TABASKI 2021 : Entre cherté du mouton et des aliments de bétail
A deux semaines de la fête de la Tabaski, ce n’est pas encore le grand rush dans les points de vente de moutons. Les éleveurs rencontrés se plaignent de la cherté du mouton et de l’aliment de bétail.
À quelques deux semaines de la fête de la Tabaski, les différents points de vente ne sont pas encore bien fournis en moutons. Pour l’heure, dans certains quartiers de Dakar, notamment à Ouakam, Liberté 6 et Sacré- Coeur, il n’y a que des moutons élevés au niveau local. Dans ces points de vente, on trouve des race comme : «Asawat», «Toulabert», et peu de «Ladum» un peu partout. Leurs prix exorbitants font que ces moutons de race ne sont pas accessibles au commun des Sénégalais. Selon Papa Ndoye, éleveur de son état à Ouakam, âgé d’une soixantaine d’années, revient sur son métier. ‘’J’élève des moutons depuis l’âge de 16 ans. J’ai hérité cette passion de mon défunt père. Je vends deux races de moutons : des « Asawat » et des « ToulaBert ». Les prix du mouton varient entre 170 000 F et 300 000 FCFA pour le moment’’, explique-t-il.
‘’Ce n’est pas encore le Grand Rush’’
Avec les projets gouvernementaux de modernisation de la capitale et d’embellissement du cadre de vie, comme le BRT, beaucoup de points de vente ont été supprimés. C’est l’exemple des ronds-points Liberté 5 et Liberté VI qui étaient transformés en immense foirails à l’approche de la Tabaski. Ces espaces leur étant fermés, les vendeurs se sont repliés sur les deux voix de Sacré-Cœur. Au niveau des points de vente, ce n’est pas encore le grand rush et les clients se font désirer à deux semaines de la fête de la Tabaski. Sur certains lieux de vente, les quelques éleveurs qu’on trouve sur place se tournent les pouces autour du thé. Ils prennent soin de leurs animaux en attendant d’éventuels clients. Pour Papa Ndoye, cette situation un peu morose du marché à la veille de la tabaski, s’explique aussi par la conjoncture actuelle, et surtout par la cherté des aliments de bétail qui impacte sur le prix des moutons. ‘’Nos autorités ne soutiennent pas les éleveurs et pourtant, le potentiel est là. Lorsqu’Amina Mbengue Ndiaye était à la tête du ministère de l’Élevage, le secteur allait un peu mieux’’, regrette-t-il. Comme chaque année, pour pallier au déficit en moutons, le Sénégal ouvre ses frontières aux éleveurs maliens et mauritaniens. ‘’Pour le moment, les éleveurs maliens et mauritaniens ne sont pas encore arrivés et ce sont ces derniers généralement qui inondent le marché et permettent aux couches vulnérables d’avoir leur mouton de Tabaski’’, informe Papa Ndoye. En ce qui concerne l’aliment de bétail, le sac de foin est entre 4.000 f CFA et 8500 F CFA, là où le kg de mil ou de maïs s’échange à 250 F. Pour les éleveurs, ces prix sont élevés par rapport à leurs capacités financières. D’où selon lui, la cherté des moutons. M. Diop, un éleveur trouvé sur un point de vente, justifie la cherté des moutons par cet état de fait. ‘’On ne peut pas nourrir une bête pendant des mois et la vendre à un prix très bas, surtout avec la cherté de l’aliment de bétail’’, explique-t-il, estimant que le gouvernement doit revoir sa copie, afin de redynamiser le secteur l’élevage.
L’info