ActualitéEconomiePolitique

SOULEYMANE NDIAYE, DIRECTEUR DES INFRASTRUCTURES AEROPORTUAIRES :« La construction du nouvel aéroport de Ziguinchor va coûter 24 milliards F CFA »

ENTRETIEN : Le secrétaire général de la synergie pour le développement durable (S2D/Yoonu Natangué), Souleymane Ndiaye a lancé un appel aux membres de BBY au respect des injonctions du président de la République en mettant de côté les listes parallèles. M. Ndiaye s’est aussi exprimé sur la fermeture de l’aéroport de Ziguinchor vendredi pour sa rénovation. Selon lui, l’aéroport sera fermé pendant trois mois pour sa mise au norme en attendant la construction du nouvel aéroport pour un coût de 24 milliards.

Vous êtes le Directeur des infrastructures aéroportuaires  au ministère des Transports aériens, il y a encore eu un incident déclaré à l’aéroport de Ziguinchor le vendredi. Sa réhabilitation n’est-elle pas à l’ordre du jour ? 

Tout d’abord nous regrettons le petit incident qui s’est produit hier après-midi à l’aéroport de Ziguinchor. En effet, c’est une couche d’enduit qui s’est détachée de la dalle  de l’aérogare sur un rayon de 50 cm. Fort heureusement, il n’y a pas eu de blessé. Une notam de fermeture de l’aéroport a été prise  et envoyée à l’AIP (site d’information aéronautique). Je rappelle que cet aéroport fait partie du PRAS 1 en attendant sa reconstruction complète; l’AIBD va le mettre aux normes. La décision de fermeture de l’aéroport de Ziguinchor a été prise avant même que cet incident ne se produise. L’AIBD doit procéder à la mise aux normes de cet aéroport en attendant que le nouvel aéroport de Ziguinchor ne soit construit pour un coût de 24 milliards. La piste, le taxiway, le parking avion ainsi que l’aérogare seront rénovés. Les vols sont transférés à l’aéroport de Cap-Skirring en attendant la fin des travaux de mise aux normes prévus dans 3 mois. Air Sénégal a affrété deux bus pour la liaison vers Ziguinchor. 
  
Après les locales en rangs dispersés, comment comptez-vous vous prendre pour les législatives avec les guerres de positionnement à Goudomp?

Nous rendons grâce à Dieu qui nous a accordé une large victoire aux élections départementales à Goudomp où la grande coalition gagnante BBY devance celle de l’opposition du double des suffrages exprimés. Cela prouve nettement que les très rares dissidences n’ont pas eu trop d’impact sur l’électorat largement favorable à la majorité.  
Néanmoins, en politique comme dans toute chose, la conjugaison des efforts est toujours meilleure. Par conséquent, nous restons dans cette dynamique d’inclusion que nous avons toujours prônée, et cela, conformément aux instructions du Chef de la Coalition Benno Bokk Yaakaar, son Excellence Monsieur Macky Sall Président de la République et dont nous suivons les instructions.  
  
Après Ziguinchor, la vague Sonko se dirige vers la région de Sédhiou, comment comptez-vous la stopper pour les législatives ? 

Pour Ziguinchor, il faut quand même relativiser les performances qu’ils s’attribuent, bien qu’ils aient remporté la ville de Ziguinchor et certaines autres localités de la Région. 
La lecture à ce niveau doit être poussée. Car n’oublions pas qu’en valeur absolue, Ousmane Sonko a perdu des voix dans sa supposée base. Lors des précédentes élections, les listes de YAW étaient bien présentes et la population s’est prononcée en notre faveur, en raison de notre proximité réelle avec elle, la sincérité de notre démarche et notre présence marquée dans la vie de la communauté.  
Pour les législatives, bien entendu, nous allons renforcer nos actions sur le terrain. D’ailleurs, dans ce sens, je vais discuter avec l’ensemble des autres acteurs politiques du Département de Goudomp et de la région de Sédhiou, pour entamer auprès des populations des démarches de sensibilisation et d’échanges sur les enjeux des législatives, notre engagement qu’elles connaissent déjà, mais surtout comment nous comptons nous rendre utiles pour cette localité qui nous a tant donné et dont nous sommes redevables. 

Au-delà de cette démarche communautaire, nous allons respecter les consignes du Chef de l’État et nous sommes convaincus que les listes parallèles ne seront plus d’actualité. Cela nous permettra d’être plus forts et surtout plus cohérents vis-à-vis de nos responsabilités et des populations. 

  
L’actualité politique est axée sur des questions de mœurs. En tant qu’intellectuel et avec le recul sans votre coloration politique, quelle est votre appréciation ? 
  
Ce, en quoi nous croyons, c’est que la liberté des uns ne doit pas empiéter sur celle des autres. Toute relation humaine est encadrée par des lois et règlements qui sont l’expression de la volonté populaire. 

Par conséquent, quels que soient les citoyens en cause, toute personne qui s’estime lésée ou victime doit pouvoir réclamer réparation, et cela, uniquement les juges peuvent véritablement étudier ces questions et dire le droit, c’est-à-dire donner une décision selon les lois de notre pays. Le juge statue selon son intime conviction, sur la base des preuves et de la loi. 

Chacun peut avoir son opinion. Mais, il faut savoir raison garder et laisser la justice faire son travail en toute sérénité.

Si vous faite allusion à l’affaire Adji Sarr et Ousmane Sonko, sachez que ce sont tous les deux des citoyens avec les mêmes droits. Donc, il faut que chacun sache raison garder. Quand il allait dans ce salon de massage, ce n’était pas pour faire son travail de député ni pour tenir un meeting politique, mais pour son bien-être. La loi le lui autorise. Donc, il répondra en tant que citoyen tout simplement. Il ne faut pas qu’on essaie de donner à ce procès une coloration politique. C’est une affaire privée entre majeurs vaccinés bien qu’elle ait des incidences sur l’ordre public et les bonnes mœurs. 
  
La situation sanitaire dans les régions est-ce une mauvaise politique de gestion des priorités ou c’est le manque d’humanisme qui doit être indexé ? 

Je dirai que la santé est le vœu le plus cher de toute personne, quelle qu’elle soit. Donc, ça ne peut qu’être une priorité pour l’État.  
Dans ce sens, il faut que les gens retiennent que la santé est incontestablement une des grandes priorités du Chef de l’État. Beaucoup d’hôpitaux ont été construits avec l’accession de son Excellence Monsieur Macky Sall à la Magistrature Suprême de l’État. En outre, plusieurs de ces hôpitaux ont été bien équipés et dotés en personnel de santé. Au-delà de ces aspects, la couverture maladie universelle a permis à beaucoup de familles à revenu modeste d’accéder plus facilement aux soins.

Maintenant, tout système est perfectible. Cela le Président de la République en est conscient et le Ministre de la Santé également le comprend bien. Je suis persuadé qu’il continuera d’œuvrer dans ce sens. 
Nous demandons au personnel de santé de continuer de s’engager davantage et de maintenir un haut niveau de conscience professionnelle. Nous avons de très bons médecins. La médecine est avant tout un sacerdoce tout comme l’enseignement.

Concernant l’affaire de l’hôpital régional de Louga, l’État a exigé une mission qui a soumis son rapport. Nous sommes de l’administration, avec un devoir de réserve que vous comprenez. Nous laissons le soin aux services compétents d’exploiter les éléments du rapport et au ministère de tutelle d’en tirer les conséquences. C’est aussi l’occasion d’adresser nos sincères condoléances à la famille de Mme Astou Sokhna. C’est une grande douleur et nous compatissons. C’est sûr que le ministre de tutelle, conformément aux instructions du Chef de l’État, prendra les mesures idoines.  
  
Des bruits de couloir précisent que vous êtes ciblé pour le fauteuil de ministre. Ce qui serait à l’origine de l’audience avec le président. C’est une intox ou une réalité? 

Avec le Chef de l’État, nous avons abordé des questions d’actualité sur la Casamance, les enjeux économiques de notre pays et les élections locales puis législatives. Je ne peux pas en dire plus. Le fond des questions abordées restent entre lui et moi. Je ne connais pas les intentions de son Excellence le Président de la République, mais il sait qu’il peut tout à fait compter sur moi… 
 

TOUTINFO.NET (avec Dakaractu)