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DJIBY DIAKHATE, SOCIOLOGUE : ‘’Cette violence reflète l’image de la société sénégalaise’’

Le professeur Djiby Diakhaté n’est pas du tout surpris par cette violence dans le champ politique. Pour lui, cela ne reflète que l’image de la violence qui a fini de s’emparer de la société sénégalaise, notamment à Dakar et sa banlieue, épicentre de tous les maux dont souffre le pays.

Selon le Professeur Djiby Diakhaté, cette violence ne reflète ni plus ni moins, l’image même de la société sénégalaise, plus particulièrement de la capitale Dakar, devenue un terreau fertile à l’insécurité et au grand banditisme. ‘’Dakar est en train de devenir la capitale de l’insécurité et de la violence au Sénégal, parce que le type d’aménagement du territoire qui a été mis en place depuis la période coloniale abouti à une sorte de mégalopolitain de la capitale’’, amorce le sociologue. Qui relève une surconcentration humaine avec des acteurs et des familles d’acteurs qui végètent dans la précarité, à l’instar de ces nombreux jeunes dans les écuries de lutte. ‘’Nous avons ici un personnel qui est dans la précarité et qui est parfois utilisable dans des activités dés fois violentes. On comprend pourquoi ces nervis sont souvent acheminés à partir de Dakar’’, souligne-t-il. 

Le sociologue explique aussi cette violence politique par la concentration de leaders politiques à Dakar. ‘’Quand les leaders politiques se déplacent dans les régions où dans leurs fiefs, ils se déplacent avec la nomenclura. Cela veut dire que vous avez des maires des autres régions qui viennent s’installer à Dakar’’, fait remarquer le Pr Diakhaté. Qui constate également que la plupart des élus locaux qui doivent être dans les régions et dans leurs collectivités territoriales pour travailler au développement local, sont quasiment tous installer à Dakar. C’est la raison pour laquelle, quand ils se déplacent avec leurs équipes, il y a toujours des unités combattantes. ‘’Ces unités combattantes sont des unités électroniques et des unités physiques. Les unités électroniques sont les combattants qui sont dans les réseaux sociaux au service du parti et des hommes politiques et les unités physiques sont les nervis qui sont recrutés et qui se battent à l’occasion de certaines cérémonies’’, explique-t-il.

«Il faut faire fonctionner les écoles du parti»

Pour juguler le mal de la violence politique, le sociologue voit une seule solution. ‘’Il faut faire fonctionner les écoles du parti’’, préconise Djiby Diakhaté comme solution pour éradiquer la violence sur le champ politique. Je crois qu’il faut faire en sorte de placer l’éducation au centre du dispositif de fonctionnement des partis politiques. Il faut former les gens au militantisme et à l’idéologie du parti. Et à partir de ce moment, ces contradictions vont être des contradictions doctrinales, théoriques et non pas des contradictions violentes sous la forme physique ou verbale’’, soutient le sociologue.

L’info