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PROGRAMME ZERO DECHET DANS LES VILLES: Les concessionnaires de nettoiement zappés

Les concessionnaires de nettoiement considèrent qu’ils ont été zappés par le gouvernement du programme «zéro déchet» dans les villes. Le porte-parole des concessionnaires, Bara Sall, estime qu’ils n’ont pas été impliqués par leur ministre de tutelle alors qu’ils sont les premiers partenaires de l’Etat. Il tient à préciser par ailleurs que les concessionnaires ne sont pas mêlés à l’affaire de surfacturation dans la gestion des ordures et qu’ils n’ont pas reçu un kopeck de l’Etat depuis le mois de décembre.

Les concessionnaires de nettoiement accueillent à bras ouverts le programme «zéro déchet» annoncé par le Président Macky Sall. Seulement, ils se plaignent d’être mis à l’écart par les autorités alors qu’ils constituent les premiers partenaires de l’Etat dans le secteur. «C’est la deuxième fois que le Président Macky Sall lance un appel pour mettre fin à l’insalubrité à Dakar et dans les villes d’une manière générale. Le collectif des concessionnaires avait organisé un séminaire pour réfléchir sur les problèmes des ordures et dégager des pistes de solutions. Si nous sommes impliqués, nous y serons à fond parce que nous avons aujourd’hui 25 ans d’expérience dans le ramassage des ordures», soutient le porte-parole du collectif des concessionnaires, Bara Sall. A l’en croire, le programme «zéro déchet» est réalisable, mais faudrait-il que les concessionnaires de nettoieles ordures, il faudra 20 jours pour se rattraper», explique le porte-parole des concessionnaires. Ces derniers demandent au ministre de l’Urbanisme Abdou Karim Fofana à les recevoir pour qu’ils échangent sur le programme. «On adhère au programme du chef de l’Etat et nous appelons notre ministre de tutelle à nous recevoir le plus rapidement possible pour que nous apportions notre contribution», lance-t-il.

LES CONCESSIONNAIRES SE BLANCHISSENT DANS L’AFFAIRE DES SURFACTURATIONS

ment soient impliqués. «On dépend de l’Unité de Coordination et de Gestion des déchets solides (UCG), mais jusqu’à présent les concessionnaires ne sont pas associés au programme. On voit le ministre de l’Urbanisme descendre dans les quartiers et faire des opérations d’investissement humains. Pour le moment, nous ne sommes ni informés, ni impliqués», se désole le porte-parole des concessionnaires. A la question de savoir si les autorités ne son pas allées vite en besogne, Bara Sall

estime qu’il y a des préalables qu’il fallait d’abord régler avant de lancer le programme. «Je ne peux pas critiquer leur méthode, mais il aurait été plus pertinent d’appeler à des concertations l’ensemble des acteurs pour mieux peaufiner le plan d’actions, avant de lancer le programme. D’autant que des opérations d’investissement humain sporadiques ne peuvent pas résoudre la problématique des ordures dans les villes. Il faut une bonne organisation du secteur», déclare M. Sall qui insiste sur la nécessité de sensibiliser les populations sur la gestion des ordures ménagères. «On semble négliger cet aspect qui est pourtant très important pour résoudre le problème des ordures. En plus, il faut impliquer tous les acteurs parce que le secteur ne tolère pas des manquements, car si on reste deux jours sans ramasser Interpellé sur les surfacturations dans la gestion des ordures révélées par un audit, le porte-parole des concessionnaires dégage en touche. Si surfacturations il y a, affirme le sieur Sall, il faudra les chercher ailleurs. «Cela ne concerne pas les concessionnaires, mais plutôt les travailleurs de l’UCG. Si cela est vrai, il faut le dénoncer. Les concessionnaires ne sont pas concernés par l’affaire des surfacturations», clame Bara Sall. A l’en croire, les concessionnaires ne peuvent pas être impliqués dans cette affaire. «C’est l’UCG qui affecte à chaque camion des concessionnaire sa zone d’intervention. Après chaque chargement, le chauffeur reçoit un bon du responsable de l’UCG du secteur. Une fois à Mbeubeuss, ce sont des agents de l’UCG qui effectuent le pesage du véhicule en charge, ensuite après le déchargement, avant de remettre au chauffeur le reçu sur lequel est mentionné le poids net», explique Bara Sall. Les concessionnaires sont soumis à une vérification avant de rentrer dans leurs fonds. «Avant de nous payer notre argent, l’Ucg compare nos reçus avec ceux qu’elle détient. Donc, il ne peux y avoir de surfacturation de la part des concessionnaires. S’il y a surfacturation, il faut la chercher ailleurs», souligne Bara Sall.

ILS ATTENDENT LEIR ARGENT DEPUIS DECEMBRE

Par ailleurs, le porte-parole des concessionnaires renseigne que l’Etat leur doit plus d’un milliard Fcfa. «Cela fait un bon moment que l’Etat n’est pas à jour sur la dette des concessionnaires. Depuis le mois de décembre, nous n’avons pas reçu un centime des autorités», se désole-t-il. Toutefois, ils ont reçu des assurances du coordonnateur de l’UGC, même si son engagement tarde à se concrétiser. «Nous avons discuté avec le coordonnateur de l’UCG. Il s’est engagé à nous payer la totalité de notre argent, mais nous attendons toujours. Nous n’avons pas le choix. On nous doit plusieurs milliards», affirme M. Sall.


( Ousseynou BALDE avec Toutinfo.net )


( Toutinfo.net )