FAUTE DE PRENEURS : 400 000 doses de vaccins contre le Covis en passe d’être perdues
La vaccination contre la Covid-19 fait long feu au Sénégal. Et au total, pas moins de 400 000 doses de vaccins, AstraZeneca pour l’essentiel, seront perdues à la fin du mois de décembre. La révélation est d’Ousseynou Badiane qui s’est exprimé hier à Reuters.
C’est à croire que la campagne de vaccination bat véritablement de l’aile au Sénégal. Et pour cause, au moins 200 000 vaccins contre la Covid-19 sont arrivés à expiration au Sénégal sans avoir été utilisés au cours des deux derniers mois. Pire, selon le responsable du programme national de vaccination, cité par Reuters, 200 000 autres devraient expirer fin décembre. En outre, Ousseynou Badiane souligne que «la majorité» des doses expirées sont du vaccin AstraZeneca fourni via l’initiative COVAX. Une situation qui s’explique pour Ousseynou Badiane, par le fait que la demande est trop faible. ‘’Le principal problème est l'hésitation à se vacciner’’, a déclaré Ousseynou Badiane. Qui ajoute que, constatant la diminution des cas, beaucoup de gens se demandent : «Pourquoi est-il important de se faire vacciner si la maladie a presque disparu dans le pays?». Quoi qu’il en soit, l'apathie des Sénégalais nuit fortement à la campagne de vaccination. Le Sénégal a administré jusqu'à présent près de 2 millions de doses de vaccins, soit environ 5,9% de la population seulement, très loin de ce qu’il faut pour une immunité collective. Pour preuve de la lenteur de la vaccination, Badiane révèle qu’aujourd’hui, entre 1 000 et 2 000 personnes sont vaccinées par jour, contre 15 000 au cours de l'été. Un rythme trop faible pour permettre d’absorber tous les vaccins que le pays ne cesse de recevoir de ses partenaires étrangers comme la Chine et les Etats-unis. ‘’Nous ne sommes pas optimistes quant à l'utilisation des 200 000 autres doses avant leur expiration à la fin du mois. Nous ne nous attendons pas à une augmentation de la demande avant cette date’’, se désole le responsable du programme national de vaccination au Sénégal. Et c’est d’autant plus regrettable pour lui que, du fait de la courte durée de conservation des vaccins, le Sénégal refuse de prendre des vaccins de moins de trois mois. ‘’Mais même cela crée des difficultés’’, déplore Badiane. Qui espère que le gouvernement pourra introduire une sorte de restriction sur les non vaccinés pour augmenter les taux de vaccination, y compris l'utilisation d'un pass sanitaire comme l'ont fait de nombreux autres pays. ‘’Sans restriction, la population ne se fera pas vacciner’’, affirme-t-il. L"INFO