LUTTE CONTRE LA CORRUPTION DANS LE SECTEUR DE LA FISCALITE: La Dgid et l’Ofnac s’unissent pour éradiquer le phénomène
Pour combattre la corruption dans le secteur de la fiscalité, la Direction Générale des impôts et Domaines, en partenariat avec l’office national de Lutte contre la fraude etla corruption (Ofnac) ont décidé d’unir leurs forces. a cet effet, les deux structures ont mis en place troi mécanismes parmi lesquels le système de télé-service qui empêche le citoyen et l’agent recouvreur d’entrer en contact physique.
L’Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption (Ofnac) et la Direction Générale des Impôts et Domaines (Dgid) ont décidé d’unir leurs forces pour éradiquer le phénomène de la corruption dans le secteur de la fiscalité. A cet effet, la structure dirigée par Seynabou Ndiaye Diakhaté a organisé, hier un atelier sur la gouvernance dans le secteur de la fiscalité.
Selon l’inspecteur principal des Impôts et Domaines Alain Paul Sène, la corruption participe à éroder la confiance des citoyens dans le dispositif institutionnel. «Cela compromet l’adhésion et le consentement des usagers à l’impôt. L’idée est de mettre en place un mécanisme et un dispositif permettant de réduire au maximum les possibilités de corruption de sorte que les usagers qui s’adonnent à cette pratique se rendent compte qu’il est plus facile et plus opérant de se mettre en conformité fiscale
que d’essayer d’échapper à l’impôt par des moyens de détournement», a indiqué Alain Paul Sène. A la Direction Générale des Impôts et Domaines, indique le sieur Sène, il existe ce qu’on appelle la Direction du Contrôle Interne dont le travail est de veiller sur le bon fonctionnement des services et le comportement exemplaire des agents de l’Etat. «Nous mettons de plus en plus l’accent sur la formation des chefs de service pour leur faciliter la détection
des comportements non conformes aux règles, la prise de mesure et l’audit afin d’endiguer ce phénomène ou ce risque de corruption», explique M. Sène. Et pour que les responsables des grandes et moyennes entreprises ne soient pas tentés de corrompre les agents en service, la Dgid a mis en place un système qui leur permet de payer leurs impôts à distance, sans se déplacer. Ce qui évitera ainsi le contact physique avec des personnes travaillant pour la Direction Générale des Impôts pouvant favoriser la corruption. Ces entreprises sont ainsi obligées d’utiliser les télés procédures. «Ces entreprises pourront faire leurs déclarations fiscales, payer leurs impôts et suivre leurs transactions fiscales à travers une plateforme mfiscale en ligne», a souligné le chef du bureau communication et qualité à la Dgid.
UNE PERCEPTION NÉGATIVE DES SÉNÉGALAIS DE L’ADMINISTRATION FISCALE
Pour Dame Fall, coordonnateur de la Direction Générale des Impôts et Domaines, la lutte contre la fraude et la corruption qui se traduisent par l’abus d’une charge publique à des fins personnelles est un combat pour lequel toutes les administrations doivent participer. «La redevabilité est de plus en plus une exigence dans un pays démocratique. Les citoyens sont de plus en plus exigeants à l’endroit des pouvoirs publics quant à l’usage qui est fait de leur contribution fiscale. De ce point de vue, la perception qu’ont les Sénégalais de l’administration fiscale n’est pas toujours positive et cela érode leur confiance envers l’Etat et compromet l’accomplissement volontaire de leur obligation fiscale, alors que notre pays est confronté à plusieurs défis dont celui de l’élargissement de l’assiette», soutient Dame Fall. C’est en cela que la perception de la corruption peut être nocive à la consolidation de notre modèle démocratique. «Dans un contexte où notre pays est largement dépendant
des recettes fiscales, en attendant l’exploitation des ressources pétrolières et gazières, nous devons plus que jamais
veiller à ce que l’effort de participation ne soit pas galvaudé par des pratiques de corruption. Les simples citoyens et les grandes et moyennes entreprises seront prompts à payer les impôts s’ils ont suffisamment confiance aux agents chargés du recouvrement», souligne présidente de l’Ofnac, Seynabou Ndiaye Diakhaté. De l’avis de l’ancienne doyenne des juges, le défi lié à la mobilisation des ressources est énorme si on connaît le rôle essentiel de la fiscalité. Les conséquences de tels actes sont désastreuses, précise-t-elle. «A travers cet atelier, nous voulons trouver ensemble les défis appropriés et
les stratégies pertinentes de prévention face au potentiel risque de corruption», indique Seynabou Ndiaye Diakhaté.
( Amadou THIAM avec Toutinfo.net )