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PROTOCOLE D’ACCORD SUR LA FARINE: Alioune Sarr et les meuniers s’accordent  sur des prix stables

Le ministère du Commerce de l’Industrie et du Secteur Informel et les meuniers industriels ont convenu d’un protocole sur les quotas pour une meilleure commercialisation de la farine au Sénégal et dans la sous région. Ce protocole représente la volonté des meuniers sénégalais à stabiliser  la filière de la minoterie.

 Les meuniers ont rencontré, hier, le ministre du Commerce de l’Industrie et du Secteur Informel, Alioune Sarr pour la signature du protocole de quotas pour une meilleure commercialisation de la farine au Sénégal et dans la sous région. Le ministre Alioune Sarr s’est félicité de la signature du protocole qui permet aux entreprises de gagner de l’argent, de progresser et de créer des emplois. Dans le même sens, il a remercié les acteurs de la filière de la minoterie. «Le plan Sénégal Emergent (PSE) voudrait qu’on accompagne en permanence les PME et les entreprises. Je suis très heureux de constater que certaines d’entre elles misent sur l’exportation pour attaquer les marchés sous régionaux et continentaux. Mais, il faut faire en sorte que ce secteur qui est extrêmement important pour l’économie nationale avec plus de 500 milliards de francs CFA générés par la boulangerie et la farine puissent être préservé et accompagné de façon qu’il soit un secteur de succès», soutient le ministre Alioune Sarr.

Pour sa part le président de l’Association des meuniers industriels du Sénégal (AMIS), Claude Demba Diop est revenu sur les perturbations qui ont été notées dans la filière de la minoterie. «Depuis un semestre le coût du blé a vachement flambé, il a gagné 40 Euros par tonne et cela n’a pas été répercuté sur le prix de la farine, mais au contraire la concurrence a favorisé un peu une dégringolade du prix du sac de farine», renseigne Claude Demba Diop.

A l’en croire, le prix du sac est fixé par l’arrêté du ministre à 16 200fr CFA, alors que le sac est vendu présentement sur le marché à moins de 13 500fr CFA. Ce qui veut dire que les meuniers vendent à perte. «Les industriels ont pendant pratiquement plus d’un semestre vendu à perte. On perdait pour chaque tonne 40 000fr CFA. Ce qui n’est pas bon pour un investisseur. Naturellement quand le prix est aussi bas, c’est toute la filière qui ressent cette perte», explique le président de l’AMIS. Cette situation a affecté aussi les boulangers qui sont dans d’extrêmes difficultés.

A l’en croire, l’Etat est le deuxième gros perdant. «La TVA est normalement fixée sur le prix du sac. Hors ce qu’on constate, c’est qu’au lieu de payer 18% sur 16 200fr CFA l’Etat ne collecte que 18% sur un sac de 13 000fr CFA, naturellement ce sont des pertes de recettes qui sont relativement important et qui sont injustifiées», argue Claude Demba Diop.

42 400 tonnes de farine par mois

 Il est temps, dit-il, que les acteurs essaient de corriger tous les erreurs  afin qu’ils puissent partir en 2019 sur des bases sérieuses pour stabiliser complètement la filière. «Le prix du sac  va revenir au prix normal qui est de 16 200fr CFA et 16 700franc CFA pour la farine améliorée (farine avec des additifs). Après avoir relevé le sac de farine,  on va procéder à un quotas c’est-à-dire chaque meunier aura droit à une quantité qui lui sera octroyée dans le mois et le cumul de ces quotas individuels répondront à la demande nationale et demande sous régional», dit-il.

Selon Claude Demba Diop 42 400 tonnes de farine par mois seront  mises à la disposition des consommateurs directs qui seront soit les boulangers, soit des distributeurs ou à l’export. «A la fin de chaque trimestre, on va évaluer ceux qui ont respecté les quotas  consensuels et ceux qui ne le respecteront pas, seront sanctionnés de 15%  sur tout dépassement  et cette recette sera reversée à l’AMIS)», dit-il.

( Marie Fall GUÉYE)