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RATIONALISATION DE L’ESPACE POLITIQUE: Le Pr nzouankeu prône la suppression du poste de Pm

La réflexion sur la rationalisation des partis politiques a été engagée par l’amicale des administrateurs civils du sénégal (aacs). a cet effet, le professeur Jacques Mariel Nzouankeu a listé une série de propositions consistant entre autres à la suppression des coalitions afin que les partis politiques se présentent seuls aux élections. Cerise sur le gâteau, il a plaidé pour le retour du régime pré- sidentiel qui implique un chamboulement de l’exécutif et du législatif et la suppression du poste de premier ministre.

L’Amicale des administrateurs civils du Sénégal (Aacs) a initié ce samedi, une journée de réflexion sur le thème : «la rationalisation de l’espace politique sénégalais». Une rencontre pré- sidée par le ministre de la Santé et de l’Action Sociale, Abdoulaye Diouf Sarr. Une journée d’études qui, à en croire le ministre, vient au bon moment, tant cette problématique, au-delà de la classe politique, interpelle, toute la société sénégalaise. «L’analyse de l’échiquier politique sénégalais fait ressortir un nombre de partis politiques qui s’élève à 298. L’examen des dernières élections locales et législatives où respectivement 2700 et 47 listes ont pris part aux compétitions, rend compte à suffisance du caractère onéreux des consultations électorales et des difficultés pour les électeurs à opérer un choix rationnel», révèle le ministre de la Santé, avant d’inviter à la révision du cadre juridique relatif aux partis politiques. «Si en 1981, le cadre juridique sénégalais relatif aux partis politiques avait un caractère original voire révolutionnaire sur le continent africain dominé alors par le parti unique, 37 ans après, ce cadre doit être adapté à la maturation de notre système démocratique ayant déjà enregistré deux alternances au sommet de l’Etat», préconise Abdoulaye Diouf Sarr. Le président de l’Amicale des administrateurs civils du Sénégal, Mamadou Ibrahima Lo s’est également inscrit dans cette logique. En effet, même s’il est d’avis que le Sénégal est un pays de référence à travers le multipartisme, ce multipartisme, dit-il, semble laisser planer un risque de craquellement de notre vitrine démocratique. «En effet, la prolifération des partis politiques brouille l’offre politique et rend complexe le management des processus électoraux», fait remarquer M. Lo, d’où la nécessité de réguler le jeu politique. Tout comme le ministre de la Santé, le président de l’Aacs est d’avis qu’il faut réactualiser la règlementation qui régit les partis politiques et qui date de 1981. Encore que cette loi, se désole-til, n’a pas été appliquée. « restaurer le régime présidentiel Le professeur Moustapha Thioune dans son exposé est revenu sur la création et le contrôle des partis politiques au Sénégal. D’emblée, l’exposant dénonce une absence de définition appropriée d’un parti politique par la législation, si ce n’est, dit-il, de concourir à l’expression des suffrages. Poursuivant, M. Thioune de relever que certains politiques sont dépourvus de siège. Pire, d’autres, depuis leur création, n’ont jamais participé à une quelconque élection. Qu’en est-il du contrôle financier ? Même si la loi exige le dépôt du bilan financier de l’année écoulée au plus tard le 31 janvier conformément à la loi 75-1088 du 23 octobre 1975, cette disposition de la loi tarde à être appliquée. La non participation des partis politiques aux élections a été confirmée par le professeur Jacques Mariel Nzouankeu qui révèle plutôt que ce sont les coalitions qui participent aux élections. Revenant sur le thème de son exposé : «de quel statut faut-il doter les partis politiques afin qu’ils concourent à l’expression du suffrage dans le cadre d’un régime représentatif», le professeur a énoncé une liste de propositions parfois audacieuses pour corriger les déséquilibres notés dans la règlementation. Il s’agit de réviser l’article 60 de la Constitution pour ajouter que tout député qui démissionne de son parti et de sa coalition perd son mandat. Définir de nouvelles conditions de création des partis politiques avec de nouvelles missions dont la participation à l’expression des suffrages, en plus d’une mission de promotion des citoyens entre autres. A défaut de corriger les déséquilibres notés, le professeur Nzouankeu estime que l’Etat peut faire autrement. «Supprimer les coalitions et réviser les textes concernés, mettre en place un système de motivation pour les partis ayant au moins 3% à l’issue des élections. Restaurer le régime présidentiel qui implique, à l’en croire, la suppression du poste de Premier ministre. Avec ce régime, l’Assemblée nationale ne peut être dissoute, les députés, non plus, ne peuvent renverser le gouvernement. De plus, même si le député démissionne de son mandat, il ne peut être membre du gouvernement durant cette législature. Il a aussi proposé la suppression des coalitions pour que les partis politiques aillent seuls aux élections. Le professeur El Hadj Ibrahima Diop sur le financement des partis politiques indique qu’au Sénégal, il n’existe pas de financement public des partis politiques. En effet, il est difficile, dit-il de mettre en place un système de financement des partis à cause d’une logique sociale. A l’en croire, il est difficile de justifier certains décaissements à l’occasion de présentations de condoléance, par exemple.

 

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