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Diesel : Volkswagen, Daimler et BMW accusés d’avoir mené des tests sur des humains et des singes

Les constructeurs automobiles allemands Volkswagen, Daimler et BMW sont accusés d’avoir mené des tests d’émission de diesel sur des singes et des humains. Berlin a demandé à la commission chargée du « dieselgate » de se pencher sur ces accusations.

Après le scandale des moteurs diesel, les constructeurs allemands doivent faire face à des révélations concernant des tests sur des singes et des humains qu’ils auraient menés pour mesurer l’impact d’émissions de gaz d’échappement.

Volkswagen, BMW, Daimler et l’équipementier Bosch affrontent deux affaires distinctes mais révélées quasi-simultanément, impliquant toutes deux un organisme de recherche qu’ils finançaient, l’EUGT, fermé depuis.

Le premier scandale, dévoilé le 25 janvier par le New York Times, porte sur des tests menés aux États-Unis sur des singes en 2014, enfermés face à des dessins animés pendant qu’ils respiraient la fumée émise par une Beetle, successeur de la Coccinelle, modèle phare de Volkswagen.

Le but était « de prouver que les véhicules diesel de technologie récente sont plus propres que les vieux modèles », affirme le quotidien, argument clé des constructeurs pour percer le marché américain.

Mais alors que Volkswagen avait réagi dès samedi, prenant « ses distances avec toute forme de maltraitance d’animaux », les journaux Stuttgarter Zeitung et Süddeutsche Zeitung évoquaient, lundi 29 janvier, d’autres tests, cette fois en Allemagne et sur des êtres humains.

Du dioxyde d’azote inhalé par 25 personnes

Un institut hospitalier d’Aix-la-Chapelle, dans l’ouest de l’Allemagne, mandaté par l’EUGT, a ainsi fait inhaler en 2013 et 2014 du dioxyde d’azote (NO2) à 25 personnes en bonne santé, à des concentrations variées, détaillent les deux journaux.

Cette étude « n’a rien à voir avec le scandale du diesel », qui ébranle depuis deux ans de nombreux constructeurs dont Volkswagen, pas plus qu’avec les tests sur les singes, s’est défendu lundi l’institut. Le but était de mesurer l’effet de l’exposition au NO2 sur le lieu de travail, « par exemple pour les conducteurs de poids-lourds, les mécaniciens ou les soudeurs », pour recommander une éventuelle baisse des seuils réglementaires, explique l’institut.

Daimler a de son côté « pris expressément ses distances de l’étude et de l’EUGT », selon un porte-parole interrogé par l’AFP, tandis que BMW a démenti y avoir participé.

Mais aucune de ces déclarations n’a suffi à éteindre la polémique, ravivant la crise de confiance qui frappe les grands constructeurs depuis la révélation du trucage à grande échelle de leurs moteurs diesel.

Le gouvernement allemand a réagi en condamnant ces tests. De telles expériences « sont injustifiables d’un point de vue éthique », a déploré, lundi 29 janvier, Steffen Seibert, le porte-parole du gouvernement allemand, réclamant des explications des groupes concernés.

Après le scandale des moteurs diesel truqués, ces deux nouvelles affaires « montrent que la confiance en l’industrie automobile est à nouveau écornée », a ajouté le ministre des Transports et l’Agriculture, Christian Schmidt, devant la presse, demandant à la commission d’enquête chargée du « dieselgate » de se pencher aussi sur ces accusations.

Avec AFP.