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LISTE POLEMIQUE, INSULTES, MENACES, BARA DOLY, PANAFRICANISME : Sonko rend coup pour coup et charge Macky jusque dans son mandat africain

Ousmane Sonko s’est exprimé, à son tour, sur la situation internationale et l’actualité politique nationale, à travers une déclaration hier, vendredi. Et, ce n’est pas pour jeter des fleurs au Président Macky Sall, qui a déclaré la veille sur RFI et France 24 que la sanction d’une liste non paritaire, c’est l’irrecevabilité, «un point un trait».Une fois n’est pas coutume, Ousmane Sonko choisit d’abord de s’adresser aux Africains sur le Président Macky Sall, qui «se trouve être aujourd’hui à la tête de l’Union africaine et fait montre d’un activisme débordant depuis quelques jours». Et, c’est pour remettre en cause son panafricanisme. «Je voudrais dire à nos frères et sœurs africains que Macky Sall n’est pas panafricain. Macky Sall ne croit pas à l’Afrique. Macky Sall est un adepte de la doctrine de l’aplatissement vis-à-vis des intérêts étrangers et de la doctrine de la continuation, pour ne pas dire de la perpétuation de la domination dont l’Afrique souffre depuis énormément d’années maintenant», soutient Sonko, soulignant que «le monde entier subit de plein fouet les conséquences de ce contexte très chargé au niveau international, mais il n’y a que l’Afrique qui va mendier pour avoir du blé et du maïs».

«Macky Sall ne sera jamais le champion de cette préoccupation africaine»Le maire de Ziguinchor en profite pour égratigner tous ces chefs d’Etat africains qui n’ont pas pourvu à l’autosuffisance alimentaire de leur pays. Ousmane Sonko relèvera un paradoxe sur le Président Sall, parti plaider auprès de Poutine la levée de l’embargo contre l’Ukraine pour libérer les stocks de céréales dont l’Afrique a besoin pour conjurer la famine qui menace le continent, alors que «ce même Macky Sall asphyxie le Mali, qui est un pays frère (…). Comment pouvez-vous comprendre que Macky Sall ferme le Port autonome de Dakar, les aéroports du Sénégal et les frontières routières du Sénégal à ce même Mali ? Au-delà du fait que c’est une attitude criminelle, c’est en même temps l’exécution d’une commande de ses maîtres occidentaux».Selon lui, «le seul objectif visé par ce tapage de Macky Sall» c’est de se «donner un repli international à la fin de son second et dernier mandat.

Aujourd’hui, il fait du tape-à-l’œil pour, demain, avoir une planque au niveau des Institutions internationales. (…) C’est cet homme qui est à la tête de l’Union africaine. Il va se servir de ses outils pour assouvir ses desseins personnels, sa boulimie du pouvoir et d’image ; mais absolument pas les réformes en profondeur dont l’Afrique a besoin et qui tournent autour d’un seul maître mot : la souveraineté de l’Afrique, l’indépendance réelle et effective de cette Afrique. Macky Sall ne sera jamais le champion de cette préoccupation africaine et particulièrement de cette jeunesse africaine.»La parenthèse africaine tournée, Ousmane Sonko s’attaque aux affaires intérieures du Sénégal, revenant sur la grande mobilisation de Yewwi Askan Wi et de partis de l’opposition, mercredi, à la place de la Nation, ex-Obélisque. Le président de Pastef souligne la symbolique de l’engagement des militants, qui, dit-il, ont payé de leur poche pour venir massivement au rassemblement. «Ce que les jeunes ont montré, mercredi, a, semble-t-il, ravivé ce que les enfants appellent ‘thiouraye deum’ parce que les gars sont comme des démons en furie en ce moment», commente-t-il, mettant l’accent sur «les insultes et menaces» à son encontre. Mais, il préfère se concentrer pour le moment sur le Président Sall, qui a fait une sortie jeudi à travers RFI et France 24.

«C’est un aveu… C’est Benno Bokk Yakaar qui a problème de parit黫Ce qu’il a dit, tout le monde l’a entendu et il y a des enseignements à tirer de sa déclaration. En premier lieu, c’est lui qui donne des ordres au Conseil constitutionnel parce que s’il va jusqu’à dire que cela se passera comme ça, un point un trait, c’est que c’est Macky qui dicte la conduite à tenir et ils exécutent. Cela prouve qu’il n’y a pas de justice indépendante dans le pays. Nous avons une justice politique qui obéit à des ordres», estime-t-il avançant, en second lieu, que «c’est un aveu parce qu’il dit qu’une liste qui n’est pas paritaire n’est pas une liste qu’on peut admettre, un point un trait. Mais, Yewwi Askan Wi n’a pas un problème de parité, on nous a parlé de liste incomplète. C’est Benno Bokk Yakaar qui a problème de parité. Donc, ce qu’il a déclaré, le Conseil constitutionnel devait l’appliquer à Benno Bokk Yakaar. (…) Tout cela montre que Yewwi Askan Wi a subi une forfaiture manifeste», crache Sonko.Revenant aux menaces, il filtre «l’appel au meurtre de Ousmane Sonko. On ne verra jamais le procureur lever le petit doigt et si cela venait de quelqu’un de l’opposition, c’est la prison. C’est la preuve que la justice est arbitraire. Il faut faire face à la justice parce que si elle est arbitraire, personne n’a le devoir de se soumettre à sa décision».

Pour lui, «ce que Cheikh Abdou Bara Doly Mbacké a dit est bien moins grave et on l’a mis en prison. Il n’y a plus de justice dans le pays».«Ce qu’il a fait à Cheikh Abdou Bara Doly Mbacké, nous ne cautionnons pas les propos, mais…»On le sentait venir, Sonko plaide pour la tête de liste départementale de Wallu-Yaw à Mbacké. «Ce qu’il a fait à Cheikh Abdou Bara Doly Mbacké, nous ne cautionnons pas les propos parce que nous avons toujours dit que la politique ne signifie s’immiscer dans la vie privée d’autrui, insulter ou dénigrer. Personne n’est à l’abri d’un écart. Mais les partisans de Macky Sall qui profèrent des insultes plus graves ne sont pas inquiétés. Ils ne sont ni convoqués à la police ni à la justice. C’est ce qui est à l’origine de l’injustice dans le pays», réagit-il jugeant que la procédure de son arrestation n’est pas régulière.«Un député en cours de mandat ne peut être arrêté et jugé qu’en cas de flagrant délit. Mais, l’arrêter en invoquant un flagrant délit puis le procureur dit qu’il y aura une instruction, c’est un détournement de procédure. C’est ce qu’on voulait me faire en février 2021, j’ai refusé et cela a conduit à ce qui s’est passé en février-mars 2021. Si Moustapha Niasse était un bon président de l’Assemblée nationale, c’est lui qui irait chercher Cheikh Abdou Bara Doly Mbacké parce qu’on a porté atteinte à l’honorabilité de l’Assemblée nationale rien que pour régler des comptes pensant que son arrestation affecterait notre campagne à Mbacké, mais ils se trompent», défend-il.«Les menaces ne nous ébranlent pas. Mais nous les prenons au sérieux parce que nous affaire à des assassins»«Les menaces ne nous ébranlent pas.

Ça nous fait rire, d’ailleurs. Mais nous les prenons au sérieux parce que nous affaire à des assassins», soutient-il, évoquant un sabotage du véhicule qui l’avait conduit à la place de la Nation. «Mercredi, j’étais dans le véhicule de Wally Diouf Bodian pour aller à la manifestation. J’ai voulu saluer les foules qui nous acclamaient le long de la route mais le mécanisme du toit ouvrant s’était bloqué. J’ai pu le faire à bord d’un autre véhicule. A notre arrivée à la manifestation, le véhicule était gardé par la sécurité. Le premier véhicule dans lequel j’étais était garé un peu à l’écart faute de place», explique Sonko.Et de poursuivre : «Considérant que je prendrais ce véhicule pour rentrer, ils ont enlevé totalement trois écrous de chacun des quatre pneus et desserré les deux qui restaient. Ce qui l’a sauvé parce que j’étais dans un autre véhicule, on roulait doucement jusqu’à chez lui. A notre arrivée, il a fait venir un mécanicien pour vérifier le bruit que faisait le véhicule. Le mécanicien a fini par trouver et lui dire que si c’est le véhicule roulait à 70 km/h, il y aurait un drame.» Prenant les devants, il lance à ses détracteurs: «Je les entends déjà, mais il ne s’agit pas de victimisation.

Tout le Sénégal sait que je ne verse pas dans la victimisation, seul un peureux se victimise.»Sur les insultes, il affirme que «tous ceux qui insultent Ousmane Sonko sont envoyés par Macky Sall. Mais comme vous ne supportez pas les insultes jusqu’à envoyer en prison quiconque prononce votre nom, de grâce tenez-vous à carreau, vous et vos hommes. Qu’ils arrêtent d’insulter et de dénigrer les gens». Mais, il goûte peu aux accusations de son appartenance au Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). «Ils disent avoir capturé des rebelles appartenant au MFDC. Vous savez ce qui est plus grave avec les gens de l’APR, c’est que ce sont des grandes personnes qui passent tout leur temps, excusez-moi du terme, à mentir», réagit-il sèchement, mettant néanmoins tout cela sur le compte de l’intimidation.Vendredi, «ce sera le meeting des jeunes et des femmes. Vous prendrez la parole au nom des Sénégalais»«Ils ont tout fait pour gagner la bataille psychologique en insultant, dénigrant, diffusant de fausses nouvelles pour vous décourager et vous démobiliser. C’est pourquoi nous avons lancé un appel pour une autre mobilisation vendredi prochain. Et, vendredi, nous allons corser les choses. Nous voulons le double ou le triple de la mobilisation de mercredi. Il nous faut gagner le bras de fer avec Macky Sall», appelle-t-il, laissant entendre : «Il faut qu’on résiste. C’est ce qu’on a entamé mercredi dernier. Depuis un an et demi, je vous ai dit : résistance. C’est un droit constitutionnel qui dit que face à l’injustice chaque Sénégalais a le droit de résister. Ce n’est pas de l’insurrection ni de coup d’Etat, c’est un droit».Et d’annoncer la couleur : «Le meeting à venir n’est pas celui des leaders. Ce sera le meeting des jeunes et des femmes. C’est vous qui allez l’organiser. Vous prendrez la parole au nom des Sénégalais.»

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