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EXPLOITATION DU FER DE LA FALEME PAR LES TURCS: Onze candidats mettent en garde macky sall

Onze candidats à la présidentielle du 24 février 2019 sont opposés à l’attribution des mines de fer de la Falémé à la multinationale turque Tosyali. A moins de 24 heures de la signature de la concession, lundi 22 octobre, Pierre Atépa Goudiaby et dix autres candidats à la présidentielle mettent en garde Macky Sall contre ce qu’ils appellent : «Un bradage de nos ressources minières».

«Un homme averti en vaut deux», dit un célèbre adage. Macky Sall qui s’apprête à octroyer les mines de fer de la Falémé à l’homme d’affaires turc, Fouat Tosyali, est averti par onze candidats à la présidentielle. Ces derniers, qui se sont fendus d’une lettre ouverte explicite intitulée : «Fer de Falémé : Alerte contre le bradage de nos ressources minières», ne lui demandent, ni plus ni moins, que de renoncer à cette signature de convention, prévue aujourd’hui. «Nous avons appris la décision que vous avez prise de signer une convention pour l’exploitation des mines de fer de la Falémé avec l’entreprise turque Tosyali. En notre qualité de simples citoyens mais aussi de candidats pour l’élection présidentielle de février 2019, nous vous adressons cette pétition pour vous demander de renoncer à la signature de ladite convention», avertissent les onze signataires dans une lettre ouverte dont «L’AS» a reçu une copie. Pr Issa Sall du Pur, Boubacar Camara de Fippu, Mamadou Lamine
Diallo de Tekki, Pape Diop de Bokk Guis Guis, Bougane Dany Guèye de Gueum sa Bopp, Pierre Atepa Goudiaby de Sénégal Rek, Moustapha Guirassy de Sud, Abdoul Mbaye de Act, Samuel Sarr du Mouvement 2019, Cheikh Adjibou Soumaré de Démocratie & République et Mansour Jamil Sy de Bëss Du Gnakk ont tous paraphé le document. Pour ces signataires, en renonçant à l’attribution de cette concession minière, Macky Sall rendrait un grand service au Sénégal. «Une décision contraire de votre part ne relèverait ni de la sauvegarde de l’intérêt national et encore moins d’une analyse bien comprise des enjeux géostratégiques mondiaux», écrivent plus loin les signataires et non moins candidats à la présidentielle de l’an prochain.
LES ARGUMENTS  DU REFUS DES ONZE
Ces derniers ne manquent pas d’arguments pour infléchir la décision du président de la République. «Les raisons qui nous y invitent sont nombreuses et sont dignes d’intérêt pour vous-mêmes et pour tous nos concitoyens Sénégalais», indiquent Moustapha Guirassy et ses compagnons. D’abord et avant tout, ils estiment qu’il y a un «enjeu de transparence démocratique» au regard des conditions d’attribution, c’est à dire sans appel d’offres. L’autre argument brandi par les signataires de la lettre ouverte à Macky Sall est «que la vocation que nous voulons donner à ce
projet doit faire l’objet d’une concertation à l’échelon national» et « que les orientations stratégiques doivent faire l’objet d’un consensus national». En outre, le Pr Issa Sall et les dix autres candidats soulignent que «le secteur de l’acier est au centre d’un enjeu géopolitique international qui oppose les USA, la Chine et l’Europe» et que «le choix d’un partenaire turc pourrait mettre en péril nos par- tenariats en cours avec les autres et l’économie de notre pays du fait des programmes en cours.» Les signataires motivent encore leur opposition à l’octroi des mines de fer de la Falémé à Tosyali par le fait que «notre pays dispose, avec nos richesses en pétrole et en gaz, d’un moyen exceptionnel d’être un acteur mondial du secteur de l’acier et favorisant la création de milliers d’emplois» et «le développement d’une chaîne de valeur sidérurgique peut définitivement asseoir et structurer la vocation industrielle de notre pays». Last but not least, les onze signataires considèrent que «signer une telle convention, qui va engager notre pays pour des décennies à venir, à quatre (4) mois de l’élection présidentielle, ne relève pas du respect de la tradition républicaine».

( Toutinfo.net avec M. SARR )