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MORTALITE MATERNELLE AU SENEGAL : 791 décès dont 99 à Dakar enregistrés en 2020

Bien qu’en baisse, le taux de mortalité maternelle affiche toujours des chiffres inquiétants et qui font froid dans le dos. Rien qu’en 2020, 791 décès maternels sont notés au Sénégal, dont 100 dans la région de Tambacounda et 99 dans la capitale Dakar. C’est fort de ce constat que le Réseau des parlementaires en population et développement, en partenariat avec plusieurs structures, a tenu hier, un forum pour promouvoir l’instauration d’une journée nationale de lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile.

‘’En 2020, nous avons enregistré en termes de décès maternels, 791 pertes en vies humaines. Et uniquement dans la région de Tambacounda, nous sommes à 100 décès. La région de Dakar est à 99 décès. Globalement, il y a une tendance à la baisse de la mortalité maternelle, qui est passée de 392 à 236 décès pour 100 000 naissances vivantes (NV), entre 2010 et 2017, soit une réduction de 39,8% du nombre total de décès maternels’’, annonce le directeur de la santé de la mère et de l’enfant, Dr Amadou Doucouré.  C’était, hier, lors du forum de plaidoyer des parlementaires pour l’instauration d’une journée nationale de lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile au Sénégal, initié par le Réseau des parlementaires en population et développement. Cette rencontre a vu la présence des parlementaires et des représentants des ministères sectoriels, de plusieurs organisations de la société civile, des journalistes, des religieux, des communicateurs traditionnels et des partenaires comme le Fonds des Nations-Unies pour la population et le développement (UNFPA). 

Dr Amadou Doucouré qui présidait ce forum, estime que les régions de Kaffrine, Tambacounda, Kédougou, Sédhiou, Kolda et Ziguinchor sont celles où on note le plus grand nombre de décès maternels. Des chiffres qui font froid dans le dos et qui interpellent aussi bien les autorités que les citoyens. En ce qui le concerne, les autorités en charge du secteur de la santé misent d’abord sur un renforcement du personnel sanitaire. A cet effet, confie le Dr Doucouré, le ministère de la Santé et de l’Action sociale compte dérouler un ambitieux projet qui va permettre de recruter 1008 agents, de même que la réouverture de tous les blocs opératoires. Seulement, malgré ces efforts, le Directeur de la santé de la mère et de l’enfant précise qu’il y a des défis qui interpellent pour atteindre l’objectif de développement durable d’ici 2030. D’où selon lui, l’intérêt d’intensifier les interventions. Mieux, estime pour sa part la député Lucie Cissé, l’institutionnalisation d’une telle journée permettra de fédérer l’ensemble des acteurs autour de la lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile. Il s’agira d’après la vice-présidente de la Commission santé de l’Assemblée nationale, d’obtenir du ministère de la Santé et de l’Action sociale, l’acte réglementaire portant instauration de cette journée au Sénégal. L’objectif, selon le Directeur du développement du capital humain (DDCH), Assane Ndiaye, est de poser un acte fort avec les députés, en vue de disposer d’un arrêté ou d’un décret pour instituer à partir de cette année, une journée de lutte contre la mortalité maternelle et néonatal.

Au-delà de l’ouverture de certains hôpitaux, l’ouverture prochaine des blocs opératoires fermés depuis plus de 10 ans, le repositionnement de la planification familiale, entre autres actions de prévention des décès maternels, le Dr Amadou Doucouré juge utile de mettre un accent particulier sur la sensibilisation. C’est là où l’institutionnalisation de la journée nationale de lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile a, selon lui, tout son intérêt. ‘’C’est une journée qui sera consacrée à un moment de plaidoyer à l’endroit des autorités administratives et politiques, mais aussi à faire des activités de sensibilisation auprès de la population et de la communauté, pour qu’il y ait un changement des comportements’’, souligne-t-il.

Pour lutter contre la mortalité maternelle et néonatale, le Directeur de la santé, de la mère et de l’enfant rassure que les soins obstétricaux et néonataux d’urgence (SONU) permettent une prise en charge des complications responsables des décès maternels et des nouveau-nés. Il existe selon lui, d’autres stratégies comme la planification familiale et l’accouchement par un personnel qualifié. 

L’info