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AFFAIRE TAMSIR SANE La Cour d’appel acquitte trois des cinq condamnés 

La Cour d’appel de Tambacounda a statué en deuxième instance sur l’affaire du commandant Tamsir Sané. Parmi les cinq prévenus condamnés par la chambre criminelle à la réclusion criminelle à perpétuité, trois ont été acquittés par la cour.

La Cour d’appel de Tambacounda a statué sur l’affaire du commandant Tamsir Sané tué à la suite du braquage de la Postefinances de Koumpentoum. Pour les cinq prévenus reconnus coupables en première instance, à savoir Idrissa Sow alias ‘’Peulh Bou Raféte’’, Kékoroba Ba, Moussa Diao, Doudou Ba et Sidi Diallo, les deux  premiers ont vu leur verdict être confirmé et les trois autres ont été tout simplement acquittés.

Lors de ce jugement, Me Ciré Clédor Ly et ses collègues de la défense ont basé leurs argumentaires sur le manque de preuves  vis-à-vis de leurs clients. Ils estiment que le dossier est vide, mais qu’il fallait juste un bouc émissaire, après la mort d’un adjudant-chef de la gendarmerie, en l’occurrence le commandant Sané. ‘’Il fallait un coupable à tout prix’’, disent-ils.

Selon eux, la première erreur commise dans la recherche de la vérité, c’est d’avoir confié l’enquête à la gendarmerie. Car, on ne peut pas être juge et partie dans une affaire. Il estime que le bon sens aurait voulu que l’enquête soit confiée à un autre corps par souci d’équité.

Ainsi, Me Camara estime que la base de l’enquête dans cette affaire est une présomption de culpabilité. Pour lui, les enquêteurs, après le braquage, ont aussitôt pensé à leurs clients, parce que ces derniers n’avaient pas bonne réputation  et étaient connus des services de la gendarmerie. Ensuite, l’accusation repose sur les aveux circonstanciés d’Idrissa Sow et de Kékoroba Ba.

En effet, pour les conseillers de la défense, ces aveux ne peuvent valoir de preuves, car étant obtenues sous la torture. La défense prétend que c’est sous la peur et la contrainte qu’Idrissa Sow et Kékoroba Ba ont donné les noms des présumés autres  membres de la bande. D’ailleurs, devant la barre, les concernés ont soutenu avoir été violentés, avant de donner des noms. L’autre élément de l’accusation battu en brèche par la défense est l’exploitation des appels téléphoniques. À en croire Me Clédor Ly, les nombreux appels entre les suspects la veille et après les faits ne prouvent pas leur implication dans le braquage qui a abouti à la mort du commandant. Il a ainsi démontré une relation familiale entre les suspects.

En effet, ils sont des parents. Donc, pour lui, il est normal que ces derniers communiquent souvent. S’y ajoute qu’en l’espèce, aucun témoin n’a été en mesure d’identifier un de ses prévenus comme faisant partie des braqueurs.

Poursuivant, Me Ly soutient que les enquêteurs et le juge de la chambre qui  a condamné les prévenus en première instance ont été emportés par la ferveur du moment. Ils étaient sous une forte pression. Maitre Ly va plus loin. Il considère que les enquêteurs auraient pu examiner le matériel utilisé par les malfaiteurs et trouvé sur les lieux du crime. Il pense qu’un test ADN ou l’examen des empreintes auraient aidé à la découverte de la vérité. La pneumatique aussi aurait pu être convoquée, puisque les malfrats se déplaçaient à moto. Également, il a évoqué l’absence de la géolocalisation et la non-vérification des alibis des suspects. Ce qui ne concourt pas  à la découverte de la vérité. Il prétend que le dossier aurait pu être vidé, depuis longtemps.

Maitre Ly pense que si la condamnation d’Idrissa Sow et Kékoroba Ba a été confirmée, c’est parce que, depuis le début, ce sont les seuls qui ont essayé de donner des éléments sur le vol avorté de La Poste et le meurtre du commandant Sané.

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