CONTRIBUTION : La présidence du Sénégal a la tête de l’UA autorise à un optimisme justifié (Par Abdoul LY, membre CCR et DG ARTP)
A compter de janvier prochain, le Sénégal va assurer la présidence tournante de l’Union africaine (UA), pour l’exercice 2022-2023. Cela faisait trente ans que notre pays n’était pas désigné à la tête de l’institution continentale. Le Président Abdou Diouf est le dernier des dirigeants sénégalais à avoir présidé l’Organisation de l’unité africaine (Oua), en 1992. Le choix porté sur le Président Macky Sall démontre donc à souhait le leadership de la diplomatie sénégalaise qui s’est significativement illustrée aussi bien au niveau sous-régional qu’international, depuis 2012.
Le Président Macky Sall a déjà donné le ton. Son mandat sera essentiellement tourné à plaider en faveur d’une juste rémunération des ressources naturelles, d’une justice fiscale, du changement de la gouvernance mondiale et des règles financières. Un mandat qui va donc s’inscrire à la fois «dans la continuité et le changement». A travers cette approche, le chef de l’Etat du Sénégal ambitionne d’apporter un équilibre sur la lancinante question des contrats pétroliers, miniers conclus souvent avec la législation d’une autre époque, ou même dans certains cas imposés aux pays africains. La question de la justice fiscale est d’autant plus importante que les pays africains doivent disposer de l’opportunité de mobilisation des ressources internes, à travers le renforcement de la transparence, dans la gestion budgétaire, économique. En ce qui concerne les réformes du système des Nations Unies notamment, il est assez incompréhensible que l’Afrique ne figure toujours pas parmi les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU.
La présidence de Macky Sall à l’UA ouvrira certainement plusieurs perspectives. Cet optimisme se justifie. En effet, depuis son arrivée au pouvoir, le Président Macky Sall entretient d’excellentes relations avec ses homologues du monde entier. Une approche qui lui a permis tout à la fois de multiplier les projets de partenariats et d’asseoir son leadership sur le plan international.
Chantre infatigable de la défense des droits des pays africains, le Président Macky Sall n’a cessé de multiplier des appels solennels, à la communauté internationale. Sur le plateau de France 24, le 17 avril 2021, il qualifiait de «préliminaire» le moratoire sur la dette bilatérale des pays les plus pauvres que venaient d’annoncer le G20 et le Club de Paris. À l’heure où les économies du monde entier sont ébranlées par la pandémie de Covid-19, le chef de l’État a revêtu le costume de porte-parole des économies africaines. Cette posture témoigne à souhait du leadership sénégalais alimenté par une offensive diplomatique. Une diplomatie bienveillante cultivée au-delà du continent, d’Abou Dhabi à Pékin, en passant par Ankara. Recep Tayyip Erdoğan, Emmanuel Macron, Xi Jinping, Angela Merkel ou encore Justin Trudeau sont venus à Dakar.
A coup sûr, Macky Sall saura doter de son mandat un leadership dynamique, à la fois souple et ferme qui ne recule pas devant les décisions hardies. Sa posture diplomatique depuis qu’il est à la tête du Sénégal autorise à un optimisme justifié.
L’Afrique est à la croisée des chemins. Elle est attendue pour jouer un rôle de premier plan sur la scène internationale. Son Excellence, Macky Sall saura donner du contenu à une approche capable de relever plusieurs défis.