ERADICATION DU PALUDISME : Le Sénégal et la Gambie unissent leurs forces
A l’instar de la communauté internationale, le Sénégal a célébré hier la journée mondiale de lutte contre le paludisme. Le lancement de la campagne synchronisée de distribution de moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (Milda) entre le Sénégal et la gambie s’est déroulé hier à Keur Ayib. Le ministre de la Santé Abdoulaye diouf Sarr annonce que 219 millions cas de paludisme ont été dénombrés en 2018, dont 96% en Afrique.
Le paludisme est une maladie de santé publique. L’anophèle femelle ne connait pas de frontières. C’est dans ce sens que le Sénégal et la Gambie ont collaboré pour faire face au paludisme. La journée mondiale de lutte contre le paludisme a été célébrée hier à Keur Ayib dans la région de Kaolack, plus précisément dans la commune de Médina Sabakh. Le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr estime que le paludisme est un ennemi redoutable. «Le Sénégal et la Gambie sont résolument engagés à l’éliminer à l’horizon 2030, dans le cadre d’un partenariat dynamique. En effet, à travers cette campagne synchronisée de distribution de moustiquaires imprégnées, nos deux pays manifestent leur volonté de mutualiser leurs moyens, de combiner leurs efforts en vue de mettre fin à ce fléau», souligne t-il. Selon lui, le rapport mondial sur le paludisme, publié en Novembre 2018 par l’Oms, dénombrait plus de 219 millions de cas de paludisme en 2017, avec 435000 décès enregistrés. 96% de ces cas sont en Afrique ; les femmes et les enfants de moins de 5ans, en raison de leur vulnérabilité, payent le plus lourd tribut. «Le paludisme constitue encore un énorme fardeau économique pour les pays africains. Le projet transfrontalier de distribution de moustiquaires imprégnées est très novateur. Il mérite d’être davantage soutenu. Il s’agit de distribuer 10millions de moustiquaires imprégnées d’une valeur d’environ 17milliards de FCFA. Cela constitue un énorme défi, mais nous pouvons le relever si nous sommes tous mobilisés», dit-il. Pour sa part, le ministre de la Santé de la Gambie Amadou Lamine Samaté estime que le lancement de la distribution massive de moustiquaires en 2019 témoigne du niveau d’engagement de la part des deux pays en faveur de l’initiative Sénégambie contre le paludisme. «En lançant cette campagne conjointe, nous devons nous rappeler que les vecteurs du paludisme et les parasites ne reconnaissent aucune frontière. Par conséquent, ce n’est que par des efforts conjoints et collaboratifs que nous pourrons éliminer le paludisme des deux pays», affirme t-il. A l’en croire, la complaisance n’est pas une option lorsque le paludisme prospère et que des êtres humains continuent de mourir, «la plupart d’entre elles de jeunes enfants, d’une maladie pouvant être prévenue et traitée. Le temps est pour nous d’améliorer la collaboration transfrontalière». LE PALudiSME En cHiffrES La représentante de l’Oms au Sénégal Lucile Imbola soutient que la collaboration transfrontalière constitue une base propice à la lutte contre le paludisme. «Les pays qui s’approchent de l’élimination enregistrent souvent leurs derniers cas le long des frontières, avec des pays qui n’ont pas réussi à réduire de manière notable la transmission du paludisme. C’est la raison pour laquelle les pays sont encouragés à collaborer à un stade précoce afin de réduire la période d’élimination». Le Sénégal et la Gambie ont réalisé des progrès considérables dans la lutte contre le paludisme. En effet, la prévalence parasitaire est passée de 1,2% en 2014 à 0,4% en 2017. Entre 2013 et 2017, la morbidité proportionnelle est passée de 7,5% à 3,26% et la mortalité proportionnelle de 5,4% à 1,73%. Le taux de réalisation des tests et de dispensation des Act ont atteint des performances supérieures à 95% au niveau des structures sanitaires et au niveau communautaire. En outre, le chef de village de Keur Ayib Alcaly déclare que la collaboration entre les deux pays se passe très bien. «Nous faisons tout en Gambie, même nos morts sont enterrés en Gambie puisque nous n’avons pas de cimetière à Keur Ayib», regrettet-il. Le maire de la commune de Medina Sabakh Ousmane Gueye, quant à lui, demande un centre de santé pour la commune. «Nous regroupons 38 villages frontaliers, 5postes de santé dans la commune, 180 évacuations par mois. La commune ne peut pas supporter cela. Nous voulons un centre de santé», clame t-il.
(Mame Dairra DIENG avce Toutinfo.net)