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FRAPPES AERIENNES SUR BOUROFAYE: Tirs d’obus et défilés aériens à Ziguinchor

Les populations de Ziguinchor se sont réveillées plutôt que prévu, ce vendredi. pour cause, les fortes déflagrations d’obus en provenance de la forêt de bourofaye n’ont laissé personne sur le lit. et, la panique s’est installée tôt en ce début de matinée.

Quelques heures après le passage à Ziguinchor du Cemga, Général Cheikh Gueye, les détonations se font entendre à Ziguinchor. En effet, des armes lourdes ont commencé à tonner. Les fortes déflagrations sont perceptibles jusque dans la ville de Ziguinchor et ses environs. Non sans signaler, le défilé aériens des hélicoptères de l’Armée nationale entre la forêt de Bofa Bayotte et la périphérie de la ville de Ziguinchor. Une situation qui rappelle, les moments sombres de la rébellion casamançaise. «Ces déflagrations et le bruit des avions me rappellent les années 80, date du début du conflit», se souvient Mamadou Biaye, habitant de la zone de Bourofaye Baïnounk. Mais, notre interlocuteur se dit rassuré par des propos tenus par le Chef d’Etat major général des armées (Cemga). «Le Général Gueye, après l’enterrement de Daouda Manga, nous a dit de ne pas céder à la panique, même si, on entend des déflagrations. Il a, en outre, indiqué que l’Armée sera à notre côté pour nous sécuriser, afin qu’on puisse circuler librement sans problème», confirme M. Biaye. A côté de lui, Salimata Diatta, quant à elle, a confié que le réveil était très dur. «J’ai failli rallier Ziguinchor à pied à cause des bruits d’avions qui volaient à basse altitude, presque à quelques mètres du toit de notre bâtiment. A vrai dire, j’avais vraiment peur. Mais, pas trop paniquée, car le Général Gueye nous a rassuré», jure-t-elle. «Je prie Dieu pour que cette tuerie soit la dernière dans notre village, dans le pays tout entier», ditelle. Embouchant la même trompette, la dame Fatou Sané soutient que la Casamance « n’a pas besoins d’une autre guerre». Car, elle a beaucoup souffert de la première, et les séquelles sont toujours là. En plus, elle appelle le gouvernement et l’aile politique du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) à renouer le fil du dialogue. «Ce que nous souhaitons, c’est qu’il y ait des négociations entre l’Etat du Sénégal et le Mfdc. C’est la seule solution pour sortir de cette crise. La Casamance a beaucoup souffert de ce conflit, et de cette situation de ni paix, de ni guerre. On ne doit pas seulement se limiter à l’effet d’annonce, il faut qu’il y ait des actes concrets allant dans le sens de reprendre des négociations sérieuses et franches», explique Fatou Sané, commerçante dans un marché de Ziguinchor. Pour Yaya Coly, habitant du village de Bourofaye, et témoin de la tragé- die de Bofa, «ce massacre était une surprise, et a pris de cours tout le monde. Car, on s’y attendait le moins. La Casamance a connu une accalmie ces dernières années. Et tout le monde pensait que la paix s’est véritablement installée», déclare-t-il. Mais, malheureusement, avec cet événement douloureux, remarque-t-il : «Nous avons tous peur qu’il y ait des répercussions, ou des dégâts collaté- raux sur la population».

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