Pluies diluviennes dans le Var: qu’est-ce qu’un épisode méditerranéen?
Les fortes pluies qui se sont abattues sur la Côte d’Azur depuis mercredi créent de considérables dégâts. Mais si relier le phénomène au réchauffement global est tentant, la réalité est plus subtile.
Episode méditerranéen, parfois aussi appelé « cévenol » quand il touche plus particulièrement les Cévennes. Le vocable désigne un phénomène météorologique ayant cours autour du bassin méditerranéen à l’automne. Il se manifeste, comme actuellement, par des orages accompagnés de fortes pluies.
« C’est un phénomène qui a lieu plutôt à l’automne, quand la mer Méditerranée est encore chaude et que les températures de l’air en altitude se refroidissent. Cette confrontation entre les températures plutôt chaudes en basse altitude avec la température de l’air qui refroidit parce que c’est l’automne va créer, brusquement, tous ces orages. L’eau s’évapore avant de retomber brusquement sur les reliefs autour de la Méditerranée », détaille Pascal Yiou, climatologue.
Ainsi, 210 millimètres d’eau sont tombés à Sainte-Maxime, dans le Var, dans la nuit de mercredi à jeudi. Soit l’équivalent de deux mois de pluie. Mais, fait remarquer le climatologue, cela reste cependant « moins qu’en 2015 », lorsque « 400 mm » de précipitations étaient tombés.
Ces précipitations qui s’abattent souvent en bord de mer sur des sols goudronnés créent de considérables dégâts. L’eau est aussitôt rejetée vers la mer du fait d’un aménagement de territoire faisant la part belle au béton. Une personne est morte à Sainte-Maxime, emportée avec son véhicule.
Une intensité renforcée par le réchauffement climatique
Ces phénomènes ont toujours existé rappelle Pascal Yiou. En l’état des connaissances, il ne serait pas rigoureusement exact de lier leur survenue au réchauffement climatique en cours. En revanche, explique le climatologue, leur intensité est renforcée par cette élévation des températures de la planète.
« Ce qui est lié (au réchauffement climatique global, NDLR), c’est la somme des conséquences » que ces épisodes entraînent renchérit Bettina Laville présidente du Comité 21, qui veut regrouper des acteurs du développement durable.
Selon l’intervenante, les gouvernants n’ont pas pris la mesure des efforts à fournir pour limiter les impacts du réchauffement dont une des manifestations est de renforcer les phénomènes météorologiques extrêmes.
« Ce sursaut vital n’a pas encore basculé dans les décisions des dirigeants », constate Bettina Laville.
( BFMTV )