A la UneActualitéJusticeSécurité

17 DECEMBRE 1962-17 DECEMBRE 2019 : Il y a 57 ans, le Sénégal vivait sa plus grave crise politique

POLITIQUE : Cette crise politique  de 1962 a opposé le Président du Conseil Mamadou Dia, ainsi que quatre ministres de son gouvernement, au Président de la République, Léopold Sédar Senghor.

Elle marque la fin du régime parlementaire bicéphale (de type IVe  République et instauré depuis la création de la Fédération du Mali) et le début du régime présidentiel fort comme c’est le cas aujourd’hui.

«17 décembre 1962-17 décembre 2019. Cela fait 57 ans aujourd’hui que le Sénégal fut secoué par une des plus graves crises politiques de son histoire postcoloniale. Elle a opposé le président de la République Léopold Sédar Senghor au Président du Conseil, Mamadou Dia», rappelle Dr Moustapha Sow, historien et enseignant à l’UCAD sur sa page Facebook, visitée par Toutinfo.net.

«Le vendredi 15 décembre 1962, un groupe de députés dirigé principalement par Magatte Lo et favorables au Président Senghor dépose une motion de censure à l’Assemblée nationale. Le lundi 17 décembre, un peloton de gendarmerie dirigé par lieutenant Yaba Ndiaye, muni dune réquisition du Président du Conseil, investit l’Assemblée nationale  pour empêcher le vote des députés», poursuit l’historien.

Ajoutant : «Ces derniers sont sortis manu militari de l’hémicycle avant de se retrouver à 16 heures au domicile du Président Lamine Guèye pour voter la motion de censure. Entre temps les députés Ousmane Ngom, Abdoulaye Fofana, Magatte Lo sont arrêtés.»

QUAND LA REPUBLIQUE VACILLE !

 En ce moment l’histoire s’accélère. «En ce moment la République vacille. A 20h la radio est au centre des événements: militaires et gendarmes se disputent le contrôle de la radio, mais survint sur le champ un esprit d’apaisement et de concertation. Le pire fut évité», souligne Dr Sow, par ailleurs, directeur de la communication de l’UCAD.

«Dans la nuit du 17 au 18 décembre 1962, militaires et gendarmes entrent en action pour rencontrer Senghor et Dia. Contre toute attente, vers 4 heures du matin, forces militaires et de gendarmerie apportent leur soutien au Président Senghor», indique l’historien.

 Poursuivant, il signale qu’«au soir du 18 décembre 1962, Mamadou Dia, Valdiodio Ndiaye, Ibrahima Sarr, Joseph Mbaye et Alioune Tall sont arrêtés à la Résidence de la Médina. Le Général Amadou Fall, chef d’état-major major des Armées de l’époque est aussi arrêté parce que resté loyal au Président du Conseil, patron des armées dans l’ordonnancement constitutionnel de l’époque.»

Ces arrestations en rafale marquent la fin de la crise.

La suite est connue.  Une cour de justice a été mise en place et le procès se tint en mai 1963.

Le verdict est sans appel. Mamadou Dia est condamné à la prison ferme à perpétuité.

Lui et ses compagnons seront transférés à la prison de haute sécurité de Kédougou pour y  purger leurs peines.

Après 11 ans de réclusion Léopold Sédar Senghor amnistie les prisonniers politiques, Mamadou Dia, Valdiodio Ndiaye et Cie.

( Toutinfo.net )