BALLA GAYE 2 APRES SA VICTOIRE: « Je suis prêt pour une revanche avec Eumeu Sène si… »
L’As : Qui est-ce qui explique le calme olympien que vous avez affiché avant le combat ?
Balla Gaye 2 :J’avais besoin de beaucoup de concentration dans ce combat. C’est la raison pour laquelle, je ne parlais pas beaucoup dans les médias contrairement à notre première confrontation, en 2010. Je suis entre de bonnes mains. Elles me disent ce que je dois faire et comment je dois parler. Maintenant, je me concentre plus sur mes entrainements et je laisse mon staff communiquer à ma place.
Modou Lo disait que c’est vous qui aviez besoin de ce combat, est-ce le cas ?
Je ne pense pas que c’est moi qui avais plus besoin de ce combat. A chaque fois qu’il disait cela, je lui répondais le contraire. Je le félicite et l’encourage pour la suite de sa carrière. Je lui dis que c’est cela la lutte et c’était un jour sans pour lui. Ce sont les amateurs qui voulaient le combat et par la grâce de Dieu, il a eu lieu. On s’est lancé des piques et c’est normal, car c’était à nous de vendre le combat. Maintenant, c’est terminé, c’est derrière nous.
Qui est-ce que cela vous fait de revenir à votre meilleur niveau ?
Je remercie le Bon Dieu ! Parce que la vie est ainsi faite. Il y a toujours des hauts et des bas. J’ai tout entendu, mais je me suis concentré sur mon travail et laisse le reste entre les mains du Tout-puissant. Nul ne peut échapper à son destin que cela soit des moments de bonheur ou de malheur. Les gens qui me connaissent savaient que ma carrière était loin d’être terminée. Je suis encore jeune pour continuer à lutter. C’est la raison pour laquelle, j’ai remobilisé mon staff et aujourd’hui le résultat et là.
Comment s’est passée votre préparation en France ?
La préparation à l’Inseps était difficile. J’ai fait trois mois là-bas. Je faisais le contact, la course, le travail physique et la boxe. J’entendais souvent des spécialistes dire que si le combat tire en longueur, je risque d’avoir des problèmes. Je pense que dire cela, c’est mal me connaitre. Je pense que lors de mon combat contre Gris Bordeaux j’ai lutté 30 minutes sans boire. C’était la volonté de Dieu que le combat se termine comme cela. Pour moi, il faut se préparer à tout. On a dit lutte avec frappe, donc rien ne doit être laissé au hasard.
N’avez-vous pas souvent douté de sortir victorieux de ce combat ?
Je n’ai jamais eu de pression durant la préparation du combat. J’ai toujours cru que j’allais lutter avec Modou Lo un jour et je le battrai. C’était une stratégie, car je ne suis plus un jeune. J’avais même changé de mode de vie. Je m’isolais souvent pour me concentrer et je pense que c’est important pour un athlète. Je voulais rien laisser parce que je voulais me réveiller à l’heure pour mes entrainements. Je faisais trois séances par jour entre la musculation, les dunes, les contacts et la boxe.
Quelles sont les consignes que vous avez reçues avant le combat ?
J’étais venu pour me bagarrer avec lui et c’est ce que j’ai fait. Je n’étais pas venu pour lutter. Parfois les gens oublient très vite. Les gens disaient que Balla Gaye 2 était fini ou il ne sait pas se battre. Par contre, si tu es quelqu’un de courageux ou le fils d’un ancien lutteur cela te motive davantage. C’est la raison pour laquelle, je travaillais comme un fou pour revenir. Il fallait que je leur montre de quoi je suis capable.
On n’a vu que vous avez souvent donné votre pied à Modou Lo. Pourquoi ?
Je lui ai donné une chance de se rapprocher, mais il n’est pas venu. Je voulais lutter avec les pieds comme c’est son fort. Je voulais le faucher ou passer derrière lui et c’est ce qu’il voulait aussi. Je me suis préparé sur tous les plans. Je connais mes qualités et celles de mon adversaire également.
Qu’avez-vous senti lorsque vous l’avez accroché ?
Il a travaillé sur ce combat comme moi. C’est Dieu qui m’a donné la victoire. A chaque fois, il faut que quelqu’un commette une erreur pour que l’autre l’exploite. Il s’est trompé dans sa façon de lutter. C’est la raison pour laquelle, je l’ai terrassé.
Qui est-ce que vous lui avez dit après la chute ?
Modou Lo sait que c’était juste un combat de lutte. C’est la raison pour laquelle, j’ai essayé de le soulever après la chute. Mais, il y avait beaucoup de monde dans l’enceinte. C’est un lutteur courageux et tout le monde sait que Modou Lo est un champion. Il a eu à battre beaucoup de grands lutteurs. Cette victoire est la volonté de Dieu. Dieu a fait que je l’ai battu à deux reprises. Personne n’y pouvait rien ! J’ai vécu la même chose. Donc, il doit savoir que c’est le sport. Nous avons dépassé le stade des querelles. Modou Lo est mon grand frère, mais c’est quelqu’un que je respecte beaucoup. Notre combat était un événement car tout le monde en parlait. Je le félicite encore. J’encourage tous ses supporters, car c’est difficile. Nous avons tous les deux réussi à remplir le stade.
Quels sont les lutteurs qui sont dans votre ligne de mire ?
Je suis toujours dans la lutte et je laisse mon staff se prononcer sur cela. Je suis encore jeune et je vais continuer à travailler. Il me reste plus de cinq ans dans la lutte avec frappe. J’ai changé la façon de communiquer. Maintenant, je me concentre sur mes entrainements.
Etes-vous prêt à prendre votre revanche sur Eumeu Séne ?
Je laisse cela entre les mains des amateurs de lutte avec frappe. Si les amateurs veulent ce combat je suis prêt. Je pense que je suis le lutteur le plus cher de l’arène et c’est moi qui devais refuser un lutteur.
Est-ce que vous avez eu le soutien de Moustapha Gueye dans ce combat ?
Moustapha Gueye a fait son devoir. Mon père fait partie des lutteurs qui lui ont appris la lutte. C’est important que les gens sachent cela. Je le remercie pour son soutien.
Quel a été l’apport de Aziz Ndiaye dans la préparation de ce combat ?
Aziz Ndiaye a dépensé beaucoup d’argent pour que je puisse reprendre ma forme. Il me traitait comme son fils. Il m’appelait chaque matin pour me demander d’aller m’entrainer. Je ne peux pas le payer. Je remercie l’Ecole de lutte Balla Gaye et mon homonyme aussi. Je remercie mon frère Ama Baldé aussi. Nous avons travaillé ensemble dans ce combat.
( Mamadou Magor SECK )