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RENCONTRE AVEC LES INVESTISSEURS PRIVES 2018: Macky présente un Sénégal en chantier

Le forum des investisseurs privés a été le clou du Groupe consultatif de Paris. Une occasion pour le chef de l’Etat de dépeindre un Sénégal paradisiaque  devant le secteur privé sénégalais et des hommes d’affaires venus de partout dans le monde. Visiblement euphorique au lendemain de la grande moisson  du Sénégal  devant le   groupe consultatif de Paris qui a permis de rassembler la somme de 7356 milliards de francs CFA, Macky Sall en a profité pour assener ses vérités.

 

La tradition a été respectée. Comme en 2014, le chef de l’Etat a présidé hier le forum des investisseurs privés qui a réuni 853 investisseurs venus de partout dans le monde. Macky Sall a loué les performances réalisées depuis l’adoption du Pse, avant d’exposer les priorités dans le cadre de la mise en œuvre du PAP2 (2019-2023).  Entre autres atouts déclinés par  le chef de l’Etat, la tradition de stabilité politique et sociale, mais également des instituons solides arrimées à un Etat de droit qui garantit la sécurité des affaires et l’égalité de tous devant la loi. C’est sur cette base, dit-il, qu’il sera établi avec le secteur privé un nouveau contrat de confiance pour la phase 2 du PSE. « Nous misons sur une participation plus soutenue de l’investissement privé à la réalisation du Pse. Il est clair que nous allons continuer les efforts sur les infrastructures et sur l’inclusion sociale. Mais si nous voulons maintenir cette croissance à 9% comme nous le souhaitons ; il faut que les investissements directs étrangers puissent progressivement prendre le relais des investissements publics », a-t-il expliqué. Poursuivant, il soutient que l’Etat sénégalais veut des projets matures inscrits sur le tableau de bord, la matrice d’action. « Evidement nous allons étudier le maximum possible les projets qui sont hors cadrage pour les « normer »en principe. Nous allons éviter aussi l’excès d’offre spontanée », a précisé le président de la République qui a renouvelé son ambition de faire évoluer le TER, au-delà de l’aéroport, jusqu’à Mbour sur la petite côte et à Thiès. En outre, Macky Sall rappelle que le Sénégal va accueillir en 2022 les jeux olympiques de la jeunesse (JOJ). De ce fait, il soutient qu’il va se lancer dans le chantier de l’aménagement urbain, en plus de désencombrer et de rendre la ville de Dakar propre. « Dakar est un vaste marché de vente de véhicules. Ce n’est pas possible. Il faut que l’on s’accorde avec les maires sur un minimum pour pallier cet état de fait. On ne peut pas accueillir ce monde entier dans ce désordre », a tonné le Président. Et toujours dans le cadre de ces Jeux Olympique des Jeunes, il annonce que l’Etat prévoit de renforcer les logements à l’Université Amadou Makhtar Mbow comme ça après l’évènement, cela reviendra aux étudiants. En plus de construire des logements ailleurs  qui pourront être transformés plus tard en logements sociaux comme en Argentine et dans d’autres pays. Par ailleurs, abordant les opportunités que présente le Sénégal, le chef de l’Etat a soutenu avoir lancé en Casamance depuis 2 ans une zone prioritaire qui exonère de l’impôt, de taxes pour la relance du tourisme dans cette zone. Il soutient également avoir mis en place plusieurs réformes pour faciliter la création d’entreprise. Il en est ainsi du transfert de propriété, l’accès à l’électricité, et l’octroi du Permis de construire. Il informe aussi que les opérations portuaires s’effectuent désormais 7 jours sur 7 et 24h sur 24. Sans compter, souligne-t-il, l’octroi d’avantages incitatifs dans les zones économiques spéciales qui peuvent devenir extensibles selon l’activité ou le territoire pour stimuler l’investissement. « Il est possible pour les entreprises de ces zones de se passer de la Senelec. Elles sont autorisées dans ces zones à acheter de l’électricité moins chère ailleurs qu’à la Senelec. Ces mêmes entreprises peuvent être vendeur ou distributeur dans la zone économique spéciale », a-t-il indiqué.

Dans le domaine de la santé privée, Macky Sall estime qu’on a besoin d’hôpitaux privés qui soient pleinement outillés. «Nous avons une ressource humaine de qualité, notamment de bons médecins, d’excellents professeurs. C’est l’environnement qui reste. C’est le privé qui peut apporter cette touche. Nous allons poursuivre les efforts pour les hôpitaux publics, mais il faudra des réformes sur la santé et l’éducation. On met énormément de ressources dans ces deux secteurs toujours instables. Il faut qu’il ait des réformes pour aller vers le privé », a-t-il expliqué.

Concernant les hydrocarbures, il souligne qu’avec SNE Sangomar, l’Etat est dans une perspective « Gaz to power » pour l’électricité. A ce niveau, dit-il, « nous travaillons pour que dès 2023 que le ‘’first gaz’’ obtenu de SNE puisse alimenter les centrales de Senelec et, au besoin, d’autres centrales privées. Plus de 180 milliards FCfa pour subventionner la Senelec. C’est énorme. Donc, il faudra une diversification », a-t-il affirmé. Il estime que si le Sénégal arrive à avoir le gaz, le coût moyen, selon les évaluations, sera autour de 35FCfa. « Nous n’aurons plus à subventionner notre ami Mactar Cissé. C’est lui qui va verser des dividendes à l’Etat », a-t-il soutenu. Non sans dire que le Sénégal va travailler avec le secteur national et international pour que cet environnement parapétrolier puisse être propice.

Le Sénégal « se fait désirer » à Paris

Aux investisseurs privés, Macky Sall a soutenu que depuis 2014, beaucoup de projets du PSE ont été réalisés avec la participation du secteur privé. Et nos résultats ont été satisfaisants. « Je voudrais citer quelques-uns qui ont été réalisées au bout de ces  5 dernières années. D’abord il y a eu l’achèvement de l’AIBD qui était à 30% au moment où nous sommes arrivés. Cet aéroport a été ouvert il y a un an. Il y a aussi la réalisation progressive du pôle urbain de Diamniadio à 30 kilomètres de Dakar avec entre autres infrastructures, des sphères ministérielles bâties sur des modèles de PPP. Ces derniers ont été pour la plupart réalisées dans le cadre de schémas innovants puisqu’il s’agit de location-vente quasiment. (…) C’est le même modèle que nous sommes en train de construire la maison des Nations unies pour près de 3 mille travailleurs du système des nations unies. Nous avons aussi dans le pôle, un centre de conférence international qui a été la première infrastructure en réalité de ce centre, un parc d’exposition réceptionné, une université. Nous avons évidemment des autoroutes, on était à une trentaine de kilomètres, aujourd’hui nous avons plus de 270 Km d’autoroutes dont la section Thiès-Touba communément appelé Ila Touba qui sera inauguré ce jeudi et mis en circulation, mais aussi la section AIBD –Mbour. Et ces travaux doivent se poursuivre. Une ligne du Train express régional (TER) qui sera réceptionnée le 14 janvier. C’est l’un des projets les plus emblématiques, je pense de notre mandature. Pour celui qui connait c’est quoi un train électrique et le saut technologique qui a été opéré par notre pays. (…) Ce train sera combiné en mode multimodal avec un BRT, qui est un bus de transport rapide. C’est dire qu’il y a une véritable révolution dans le secteur des transports de masse au Sénégal. Des complexes multi sportifs dont Dakar Arena. Bientôt un stade olympique de 50 mille places, des centrales solaires dont presque toute ont été établies sur le modèle IPP. Et surtout deux nouveaux projets de port en construction. »

( Amadou BA et Seydina Bilal DIALLO (envoyés spéciaux à Paris)