CHANGEMENT CLIMATIQUE : Près de 86 millions migrants africains attendus d’ici 2050
Le changement climatique pourrait peser sur les perspectives de reprise du continent et contraindre 86 millions d’Africains à migrer au sein de leur propre pays d’ici 2050, selon la Banque mondiale.
Avec 86 millions de migrants climatiques d’ici 2050, le continent africain pourrait devenir la région du monde la plus durement touchée par les dérèglements du climat. C’est ce que conclut la nouvelle série de rapports Groundswell Africa, publiée hier, par la Banque mondiale à la veille de la 26e session de la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP 26), à Glasgow.
L’analyse des données des pays d’Afrique de l’Ouest et du bassin du lac Victoria, notent qu’en l’absence de mesures concrètes, des foyers de migration climatique pourraient apparaître dès 2030, avant de s’étendre et de s’intensifier par la suite. ‘’Cette situation forcerait 32 millions de personnes en Afrique de l’Ouest à migrer à l’intérieur de leur pays d’ici 2050. Les estimations sont encore plus élevées pour la région du bassin du lac Victoria qui risque de compter 38,5 millions de migrants internes sur la même période’’, lit-on dans le communiqué de la Banque mondiale. ‘’Des éleveurs nomades sillonnant le Sahel aux pêcheurs qui bravent les océans, l’histoire de l’Afrique de l’Ouest est celle d’une région marquée par les migrations climatiques. Au cours des prochaines années, les Africains seront confrontés à des difficultés sans précédent à cause de la hausse des températures, de l’irrégularité des précipitations, des inondations et de l’érosion côtière’’, souligne Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, cité par la même source. Ajoutant que ‘’cette série de rapports identifie les stratégies d’actions climatiques prioritaires pour aider les pays à évoluer vers un développement vert, résilient et inclusif et créer des moyens de subsistance durables pour tous les Africains’’.
La série d’études Groundswell Africa fait suite au rapport Groundswell 2018 et vient compléter la sortie récente de Groundswell II. Elle dresse un tableau inédit de l’ampleur potentielle des migrations climatiques internes en Afrique de l’Ouest et dans le bassin du lac Victoria, avec des analyses approfondies pour le Nigéria, l’Ouganda, le Sénégal et la Tanzanie destinées à mieux éclairer les débats et les décisions publiques.
L’info