SITUATION SOCIOPOLITIQUE, MALICK SALL ASSUME
A travers une déclaration lue par le porte-parole du département vendredi, le ministère de la Justice s’est prononcé sur la situation socio-politique tendue, rappelant entre autres que la liberté de manifester n’est pas synonyme d’anarchie
Le ministère de la Justice a réagi sur la situation socio-politique marquée par l’arrestation de leaders de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW), suite à la marche interdite du vendredi 17 juin dernier. C’est le porte-parole du Garde des Sceaux, ministre de la Justice, le magistrat Yakham Léye, qui a fait face à la presse hier, vendredi 24 juin, pour porter le message de son département. Il résulte de cette déclaration que la position du ministère est que la liberté de manifester garantie par la Constitution n’est pas synonyme d’anarchie et la justice a des règles que nul ne peut enfreindre.
A travers une déclaration lue par le porte-parole du département, le ministère de la Justice a donné sa position sur la situation socio-politique tendue. D’emblée le magistrat Yakham Léye, le porte-parole du Garde des Sceaux, ministre de la Justice, a réaffirmé que, malgré la survenance, par moments, de tensions politiques sporadiques, le «peuple sénégalais, et la classe politique, en particulier, ont toujours su surmonter les divergences de vues, pour préserver l’essentiel, à savoir cette volonté de vie commune qui a été et qui doit demeurer l’es sence et le ciment de notre Nation». N’empêche, la chancellerie a trouvé que «l’exercice des droits, constitutionnellement garantis, obéit à un certain nombre de règles auxquelles, aussi bien l’État que le citoyen demeurent soumis ; le premier ayant l’obligation de veiller à leur effectivité, tout en préservant l’ordre et la tranquillité publics ; le second devant tenir compte des limites que lui impose la loi, seule expression de la volonté générale dans une démocratie représentative».
«LA LOI ETANT IMPERSONNELLE ET GENERALE, NUL NE SAURAIT S’EN AFFRANCHIR, POUR QUELQUE MOTIF QUE CE SOIT…»
Mieux, selon toujours la déclaration du ministère de ka Justice, «la loi étant impersonnelle et générale, nul ne saurait s’en affranchir, pour quelque motif que ce soit, au risque de compromettre la paix et la concorde sociales ou de mettre en péril la vie d’honnêtes citoyens et la propriété d’autrui». Le ministre Malick Sall et son équipe de relever également que, «toute personne a le droit de contester une décision, qu’elle soit administrative ou judiciaire, et la loi a aménagé des procédures diverses et appropriées pour garantir à tout citoyen qui le souhaite, le recours à une juridiction ou autorité judiciaire indépendante».
«LA JUSTICE NE PEUT PAS ET NE DOIT PAS ETRE DISTRIBUEE AU GRE DE SURENCHERES MEDIATICO-POLITIQUES OU DES BESOINS CONTINGENTS DE QUELQUES PERSONNES…»
En réaffirmant le rôle de la justice pour le maintien d’une paix durable, le ministère juge également que «nul n’a intérêt à l’affaiblir, et tous devraient contribuer à la soutenir et la renforcer. Elle est l’incarnation de l’équilibre entre la puissance de l’État et l’exercice des libertés individuelles et collectives, mais aussi le garant de l’effectivité de la règle de droit et du respect, par chaque individu, des droits et de la propriété d’autrui». Et, «la justice ne peut pas et ne doit pas être distribuée au gré de surenchères médiaticopolitiques ou des besoins contingents de quelques personnes, quel que soit le bord où elles se situent. Elle doit demeurer intransigeante par rapport aux principes qui la gouvernent ».
«LA JUSTICE NE CHERCHE NI A PLAIRE, NI A DEPLAIRE ET NE SAURAIT NON PLUS ETRE INTIMIDEE OU DISTRAITE»
La mise en garde est de taille : «la justice ne cherche ni à plaire, ni à déplaire et ne saurait non plus être intimidée ou distraite». Dès lors, «l’obéissance à la loi et le respect de l’autorité de l’État sont des exigences aussi légitimes que l’est l’exercice des libertés et des droits fondamentaux. L’un ne peut pas aller sans l’autre et nul doute que la Justice saura veiller à leur effectivité sans que cela ne puisse, d’une quelconque manière, compromettre l’ordre public ou la tranquillité des citoyens ». Pour finir, le ministère de la Justice soutient que «l’État du Sénégal s’est ainsi illustré, et depuis longtemps, comme l’une des démocraties les plus inclusives, notamment par son attachement à la liberté d’association et d’expression érigée en droit fondamental par la Constitution, mais également son option assumée pour le pluralisme politique ».
«L’ETAT DOIT VEILLER A CE QUE LES INSTRUMENTS DE LA DEMOCRATIE NE SOIENT PAS UTILISES CONTRE LA DEMOCRATIE»
Pour préserver cet acquis, le Garde des Sceaux juge que l’Etat «doit veiller à ce que les instruments de la démocratie ne soient pas utilisés contre la démocratie, en devenant le prétexte à des attaques violentes contre les institutions de la République, les citoyens et leurs biens». Pour rappel, l’inter-coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi/Wallu Senegal proteste contre l’invalidation, par le Conseil constitutionnel de ses candidats titulaires sur sa liste nationale. Des manifestations sont organisées, dont celle interdite du vendredi 17 juin dernier qui a été violemment dispersée par les Forces de l’ordre. Les affrontements entre éléments de la sécurité usant de grenades lacrymogènes et les manifestants répondant à coup de jets de pierres ont fait trois (3) morts (un à Dakar, un à Ziguinchor et un à Bignona), beaucoup de blessés, de nombreux dégâts matériels et plusieurs arrestations.
Toutinfo.net