SENEGAL : Un désert médical à l’épreuve du coronavirus
SANTE : Le Sénégal est un désert médical qui doit faire face à un afflux massif de 105 cas positifs de coronavirus, à la date du jeudi 26 mars 2020.
Selon l’annuaire des statistiques du ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS), repris par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), en février 2019, le Sénégal comptait moins de 1500 médecins exactement dont moins de 300 généralistes, une centaine de gynécologues, autant de chirurgiens généralistes, de pédiatres et de pharmaciens pour 16 millions d’habitants. Or, le ratio de l’Organisation de la santé est de 1/10 000 habitants.
Le personnel soignant(sages femmes d’Etat, infirmiers, assistants infirmiers, techniciens supérieurs) ne font pas plus de 15 000 pour s’occuper de la santé des 16 millions de Sénégalais, surtout dans un contexte pandémique du Covid-19.
DESERT MEDICAL
A l’image des ressources humaines, le plateau médical est largement insuffisant. La majeure partie des hôpitaux et des centres de santé est à Dakar avec ses 3 millions d’habitants.
En effet, le Sénégal compte 11 établissements publics de santé dont les 10 sont dans la région de Dakar.
Ce qui cache une certaine disparité entre régions. En effet, les régions comme Kolda, Sédhiou et Kédougou sont moins dotées en infrastructures sanitaires.
Dans l’ensemble du pays, les structures sanitaires ne font pas plus de 2000.
Face à l’afflux de cas positifs de Covid-19, le service des maladies infectieuses du Professeur Moussa Seydi de l’hôpital Fann qui ne compte que douze lits, a été vite débordé.
Dans l’urgence, le gouvernement a transformé le centre de santé de Darou Marnane pour y soigner les patients de Touba.
C’est une dizaine de jours après que le service médical des Armées a implanté un hôpital de campagne à Touba pour soulager les populations.
A Dakar aussi, un autre centre de soins a été ouvert à Diamniadio, vu que près de 47 cas positifs ont été découverts à Dakar, 17 à Thiès.
A Ziguinchor, un autre centre de traitement dédié au Covid-19 a été ouvert, également juste après la découverte de deux cas positifs au coronavirus.
FAIBLESSE DU BUDGET
A ce déficit de ressources humaines et d’infrastructures s’ajoute la faiblesse du budget du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Voté au mois de novembre 2019, à un mois du déclenchement de la pandémie du covid-19 en Chine, le budget du ministère de la Santé et de l’Action sociale a été amputé de 7 milliards.
Le projet de budget 2020 du ministère de la Santé et de l’Action sociale a été arrêté à 191.714.747.125 FCFA en crédit de paiements sur un budget triennal de 701.709 588 658 FCFA en autorisations d’engagement.
Le projet soumis au vote des députés en séance plénière est réparti en
’’programme 1 : pilotage, coordination et gestion administrative’’,
’’programme 2 : service de santé’’, ’’programme 3 : service de
santé de référence’’ et ’’programme 4 : protection sociale’’.
Le budget du ministère de la Santé connaît ainsi une baisse de plus de 7
milliards CFA.
Il s’élevait à 198.856.033.250 FCFA en 2019. Cette baisse a été expliquée par le fait que l’Agence de la Couverture Maladie Universelle n’est plus logée au ministère de la Santé.
Pis encore, l’essentiel des montants de ce budget va dans les dépenses de personnel, c’est-à-dire le paiement des salaires et très peu dans l’investissement.
D’ailleurs, face à la progression du coronavirus, le Président Macky Sall avait lancé un appel aux dons aux particuliers, aux bailleurs de fonds pour financer Force-Covid-19 pour soutenir les entreprises, les ménages et la diaspora.
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