AGRICULTURE, PÊCHE, ÉLEVAGE… : Ces secteurs où l’État rémunère mal ses agents
Piliers fondamentaux de l’économie et de la sécurité alimentaire, les techniciens des secteurs de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage sont aujourd’hui les parents pauvres de la fonction publique Sénégalaise. ‘’Personne ne veut rester dans ces secteurs parce que les salaires sont misérables’’, a avoué Macky Sall.
Les techniciens qui évoluent dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche sont les parents pauvres de la fonction publique sénégalaise. L’iniquité sur le traitement des agents de la fonction publique est à l’origine de l’interactivité. Le chef de l’Etat, Macky Sall a avoué, lors de la célébration de la fête du 1er mai, que l’Etat éprouve des difficultés pour maintenir les fonctionnaires dans ces secteurs à la fois nourriciers et pourvoyeurs d’emplois. ‘’On enregistre un manque criard de personnel dans des secteurs comme l’agriculture, la pêche et l’élevage. Dans ces ministères, on a même du mal à avoir des gens qui restent, parce que ça n’intéresse plus personne. Personne ne veut rester dans ces secteurs parce que les salaires sont misérables’’, a avoué Macky Sall. Et pourtant, le chef de l’Etat a lui-même reconnu que c’est la bonne pluviométrie qui a et continue toujours de sauver l’économie Sénégalais. ‘’Notre taux de croissance, un des plus robustes de l’Afrique depuis plusieurs années, qui était projetée à 6,8% pour 2020, a drastiquement chuté. Mais nous rendons grâce à Dieu de nous avoir gratifié d’un hivernage pluvieux qui nous évite la récession’’, reconnait-il.
Mody Guiro : ‘’Nous estimons qu’un ingénieur agricole ne devrait avoir le même salaire qu’un instituteur débutant’’
Selon les chiffres de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), l’agriculture sénégalaise emploie 60% de la population rurale et compte 752 352 exploitations agricoles familiales. C’est la raison pour laquelle, le Secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts), Mody Guiroa fait un plaidoyer pour la mise en œuvre de projet de Convention collective du secteur, la revalorisation des salaires des travailleurs du secteur de l’agriculture. ‘’Nous estimons qu’un ingénieur agricole ne devrait avoir le même salaire qu’un instituteur débutant’’, a-t-il fait savoir au chef de l’Etat. Depuis 2016, le Syndicat national des techniciens et travailleurs de l’agriculture du Sénégal (SYNTTAS)
a déposé sur la table du gouvernement une plateforme revendicative pour bénéficier de certaines indemnités comme leurs collègues des autres corps. ‘’Les travailleurs du ministère de l’Agriculture sont les seuls fonctionnaires qui n’ont pas bénéficié à cette importante indemnité’’, ont toujours signalé les responsables du Synttas sur l’indemnité mensuelle de responsabilités particulières que l’État du Sénégal a instituée depuis octobre 2007, au profit de certains corps de la fonction publique.
L’Élevage constitue avec l’Agriculture, les principales activités des populations rurales, en termes de sources d’aliments et de revenus monétaires. Longtemps pratiquées sous une forme extensive, les techniques s’améliorent de plus en plus avec l’adoption de modes d’élevage plus intensifs, notamment par l’introduction de nouvelles races plus productives. Selon les statistiques de la Division de la protection zoosanitaire à la Direction des services vétérinaires au ministère de l’Elevage et de la Production animale (MEPA), ‘’la valeur du cheptel sur pied est estimée à 847,48 milliards de francs CFA, dont près de 585 milliards pour le seul cheptel ruminant constitué de 3,43 millions de têtes de bovins, 6,081 millions d’ovins et 5,199 millions de caprins, soit au total 11,28 millions de petits ruminants’’.Erigé en priorité dans l’atteinte des objectifs du Plan Sénégal Émergent (PSE), la pêche fait partie des secteurs qui n’attire pas les agents de la fonction publique, d’après le Président Macky Sall. En termes de création d’emplois, de richesses, et d’équilibre de la balance commerciale, le rôle stratégique du secteur de la pêche n’est plus à démontrer. Le secteur contribue à hauteur de 7,1% au PIB du secteur primaire de 2017, d’après les statistiques de 2018. Sa valeur commerciale est ainsi évaluée à hauteur de 272 466 milliards de franc CFA en 2018 (DPM, 2018) et son pouvoir d’emploi à plus de 600 000 empois (directs et indirects). Selon les estimations des professionnels du secteur, ce chiffre devrait connaitre une évolution. Quant à la pêche maritime, elle a affiché à son compteur en 2018 524 851 tonnes. Elle est partagée entre deux types de pêches à savoir la pêche industrielle (PI) totalement tournée vers l’exportation (avec une part de 24% des débarquements) et la pêche artisanale (PA) qui assure à elle seule 76% des mises à terre (DMP, 2018).
L’info