ME MADICKE NIANG, CANDIDAT A LA PRESIDENTIELLE: « C’est le Président Wade lui-même qui a suscité en moi cette ambition»
A travers un long communiqué de presse, Me Madické Niang se justifie et fait la génèse de sa «candidature alternative» à la présidentielle de 2019. Sans mettre de gants, il accuse Me Abdoulaye Wade d’avoir fait naître chez lui l’ambition de convoiter les destinées du Sénégal.
«Je voudrais rappeler que c’est le Président Wade lui-même qui, la première fois, a suscité en moi cette ambition de me mettre en première ligne au service des Sénégalais, lors de la Oumra que nous avons effec- tuée en 2012, suite à la perte du pouvoir, en me disant en subs- tance que, dans son entourage, j’étais la personne la mieux indiquée pour reconquérir le pouvoir», écrit Me Madické Niang dans un communiqué reçu à «L’As» pour justifier sa déclaration de candidature à la présidentielle de 2019. «Il s’y ajoute qu’à l’issue des dernières législatives, je me rappelle ces paroles poignantes qui m’ont été adressées par le Président Wade : «Madické, tu m’as démontré que tu es l’unique personne sur qui je peux comp- ter totalement, je n’oublierai
jamais ce que tu as fait pour moi. Ton engagement sans limite dans ces élections législa- tives m’amène à dire que je t’ex- pose trop alors que tu as une famille à préserver».
Et Me Madické de poursuivre en signalant ceci : «J’avais alors répondu qu’ il en sera toujours ainsi, je ne lésinerai jamais sur mes moyens physiques comme matériels pour combattre et faire partir Macky Sall. C’est le sens que je donne à mon com- bat à vos côtés en dehors de l’amitié qui nous lie». «Que me valent alors subitement ces accusations graves, gratuites et infondées contre ma personne alors que j’avais toujours été considéré comme l’ami, le frère et le militant le plus fidèle ? Qu’est ce qui a pu changer si subitement entre-temps ? Ai-je eu tort d’avoir posé la question de la candidature alternative alors que beaucoup de Sénégalais, surtout les frères de parti, ont considéré que ma proximité avec Wade devait me permettre de jouer ce rôle?», s’interroge alors le candidat à la présidentielle.
«JE N’Ai AUCUN DOSSIER JUDICIAIRE EN INSTANCE»
«Je rappelle que j’ai fait l’objet de toutes formes d’intimidation et d’humiliation de la part du pouvoir sans vaciller un seul instant.
Je tiens aussi à dire aux Sénégalais que je n’ai aucun dossier judiciaire en instance devant aucune juridiction. Je prends à témoin les Sénégalais pour leur dire que : si Macky Sall pouvait faire pression sur moi, je ne serais pas resté avec le Président Wade alors que beaucoup de ses proches l’avaient quitté; si Macky Sall avait les moyens de pression sur moi, je n’aurais jamais pu défendre Karim Wade avec autant de détermination et d’opiniâtreté durant ces six der- nières années; si Macky Sall avait des moyens de faire pres- sion sur moi, je n’aurais pas pu me mettre en face de lui pour faire gagner largement le PDS à Touba», assure Me Madické Niang, signalant que lors des élections législatives de juin 2017, mon arrestation avait été ordonnée, car beaucoup de res- ponsables du pouvoir avaient pensé, qu’en me neutralisant, ils auraient pu empêcher la victoire du PDS.
«SI MACKY SALL AVAIT DES MOYENS DE PRESSIONS…»
«Si Macky Sall avait des moyens de pression sur moi, poursuit l’avocat, je n’aurais pas pu exercer à l’Assemblée Nationale avec tant d’engagement, mes fonctions de Président du groupe parlementaire. Combien de Sénégalais ont apprécié ma détermination, mon sens des responsabilités et, surtout, le dur combat pour empêcher que des lois scélérates soient votées». Cependant, dit-il, « la seule pression forte que j’ai subie depuis deux ans vient de mes frères de parti mais aussi de Sénégalais de tous bords, pour me pousser à poser la question de la candidature alternative alors que j’avais, par amitié, volontairement tu toute ambition pendant toutes ces années». Dans le même document, le candidat à la présidentielle se veut clair sur les accusations de «collusion» avec Macky Sall dont il se dit l’objet. «Je défie quiconque de pouvoir en apporter le moindre indice, encore moins la plus petite preuve. Je laisse aux Sénégalais le soin d’en juger sur la base de mes actions concrètes au profit duPDSetpourlebiendela nation pendant les sept années de calamité de ce régime». En outre, Madické Niang croit savoir qu’ «au regard des faits» le véritable «suicide» politique serait, pour le PDS, de ne pas avoir de candidat à l’élection présidentielle de 2019. «S’agissant de ma candidature, le Président Wade a dû oublier que je lui ai écrit pour lui préciser qu’elle ne saurait entrer en compétition avec celle de Karim Wade. En effet, elle ne pourrait prospérer que si, et seulement si, le Conseil Constitutionnel rejette la candidature de Karim Wade», jure-t-il, non sans se demander : «Où est donc le mobile qui peut servir Macky Sall en affaiblissant le suffrage du candidat investi par le Parti alors qu’une fois de plus, ma candidature est une candidature alternative et non de substitution ».
IL GARDE SON SIÈGE DE DÉPUTÉ MAiS..
Dans son communiqué, Madické Niang dit avoir démissionné de la tête du groupe parlementaire du Pds à l’Assemblée nationale, tout en restant député. «Concernant mes responsabilités à l’Assemblée Nationale, je dis d’ores et déjà, sans ambages, que jamais je n’engagerai un bras de fer avec le Président Wade sur quoi que ce soit. Ainsi, avant que le parti ne se saisisse de la question, j’ai décidé, pour le mettre à l’aise, de remettre en jeu immédiatement mes fonctions de Président du groupe parlementaire car mon honneur ne me permet pas de m’accrocher à des responsabilités que le Président Wade m’a confiées», écrit-il. «Toutefois, je souligne que j’ai la conscience tranquille pour avoir donné le meilleur de moi-même à Abdoulaye Wade, à sa famille et au PDS. En tout état de cause, il restera toujours ma référence politique, mon ami et mon frère», jure-t-il. «Ainsi, j’invite tous ceux qui, dans le Parti comme en dehors, sont convaincus de la nécessité d’une candidature alternative, à me rejoindre pour mener ce combat», lance-t-il.
( Toutinfo.net et M. SARR )