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NUISANCES SONORES DES MOSQUEES : Regards croisés de fidèles musulmans

Toutinfo.net : C’est  une lapalissade dire que les Sénégalais sont des croyants. On note même un  regain de religiosité à toutes les pyramides des âges.

Une des manifestations de cet état de fait est la multiplication des mosquées  dans les quartiers où on ne lésine pas sur la sonorisation à fond la caisse pour appeler les fidèles aux cinq prières de la journée.

Dans la pratique, il n’est pas encore prouvé que ce sont les puissants haut-parleurs qui permettent de remplir les mosquées, à la prière du Fadiar (6heures 08 muinute),  Tisbar(14h 15mn), Takussane (17h00mn), Timiss (19h02mn) et Guéwé (20h02mn).

Un tour dans les mosquées nous a permis de nous rendre compte du contraire.

En effet, hormis, la grande prière hebdomadaire du vendredi où les fidèles prennent d’assaut les lieux de culte, aux autres heures, ce sont les mêmes habitués qui viennent répondre à l’appel à la prière du muezzin.

D’ailleurs, dans beaucoup de mosquées, visitées par Toutinfo.net, on a du mal avoir deux rangées de fidèles derrière l’Imam.

La situation est pire chez les rangées destinées aux dames où il n’y a que des femmes d’un âge assez avancé.

Ablaye Sy, un jeune âgé d’une vingtaine d’années, noctambule devant l’Eternel ne cache pas son mécontentement par rapport aux appels à la prière précoces et répétitifs, dans son quartier de Fadia.

« On est tout le temps dérangé dans notre sommeil par le haut-parleur de la mosquée. Notre maison est attenante à la mosquée, à chaque appel à la prière, c’est comme si c’est à l’intérieur de la chambre. Je me réveille et j’ai du mal se rendormir », se plaint, notre interlocuteur qui se définit comme un musulman pratiquant, mais qui ne fréquente pas tout temps la mosquée.

Pour lui, cela est l’affaire des « vieux ».

Demba Thiam, la quarantaine est du même avis. Il trouve qu’il n’est pas exagéré de parler de « nuisance sonore » des mosquées des appels à la prière de l’aube aux environs de 4 heures 30 minutes, sans tenir compte des voisins qui ne sont pas tous forcément des musulmans.

« L’appel à la prière est une recommandation de Dieu. Mais, avec l’évolution, on est en droit d’adapter ce rituel à la technologie. On n’a pas nécessairement besoin de haut-parleurs ou de faire des appels répétitifs à la prière. Ceux qui vont à la prière ont des  montres pour être à l’heure », fulmine Demba Thiam.

Ce dernier confie, qu’il effectue  dès que c’est possible, toutes les cinq prières quotidiennes à la mosquée parce que cela a plus de bienfaits.

Le vieux Moussa Diop, ancien employé municipal à la retraite, habitant les Parcelles assainies, ne voit pas d’inconvénient dans la multiplication des mosquées et des appels répétitifs  à la prière.

Pour lui, c’est un signe de bonne santé de l’Islam au Sénégal. « Du temps du prophète,   Mouhamed (PSL) la mosquée était la maison de Dieu et aujourd’hui, plus que demain, la mosquée restera la maison de Dieu », enseigne-t-il.

«  Les fidèles doivent faire leurs prières obligatoires à la mosquée par ce que c’est la maison de Dieu comme on dit. L’appel à la prière est un rappel, or le rappel est toujours pédagogique. C’est pour que les fidèles se préparent à l’adoration de Dieu pour ne pas être distraits par le sommeil ou les activités commerciales», soutient le vieux Moussa Diop, jurant que  «  la mosquée est l’endroit le plus recommandé pour les cinq prières obligatoires. Donc, la mosquée est le lieu par excellence d’adoration de Dieu.  ».

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