos efforts de modernisation de la gouvernance de ce secteur.
Tant qu’une seule Sénégalaise, tant qu’un seul Sénégalais reste en dehors de cette révolution à la fois économique, culturelle et sociale, on dira avec force qu’elle est inachevée.
Mais ma confiance est intacte.
Je sais que le chemin est difficile.
Je sais qu’il reste beaucoup à faire.
Mais je sais aussi que notre volonté commune est ferme pour faire reculer les frontières et bâtir des merveilles.
Car je sais qu’avec vous, acteurs divers du numérique, nous réaliserons la promesse du Sénégal numérique 2025: « le numérique pour tous les usagers en 2025 au Sénégal avec un secteur privé dynamique et innovant dans un écosystème performant ».
Dans cette ambition de numérisation et de digitalisation du Sénégal pour répondre aux attentes de nos enfants que nous venons de voir, d’écouter et d’entendre, je sais pouvoir compter sur la disponibilité, la générosité, le talent et la créativité de chacun d’entre vous.
Car en tant que jeunes, vous n’êtes pas seulement l’avenir de notre nation.
Vous êtes le présent, la sève vivante de nos espoirs et de nos rêves les plus légitimes.
Oui, ma confiance est intacte.
Et les enfants que nous venons de voir, d’écouter et d’entendre nous donnent des raisons impératives de dire que notre ambition est à notre portée.
Car en vous et en ces enfants, sommeillent des Cheikh Anta Diop, inventeur du Laboratoire Carbone 14 juste avec son intelligence, sa volonté et ses mains ambitieuses.
En vous sommeillent des Rose Dieng, spécialiste et chercheur en intelligence artificielle de renommée mondiale, hélas tôt disparue.
En vous sommeille un génie créateur.
Mon devoir est de cheminer à vos côtés pour l’éclosion de ce potentiel.
Car je mesure pleinement tous les enjeux de la révolution du numérique.
Mon choix de tenir ce Forum dans cette ville émergente de Diamniadio est tout à fait révélateur et de la conscience que j’ai des défis et enjeux ainsi que de la responsabilité qui m’incombe.
Car, Diamniadio est une nouvelle ville que je veux intelligente, numérique et digitale, ouverte à tous les souffles novateurs.
Voilà pourquoi, elle abrite le Parc des Technologies Numériques (PTN) dont le but est d’aménager, sur le Pôle urbain de Diamniadio, la première et la plus grande plateforme régionale de promotion de l’innovation et du développement de services numériques, créatrice d’emplois et de richesses.
Il s’agit d’une infrastructure de classe internationale qui fera du Sénégal une plaque tournante attractive pour l’investissement dans le secteur des TIC.
Je dois maintenant conclure, car je suis là pour vous écouter.
C’est pour redire, fortement, que le numérique est une merveilleuse promesse.
Il est désormais possible, pour chaque jeune sénégalais, d’explorer ce monde des possibles, d’être inventeur de solutions grâce à des applications socialement et économiquement utiles en regardant son environnement et en sachant identifier ses besoins.
Encore une fois, merci d’être là et de m’avoir accordé une écoute attentive